Le crépuscule des vassaux : Non au Yalta des courtiers ! (1)

Dans cette chronique des « Voix du Crépuscule », nous avons convoqué les mânes de nos grands poètes et de nos consciences nationales. Nous avons entendu la mélancolie prophétique de Chateaubriand, la fièvre populaire de Michelet et la colère divine de Victor Hugo. Ils nous ont rappelé que la France avait une âme. Mais aujourd’hui, alors que l’Histoire s’accélère brutalement, la poésie ne suffit plus.

Face au spectacle humiliant de ce « Vitkov », émissaire médiocre parti à Moscou valider, sur ordre d’un Washington flibustier, la vente à la découpe de l’Ukraine et la vassalisation définitive de l’Europe, il fallait une autre voix. Une voix qui ne commente pas, mais qui tranche. Une voix qui ne pleure pas, mais qui refuse.

« On ne subit pas l’avenir, on le fait » (Bernanos)

Colombey-les-Deux-Églises, ce 2 décembre 2025

« Un continent qui confie son épée à un autre n’est plus un allié, c’est un client ; et l’Histoire nous enseigne que les clients finissent toujours par être vendus. » (European-Security)

Préambule : Le Crépuscule de l’Idéal et le triomphe du Matamore

Il ne faut pas s’y tromper. L’Amérique de Roosevelt ou de Kennedy, celle qui a débarqué sur nos plages, défendait la liberté, certes, mais elle défendait d’abord sa propre sécurité face aux totalitarismes.

Il y avait alors une coïncidence heureuse entre l’intérêt américain et l’intérêt des peuples libres. Aujourd’hui, cette coïncidence est rompue.

L’Amérique est malade. Elle s’est livrée à ce Matamore d’aventure, ce personnage de théâtre qui croit gouverner le monde par l’invective et le coup de menton. Là où nous avions un allié, nous avons désormais affaire à une puissance flibustière. Ce que vous ressentez comme un racket n’est autre que le réflexe d’un empire aux abois qui, ne pouvant plus dominer par l’esprit, tente de survivre en ponctionnant ses vassaux comme un maquignon sans scrupules.

Washington ne nous voit plus comme des partenaires de civilisation, mais comme une proie. Ce Rodomont qui occupe la Maison-Blanche pense que l’alliance se monnaie et que la protection se loue. C’est le retour de la loi de la jungle, dissimulée sous les paillettes d’une étrange télé-réalité.

Quand l’histoire bégaye, la voix doit tonner

Il est des moments où le silence des officiels devient complice du crime. L’actualité immédiate nous offre le spectacle affligeant de ce ballet d’ombres entre Washington et Moscou, orchestré par un Trump cynique et exécuté par des seconds couteaux.

La nouvelle visite à Moscou de ces médiocres émissaires, Steve Witkoff et de Jared Kushner — simple courroie de transmission des volontés du maître — n’est pas un acte diplomatique. C’est un acte de liquidation. Ils sont allés porter au Kremlin le « feu vert » d’une Amérique flibustière, validant par avance le dépeçage de l’Ukraine et la vassalisation de l’Europe. Sous couvert de « paix », c’est un nouveau Yalta qui se négocie dans l’alcôve, où la liberté des peuples est bradée contre des barils de pétrole et des illusions de puissance.

Face à cette mécanique de l’asservissement qui se remet en marche, et devant la torpeur gênée des chancelleries européennes, il est urgent de faire entendre une autre musique. Non pas celle de la soumission, mais celle du sursaut.

Si le Général de Gaulle était là, assistant à ce marché de dupes où l’on vend l’âme des nations, il ne se tairait pas. Voici, imaginés pour l’honneur et pour l’Histoire, les mots qu’il jetterait au visage de ces fossoyeurs de la liberté.

