Russie : la fin du consensus
L’apparence encore quasi monolithique du système poutinien ne doit plus faire illusion. Poutine s’était imposé parce qu’il promettait deux choses : un fabuleux enrichissement à tous ceux qui le servaient et la restauration de la Russie comme grande puissance. D’après Françoise Thom, Vladimir Poutine a sabordé la prospérité économique, et pire encore, révélé le bluff de cette soi-disant puissance russe restaurée. Les indices de l’effritement de ce « consensus poutinien » se multiplient. La politique de rupture avec l’Europe se trouve au cœur du clivage entre ces deux groupes qui constituent l’élite : les poutinistes inconditionnels partisans du « pivot vers la Chine » et les « libéraux systémiques » instruits par l’histoire, qui ont compris que, sans l’Europe, la Russie est condamnée à sombrer dans l’insignifiance. […]