L'ANRAT sort de sa réserve

L'ANRAT sort de sa réserve
Sept ans après sa création, l'ANRAT, l’Association Nationale
des Réserves de l’Armée de Terre [1] s'est fixé comme pour « premier objectif de
fédérer et de redynamiser les associations d'arme ». Après la disparition du
service national et depuis l'entrée en vigueur de la Loi sur la
professionnalisation des armées, le problème des réserves est devenu crucial.
Compte tenu des types de menaces auxquelles nous sommes confrontés, un certain
nombre d'actions sont entreprises, notamment au niveau associatif, pour essayer
de relever ce défi avec l'aide de l'EMAT. Début mars, le général Alain Boulnois,
délégué aux réserves de l'armée de terre (DRAT), a accompagné chez le CEMAT les
nouveaux responsables de l'ANRAT, le Colonel Pierre Bayle et Emmanuel de Bossoreille,
élus respectivement président et vice-président délégué de l'association, et
leur a
dressé le bilan des réserves de notre Armée de Terre. Citons deux chiffres
extraits de ce bulletin, qui sont très significatifs: à propos des effectifs
tout d'abord, nous aurions atteint 17.000 réservistes
opérationnels, mais nous sommes encore loin de l'objectif fixé pour 2012 qui est
d'atteindre 29.000 réservistes. Par ailleurs, en 2007, on espère
augmenter de 20% leur engagement opérationnel. Ce qui prouve que les réservistes
loin d'être cantonnés à des activités secondaires pendant les périodes qu'ils
seront appelés à effectuer ont un rôle stratégique à jouer. Le Chef d'État-major
de l'Armée de terre, le général d'armée Bruno Cuche, s'était
exprimé le 25 novembre 2006 à l'École militaire devant la Commission
Consultative des Réserves de l'armée de Terre sur ce sujet [2].
Le CEMAT en adressant un "message aux réservistes" a réaffirmé sa conviction
profonde dans le nouveau bulletin de liaison, "Terres", que vient de lancer l'ANRAT, message que nous
reproduisons ci-dessous avec l'aimable autorisation du Colonel Pierre
Bayle, président de l’Association Nationale des Réserves de l’armée de Terre.
 
Le général d’armée Bruno Cuche, (CEMAT), s'entretient avec
un réserviste lors de la
manœuvre
"Citadel Challenge 07" à Mourmelon
Chers frères d’armes, mes chers amis,
L’armée de Terre a toujours considéré avec le plus grand
respect et la plus grande estime la présence des réservistes en son sein,
symbole immuable du lien entre la nation et son armée.
Je crois pour autant que le temps est désormais venu
d’aller au-delà de cette seule raison d’être. Nous devons tirer, pour la
réserve comme pour l'active, toutes les conséquences de la
professionnalisation et de l'évolution des conditions d'engagement
opérationnel.
L’armée de Terre est en effet un corps social dont la
pérennité, depuis la fin du service militaire obligatoire, est étroitement
dépendante des relations entretenues avec le reste de la société. Ces relations
participent de son influence. Elles contribuent au recrutement et à la
fidélisation de son personnel.
L’armée de Terre est par ailleurs un outil opérationnel
toujours plus fortement sollicité pour intervenir, sur le territoire national ou
à l’étranger, au profit de la défense et de la sécurité de nos concitoyens. Elle
doit donc pouvoir compter sur des effectifs suffisants aussi bien pour faire la
guerre que pour assister les populations.
Or, les réserves répondent parfaitement à ce double besoin
de rayonnement et de renforcement de notre capacité opérationnelle. Par la
variété et la richesse de leur recrutement, elles représentent un
facteur démultiplicateur d’efficacité et d’élargissement des champs de
compétence de l’armée de Terre.