Le « grand » Charles enverrait une lettre de soldat à soldat au président Zelensky avec son écriture ample et déliée, sur son papier à en-tête personnel. Ensuite il lancerait un appel sur Radio Crépuscule au peuple ukrainien avant de faire un grand discours retransmis simultanément au Parlement européen et à la Rada ukrainienne avant de rédiger une note confidentielle posthume à l’intention de son successeur « en charge » à l’Élysée.

Appel au peuple ukrainien

Si le Général de Gaulle était encore à la Boisserie, contemplant ce marché de dupes où l’on brade la liberté des peuples pour quelques barils de confort, il ne resterait pas silencieux. Parce que le gaullisme n’est pas une nostalgie, mais une exigence de caractère face à la fatalité, nous avons imaginé le message qu’il adresserait, en cette heure sombre, à ceux qui résistent.

Voici, tel qu’il aurait pu être écrit ce matin à l’encre bleue de l’Histoire, le verdict du Connétable

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Appel du fénéral de Gaulle au peuple ukrainien

Colombey-les-deux-Églises, ce 2 décembre 2025

Au Peuple Ukrainien,

Il est des heures dans la vie des nations où le ciel s’obscurcit, où les amis d’hier se détournent, et où l’on se sent terriblement seul face à la brutalité du destin. La France a connu ces heures. Elle connaît le goût de la cendre, le froid de l’abandon et la morsure de l’invasion. Parce qu’elle a vécu l’abîme, elle reconnaît ceux qui s’y tiennent debout.

J’apprends que de l’autre côté de l’Océan, on pèse désormais votre survie à l’aune de calculs marchands. On me dit qu’un homme, par caprice ou par cynisme, serait prêt à brader votre liberté pour signer un « accord » illusoire. Il croit que l’Histoire est un marché ; il ignore qu’elle est un tragique.

Je vous écris pour vous dire ceci : ne regardez plus vers l’Ouest lointain avec inquiétude, mais regardez vers nous avec certitude.

L’Amérique peut se lasser, car elle est une île. L’Europe ne peut pas faillir, car elle est votre voisine. Votre terre est la marche de notre continent. Votre sang coule pour des principes qui sont les nôtres depuis mille ans. Si nous vous laissions tomber, nous ne perdrions pas seulement notre honneur ; nous perdrions notre propre sécurité. Nous ouvririons la porte à la servitude pour nous-mêmes.

Ne croyez pas les prophètes de malheur qui disent que tout est joué parce qu’un financement s’arrête. La force des armes compte, certes, et l’Europe, réveillée enfin de sa torpeur, vous la fournira. Mais la véritable force, celle qui gagne in fine, c’est la volonté de ne pas subir.

Vous êtes une vieille nation. Vous avez une âme. Et les âmes ne se vendent pas, pas plus qu’elles ne s’écrasent sous les chenilles des chars.

Tenez bon. Le chemin sera rude. Les hivers seront longs. Mais sachez que la France et l’Europe, instruites par l’épreuve, ont compris que votre front est notre frontière. Nous ne céderons pas au chantage. Nous ne validerons aucun partage inique.

Il n’y a qu’une fatalité : celle des peuples qui renoncent. Vous n’êtes pas de ceux-là. Nous ne le serons plus.

Dans la nuit qui traverse l’Europe, vous êtes la sentinelle. Nous serons la forteresse.

Haut les cœurs.

Charles de Gaulle

L’Europe face à l’Histoire : Pour un sursaut de la volonté

Préambule : De la dignité du pouvoir

Il est des moments dans l’Histoire où le destin des peuples hésite entre la grandeur et l’abaissement, non pas seulement à cause des circonstances matérielles, mais en raison de la qualité des hommes qui prétendent les conduire.

La politique, telle que je l’ai toujours conçue pour la France, n’est pas une carrière, ni une aventure personnelle, et encore moins une entreprise de spectacle. Elle est un service, rude et exigeant, rendu à une réalité qui nous dépasse : la Nation. C’est un sacerdoce laïc qui exige le silence des passions tristes et le mépris des intérêts particuliers.

