
Un matin à Ravensbrück
La grandeur de l’Allemagne fédérale est d’honorer la mémoire de celles et ceux que le Ille Reich a jadis martyrisés, dans les 44.000 camps, « sous-camps » et autres prisons spécialisées dans des wagons à bestiaux, les uns pour finir dans des chambres à gaz, les autres pour servir d’esclaves. En leur honneur, en présence d’une dizaine de survivants, de grandes commémorations ont été organisées à Ravensbrück et à Sachsenhausen pour le 80ème anniversaire de leur délivrance. Une occasion pour certains orateurs d’évoquer la guerre d’agression que la Russie livre à Ukraine et d’évoquer la menace que font peser les extrêmes comme l’AfD qui soutiennent ouvertement le Kremlin, ou les anciens communistes de RDA. A Ravensbrück, camp de concentration pour les femmes, le témoignage d’Ingelore Prochnow, née dans le camp, la plupart du temps séparée de sa mère, déportée après avoir été dénoncée pour avoir eu des relations coupables avec un Polonais a été bouleversant. A sa naissance, elle a été nourrie et prise en main par des déportées, sa mère étant de corvée. En 1995, elle apprendra qui était son père après son enterrement en Pologne sans qu’il n’ait jamais pu la serrer dans ses bras. Un rendez-vous pour l’Histoire, sans doute le dernier pour les anciens déportés. […]