Je compte sur l’ANRAT pour « irriguer » la société civile, et
promouvoir, sans surenchère mais avec détermination, l’image de l’armée de
Terre, une armée de Terre résolument tournée vers la population française et ses
territoires. Je souhaite également que se concrétise dans les prochains mois la
projection en opération extérieure d’une section de réservistes. Car la réserve
n’est ni un complément, ni un substitut à l’active, c’est une partie intégrante
de nos forces.
La réserve et l’active sont indissociables et je veux
qu’ensemble nous en donnions plus encore la preuve.
Votre nouveau président, le colonel Pierre Bayle, a toute ma
confiance pour mener à bien son projet ambitieux de rajeunissement et de
développement de l’ANRAT. Je lui donne rendez-vous dans un an avec tous les
présidents d’association, aux Invalides, à la résidence du CEMAT, pour dresser
un premier bilan de notre action conjointe.
Général d’armée Bruno Cuche
Chef d’état-major de l’armée de Terre
[1] Siège social : 18, rue du Vézelay 75008 Paris.
Son site Internet est en construction.
[2]
Allocution du CEMAT devant la Commission Consultative des Réserves de l'Armée de
Terre (École militaire, Paris, le 25 novembre 2006). Extraits : «
D'un côté tous nos engagements opérationnels sont
couronnés de succès et de l'autre nous éprouvons de plus en plus de difficultés
à nous préparer dans nos garnisons. Cette situation est difficile à supporter
car elle risque d'obérer à court terme notre capacité opérationnelle. Aussi, et
c'est là mon idée maîtresse, l'armée de Terre doit à la fois s'adapter en
recentrant ses efforts sur les engagements réels et les plus probables, et
consolider sa position auprès de l'opinion et des décideurs pour obtenir le
soutien nécessaire au processus engagé... Dans trois domaines au moins,
une réalité nouvelle s'impose à nous »: les domaines stratégique, financier
et sociétal. Avant de rappeler: « Vous les réservistes qui êtes issus du
monde de l'entreprise, vous avez un rôle important à jouer pour nous transmettre
votre expérience et pour aider nos militaires à se reconvertir, à se reclasser.
Car une reconversion réussie, c'est une contribution significative au
recrutement et à la fidélisation. Mais avant de reclasser, vous pouvez aussi
jouer un rôle déterminant pour le recrutement. » Et de conclure sur
les "cinq chantiers" qu'il a lancés dés sa prise de fonction.
L’association nationale des réserves de l’armée de Terre
(ANRAT) regroupe et représente les 16 500 militaires de la Réserve
opérationnelle de l’armée de Terre actuellement sous ESR, ceux de la Réserve
citoyenne ainsi que la Réserve honoraire. Tous (sans condition de grade)
peuvent être membres de l’ANRAT, notamment à travers les associations
nationales d’arme, de service ou de spécialité (ANORI, ANOLIR, RORSEM, etc.).
Pour mieux informer sur la Réserve de l’armée de Terre et
favoriser son rayonnement, notre association se devait de disposer de son
propre bulletin. Celui-ci est aussi un moyen pour nos anciens de mieux
connaître la réserve d’aujourd’hui : la loi de 1999 a profondément changé les
activités des militaires de réserve, notamment par la création des UIR et USR
qui sont des unités élémentaires (Compagnie, Escadron, Batterie) composées
entièrement de militaires de réserve, totalement intégrées aux régiments, et
opérationnelles.
Ce premier numéro prend le temps de la réflexion à travers
des entretiens menés avec les principaux responsables de l’armée de Terre,
afin d’avoir un tableau de la situation actuelle et future de la Réserve.
Les prochains numéros seront plus tournés vers l’action des
réservistes, avec des témoignages et la présentation d’activités de nos
unités. Pour cela, nous souhaitons disposer de correspondants dans les UIR /
USR et formations (EM, DMD) afin de valoriser des réalisations « exemplaires
». Dans une réserve en plein développement, nous avons tout à gagner à
connaître les expériences réussies de nos camarades. N’hésitez donc pas à être
volontaires, une fois de plus, en nous contactant à
contact.anrat@laposte.net
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