Or, que voyons-nous aujourd’hui de l’autre côté de l’Atlantique ? Nous voyons une grande démocratie, notre alliée de toujours, s’abîmer dans le tumulte. Nous voyons à sa tête un personnage pour qui l’État semble n’être qu’une extension de son patrimoine, et la diplomatie, une scène de théâtre où l’outrance tient lieu de pensée. Face à ce phénomène, qui tient davantage du symptôme que de l’accident, l’Europe ne doit ni trembler, ni s’indigner comme une douairière effarouchée. Elle doit, simplement et fermement, être elle-même.

I. La confusion des genres et la décadence des mœurs politiques

Il faut appeler les choses par leur nom. Ce qui se joue à Washington avec Monsieur Trump n’est pas de la politique au sens noble du terme ; c’est de l’agitation. Jadis, nous avons connu des adversaires et des alliés qui, même dans l’erreur, conservaient le sens de l’État. Ils savaient que la charge qu’ils occupaient était temporaire, tandis que les institutions étaient durables.

Aujourd’hui, nous assistons au triomphe de l’immédiateté et du narcissisme. Un homme qui insulte ses alliés le matin, courtise les dictateurs à midi et se dédit le soir, ne fait pas de la stratégie. Il fait du bruit. Il confond la conduite des affaires du monde avec la gestion d’une officine immobilière. Il croit que les relations entre les peuples se règlent comme des transactions douteuses, par le rapport de force brut et l’humiliation publique.

Pour un gaulliste, pour tout homme attaché à la « tenue » indispensable à la fonction suprême, ce spectacle est affligeant. Mais il est aussi instructif. Il nous montre ce qu’il advient d’une nation quand elle oublie que l’intérêt général n’est pas la somme des intérêts partisans, et que la vérité n’est pas une option que l’on manipule au gré de son humeur. Ce n’est pas là un modèle pour nous. C’est un avertissement. La vulgarité, l’inconstance, le mépris des faibles et la flatterie des forts sont les marques d’un affaissement moral. L’Europe, vieille terre de civilisation, de droit et de mesure, ne saurait s’y complaire ni s’y soumettre.

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L’amitié suppose l’égalité, elle exclut, par nature, la servilité — Illlustration © European-Security

II. L’Alliance n’est pas la vassalité

Depuis la Libération, j’ai toujours dit que la France devait être l’alliée des États-Unis, mais qu’elle ne devait jamais en être le vassal. L’amitié suppose l’égalité. Elle suppose la franchise. Elle exclut, par nature, la servilité.

Or, trop souvent, les dirigeants européens se sont comportés en commis voyageurs de l’atlantisme, attendant de Washington la consigne et la protection.

Avec un tel président à la Maison-Blanche, cette attitude de courtisan devient suicidaire. Comment peut-on lier son destin à celui d’un dirigeant qui considère l’Europe comme une « concurrente » à abattre et l’OTAN comme un syndic de copropriété où l’on paie ses charges ? Il est temps de rompre avec cette léthargie.

Remettre ce personnage à sa place, ce n’est pas l’insulter sur les réseaux sociaux. C’est lui dire, avec la froide courtoisie des vieilles nations : « Monsieur, nous prenons acte de vos propos. Et puisque vous prônez ‘l’Amérique d’abord’, nous vous répondons sans animosité : l’Europe par elle-même. »

L’Europe des nations, celle que j’ai appelée de mes vœux, doit comprendre qu’elle ne peut plus sous-traiter sa sécurité, sa monnaie ou sa politique étrangère.

Un continent de 450 millions d’âmes, riche d’une histoire millénaire, d’une industrie puissante et d’une culture rayonnante, n’a pas vocation à servir de marchepied ou de paillasson. Si l’Amérique choisit de s’isoler ou de devenir imprévisible, grand bien lui fasse. L’Europe, elle, doit continuer sa marche, libre de ses mouvements, maîtresse de ses décisions.

III. Pour une Europe des réalités : L’autonomie stratégique

On ne fait pas de politique avec des sentiments, on en fait avec des réalités. Et la réalité, c’est que le monde est dangereux. Face aux empires qui montent ou qui se durcissent, face aux défis technologiques et écologiques, l’Europe ne peut se payer le luxe de l’impuissance.

Remettre le personnage à sa place, c’est lui opposer la solidité de nos institutions et la cohérence de nos actes.

  • Sur le plan militaire : Il nous faut une défense européenne crédible. Non pas pour faire la guerre, mais pour ne pas avoir à la subir, et pour ne pas dépendre du bon vouloir d’un président américain versatile pour notre protection.
  • Sur le plan économique : Nous devons refuser l’extraterritorialité du droit américain qui est une forme moderne de colonialisme. Nos entreprises doivent pouvoir commercer librement sans craindre les foudres d’un juge de l’autre côté de l’océan.
  • Sur le plan diplomatique : L’Europe doit parler d’une voix qui porte. Elle doit être ce pôle d’équilibre, capable de dialoguer avec la Chine, la Russie, l’Inde, sans passer par le prisme de Washington.

Si Monsieur Trump veut ériger des murs et des barrières douanières, qu’il le fasse. Mais qu’il sache que l’Europe répondra, coup pour coup, avec le calme de la puissance sûre d’elle-même. Nous ne sommes pas des demandeurs. Nous sommes des partenaires. Et si le partenariat est refusé, nous serons des concurrents redoutables.

Quand le Gendarme du monde se fait Maquignon, il ne reste aux nations libres que le devoir de ne plus être dupes, pour ne pas finir servantes.

IV. La « tenue » face au spectacle

Il y a enfin une dimension morale, je dirais presque spirituelle, à cette confrontation. Le général de Gaulle que je fus n’a jamais séparé la politique d’une certaine idée de l’homme. La France, c’est une lumière. L’Europe, c’est la raison.

Face à un style de gouvernement qui flatte les bas instincts, qui cultive la division et le mensonge, notre meilleure réponse est l’exemplarité. Là où il y a le chaos, apportons l’ordre. Là où il y a l’invective, apportons l’argument. Là où il y a le déni de science et de culture, apportons le progrès et l’esprit.

Ne nous laissons pas entraîner dans la boue de la polémique quotidienne. Ce serait lui donner trop d’importance. Ce personnage passera. Les démocraties, si elles savent se tenir, demeureront. Ce qui compte, c’est la continuité de l’État et la préservation de ce « trésor » dont nous avons la garde : les libertés publiques, le droit des gens, la dignité de la personne humaine.

Remettre Trump à sa place, c’est finalement faire la preuve, par l’acte, que la démocratie libérale n’est pas ce régime faible et bavard qu’il caricature, mais un système capable de vigueur, de décision et de grandeur. C’est refuser que la politique ne devienne une télé-réalité planétaire.

Appel à la grandeur de l’Europe

Françaises, Français, Européens,

Face au tintamarre des marchands qui bradent le monde, la seule réponse qui vaille n’est pas l’indignation, mais le froid silence de la Puissance recouvrée

Le temps des hésitations est révolu. L’Histoire ne repasse pas les plats, et elle est impitoyable pour les faibles. Le spectacle affligeant qui nous vient d’Amérique est une chance paradoxale : celle de nous réveiller.

Il nous faut renouer avec la volonté. La volonté d’être indépendants. La volonté d’être respectés. La volonté d’être grands. Non pour dominer les autres, mais pour rester nous-mêmes.

Que l’Europe se lève, qu’elle rassemble ses forces, qu’elle fasse entendre sa voix. Une voix grave, une voix sensée, une voix libre. Alors, les gesticulations d’un homme, aussi puissant soit-il, apparaîtront pour ce qu’elles sont : l’écume des jours face à la marée profonde de l’Histoire.

Vive l’Europe des nations, libre et indépendante ! Vive la République ! Vive la France !

Notes confidentielles à mon successeur

C’est bien là tout le drame de notre époque : nous avons des gestionnaires, nous avons des communicants, mais nous manquons cruellement d’hommes d’État portés par le souffle de l’Histoire.

Si le Général était là, dans son bureau à l’Élysée, regardant par la fenêtre les jardins et songeant à la tempête qui vient de l’Ouest, voici les trois notes secrètes qu’il rédigerait à l’attention du chef de l’État. Ce ne sont pas des vœux pieux, mais des actes de commandement pour parer au plus pressé face à l’inconséquence américaine.

Mesures immédiates de sauvegarde nationale et européenne

Monsieur le Président,

Les mots ont été dits. L’opinion est préparée. Mais face à un bateleur comme celui qui occupe la Maison-Blanche, le verbe ne suffit pas. Il ne respecte que le fait accompli. Il faut donc frapper fort, frapper vite, et frapper juste.

L’Amérique se retire ? Elle nous menace ? Elle veut brader notre continent ? Voici la riposte en trois actes.

Décision n°1 : L’élargissement de la dissuasion (Le bouclier de l’Europe)

Le constat : Le parapluie américain est percé. Croire que Monsieur Trump risquera New York pour sauver Riga ou Varsovie est une chimère coupable. L’OTAN, sous sa direction, devient une coquille vide ou un outil de chantage.

L’action : La France est la seule puissance nucléaire de l’Union. C’est un privilège, c’est donc un devoir. Vous devez convoquer immédiatement un Sommet de Défense à Paris et déclarer solennellement que les intérêts vitaux de la France se confondent désormais avec les frontières de l’Europe.

Il ne s’agit pas de donner le bouton nucléaire à une commission bruxelloise, ce serait la chienlit. Il s’agit de dire : « Quiconque s’attaque à l’Europe s’expose aux foudres de la France. » En échange, nous exigeons de nos partenaires (Allemands, Polonais) qu’ils achètent européen pour leur équipement militaire. Finis les F-35 américains. Si nous garantissons leur survie, ils doivent garantir notre industrie.

L’effet recherché : Couper l’herbe sous le pied du chantage américain. Trump ne peut plus dire « payez ou je vous laisse tomber », puisque nous sommes là.

Décision n°2 : La Loi du talion économique (La préférence européenne)

Le constat : Ce personnage voit le commerce comme une guerre. Il utilise le dollar comme une arme et ses juges comme des soldats pour piller nos entreprises (extraterritorialité). Il menace nos vins et nos voitures de taxes punitives.

L’action : Il faut cesser de tendre l’autre joue. L’Europe est le premier marché du monde. C’est une arme colossale si on a le courage de s’en servir. Vous devez proposer l’adoption immédiate d’un « Acte de Souveraineté Économique ».

  1. Réciprocité totale : Pour chaque dollar de taxe sur nos produits, un euro de taxe sur les géants numériques américains (les GAFAM).
  2. L’immunité juridique : Interdiction formelle aux entreprises européennes de se soumettre aux injonctions des juges américains ou de payer leurs amendes. L’État couvrira les risques.
  3. La commande publique : Plus un seul centime d’argent public européen ne doit aller à des entreprises qui ne produisent pas sur le sol européen.

L’effet recherché : Le « courtier » de Washington ne comprend que le rapport de force. Quand il verra que ses propres champions industriels perdent des milliards, il reviendra à la table des négociations avec plus de courtoisie.

Décision n°3 : L’initiative de Paris (Préempter le « Yalta » Trump-Poutine)

Le constat : Le risque mortel, c’est que Washington et Moscou s’entendent sur notre dos pour dépecer l’Ukraine et créer des zones d’influence, nous réduisant au rang de spectateurs impuissants.

L’action : Il faut prendre l’initiative diplomatique avant eux. Ne pas attendre le coup de téléphone de Washington. Vous devez vous rendre à Kiev, puis proposer une Grande Conférence sur la Sécurité Européenne, réunissant les Européens, les Ukrainiens et… la Russie. Sans les Américains. Nous devons dire à la Russie : « L’Amérique est loin, nous sommes vos voisins pour l’éternité. Si vous voulez la paix et la sécurité, c’est avec nous qu’il faut traiter, sur la base du droit, et non avec un aventurier transatlantique qui changera d’avis demain. »

L’effet recherché : Montrer que l’Europe est une puissance majeure, capable de régler les affaires de son continent elle-même. C’est le seul moyen d’éviter une paix de capitulation imposée par Trump.

Note de synthèse

Monsieur le Président, ces mesures feront crier. Les atlantistes hurleront à l’isolement. Les banquiers trembleront pour leurs indices boursiers. Mais c’est le prix de la liberté. Si nous ne faisons rien, nous serons le terrain de jeu des autres. Si nous agissons, nous serons respectés.

A mes yeux, « Il n’y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités.» La réalité, c’est qu’il faut maintenant choisir entre être une puissance ou être un protectorat.

Signé : C. de G.

Charles de Gaulle – Pour l’honneur de la France et pour l’Histoire de l’Europe !

V. A ceux qui se disent gaullistes : mettons fin à une imposture intellectuelle

Voir certains prétendus « héritiers » du gaullisme se prosterner devant le Kremlin au nom de l’indépendance nationale est un contresens tragique, une trahison de l’esprit par la lettre. Comment un gaulliste peut-il oublier l’importance de l’autodétermination, clef de voûte de l’édifice ? Il faut remettre les pendules à l’heure face à ces « faux dévots » de la Croix de Lorraine.

VI. L’Imposture du « Gaullisme » pro-Moscou : Le rappel à l’Ordre

Pourquoi le Général n’aurait jamais soutenu l’écrasement d’une nation : Il existe aujourd’hui une dérive qui consiste à croire que pour ne pas être « américain », il faut être « russe ». Cette vision binaire est celle des faibles. De Gaulle, lui, n’était ni l’un ni l’autre : il était Français.

Ceux qui utilisent sa mémoire pour justifier l’invasion de l’Ukraine commettent trois erreurs fondamentales que l’Histoire, et la vie même du Général, démentent formellement.

1. La confusion entre « La Russie éternelle » et l’impérialisme soviétique (ou néo-tsariste)

De Gaulle respectait la Russie en tant que nation, en tant que réalité géographique et historique (« L’Europe de l’Atlantique à l’Oural »). Il savait qu’on ne raye pas un peuple de la carte. Mais il n’a jamais eu la moindre complaisance pour le totalitarisme ou l’impérialisme.

N’oublions jamais le jeune Capitaine de Gaulle de 1920. Où était-il ? En Pologne. Il se battait, sabre au clair, aux côtés de l’armée polonaise contre l’Armée rouge qui voulait envahir Varsovie. Il a vu, de ses yeux, ce qu’est l’appétit de conquête russe sur ses voisins. Dire que de Gaulle validerait aujourd’hui l’annexion de terres voisines par la force, c’est insulter l’officier qui a risqué sa vie pour la liberté de la Pologne.

2. L’oubli sacré du « Droit des Peuples »

Le gaullisme, c’est la souveraineté. Mais la souveraineté ne vaut pas que pour la France !

De Gaulle a sorti la France de l’OTAN pour qu’elle soit libre. Comment pourrait-il accepter qu’un autre pays (l’Ukraine) soit contraint d’entrer dans le giron russe contre son gré ? Le Général a eu le courage inouï, lui l’homme de l’Empire, d’accorder l’autodétermination à l’Algérie et aux colonies d’Afrique. Pourquoi ? Parce qu’il avait compris que le consentement populaire est la seule base légitime du pouvoir.

  • L’Ukraine a voté son indépendance en 1991.
  • L’Ukraine résiste massivement depuis 2022.

Face à la volonté farouche d’un peuple de disposer de lui-même, de Gaulle, l’homme du 18 juin, l’homme qui a refusé la défaite « réaliste » de Pétain, se serait instinctivement rangé du côté de la Nation qui refuse de mourir. Il méprisait les peuples qui se couchent ; il estimait ceux qui se battent.

3. L’Alliance n’est pas la soumission

Le « non-alignement » gaullien n’a jamais été une neutralité lâche. Lors des crises majeures (crise de Berlin, crise des missiles de Cuba), de Gaulle a toujours été le premier, le plus rapide et le plus ferme à soutenir les États-Unis face à l’URSS.

Pourquoi ? Parce que, bien qu’il refusât la tutelle américaine, il savait appartenir au camp de la Liberté. Entre une démocratie imparfaite (l’Amérique) et une tyrannie agressive (l’URSS d’hier ou la Russie de Poutine), le choix du Général ne souffrait aucune hésitation.

Il disait : « Il n’y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités La réalité d’aujourd’hui, c’est que Moscou veut vassaliser l’Europe, tout comme Washington veut la vassaliser économiquement. Être gaulliste, ce n’est pas choisir le maître russe pour punir le maître américain. C’est refuser les deux maîtres.

Conclusion : Ce que De Gaulle n’aurait jamais dit

Comme le disait si justement l’Amiral Philippe de Gaulle, gardons-nous de faire parler les morts, mais soyons sûrs de ce qu’ils auraient haï.

Le Général n’aurait jamais dit : « L’Ukraine est une fiction, elle appartient à la Russie.» (Lui qui croyait en l’âme des nations). Il n’aurait jamais dit : « C’est la faute de l’OTAN si la Russie attaque (Lui qui savait qu’un agresseur est seul responsable de son crime). Il n’aurait jamais dit : « Laissons faire pour avoir du gaz pas cher. » (Lui qui plaçait l’indépendance au-dessus du confort).

Ceux qui soutiennent aveuglément Poutine en se drapant dans la Croix de Lorraine sont des faussaires. Ils confondent l’indépendance de la France avec la haine de l’Occident. De Gaulle voulait une France forte dans une Europe libre, pas une France servile dans une Eurasie autoritaire.

European-Security (A suivre…)

Dans la série : Les voix du crépuscule

Décryptage :

Le Sursaut ou le Néant : Devant le spectacle affligeant d’une Amérique qui, sous la férule d’un Matamore de tréteaux, brade ses alliances pour des calculs d’épicier, le silence ne saurait être de mise. Alors que Washington dépêche ses commis valider à Moscou un partage honteux de l’Europe, il appartient à la France de rompre ce consensus de la lâcheté. L’Histoire ne se négocie pas ; elle se forge.

Ce n’est pas parce que l’allié d’hier se mue en flibustier que le Vieux Continent doit consentir à sa propre vassalisation. Refusant ce nouveau Yalta des médiocres qui voudrait livrer l’Ukraine aux appétits de l’Est pour garantir le confort de l’Ouest, nous affirmons que l’âme des peuples n’est pas une marchandise. L’Europe, si elle prétend encore à l’Histoire, doit cesser d’être un spectateur apeuré pour devenir enfin une forteresse autonome.

Face au cynisme des courtiers et à la brutalité des empires, il n’y a qu’une seule réponse qui vaille : la volonté. Que Kiev tienne bon, car sa frontière est désormais la nôtre. Que l’Europe se redresse, car nul ne la sauvera malgré elle. Il est grand temps de remettre les histrions à leur place et la France à la sienne : celle du refus inlassable de la servitude.