L’expertise des équipages et la qualité des capteurs font du système Reaper un élément décisif. Après plusieurs années de montée en puissance soutenue de cette nouvelle capacité ISR, le détachement drone de la force Barkhane est un élément essentiel du dispositif militaire français au Sahel.
En appui des opérations françaises menées dans la bande sahélo-saharienne, le détachement de drones Reaper vient de passer la barre symbolique des 20 000 heures de vol. Paris, le 30 mars 2018. Source : SIRPA Air.
Sur la base aérienne projetée de Niamey, 25 aviateurs mettent en œuvre cinq drones Reaper. Pilotes, opérateurs capteurs, coordinateurs tactiques, opérateurs images et mécaniciens se relaient 24h/24 afin d’apporter le renseignement nécessaire aux différents postes de commandement et aux autorités décisionnaires pour conduire et planifier les opérations.
L’expertise des équipages et la qualité des capteurs font du système Reaper un élément souvent décisif. Après plusieurs années de montée en puissance soutenue de cette nouvelle capacité ISR (Intelligence, surveillance & reconnaissance) dans l'Armée de l'Air, le détachement drone de la force Barkhane est aujourd’hui un élément essentiel du dispositif militaire français au Sahel.
« Face à l’immensité du théâtre sahélo-saharien, la capacité ISR des drones Reaper s’inscrit au cœur de la manœuvre aérienne et complète les autres capteurs », précise le chef de détachement.
« Les précieuses informations qu’ils fournissent permettent un renseignement très précis et offrent une capacité unique dans les armées françaises d’analyser les informations immédiatement. Cet avantage permet aux autorités décisionnaires de réorienter l'action en temps réel. » Il conclut : « Le Reaper a définitivement remplacé son prédécesseur, le drone Harfang, et s’impose désormais comme un élément clé et incontournable des opérations en BSS. »
Déployés depuis janvier 2014 à Niamey, les équipages des drones Reaper renforcent les capacités de surveillance, de renseignement et d’intervention de la force Barkhane.[1]
Le drone Reaper, un atout majeur pour les opérations terrestres
Dans le cadre d’une opération de contrôle de la zone des trois frontières, une patrouille française engagée dans une manœuvre conjointe avec des forces maliennes, a été confrontée à un groupe armé terroriste au sud-ouest de Ménaka le 09 mars 2018. Un drone Reaper en mission au Nord Mali à des centaines de kilomètres de là, a été rapidement redéployé sur zone, afin que l’équipage apporte un appui direct aux troupes françaises et maliennes engagées au sol.
Dans un premier temps, l’équipage du Reaper a été en contact radio continu avec le Joint Terminal Attack Controller (JTAC) inséré dans la patrouille française au sol, chargé de la coordination entre les unités aériennes et les troupes sur le terrain. L’équipage a ainsi pu identifier précisément la position ennemie et transmettre ses coordonnées par radio aux équipages de deux Mirage 2000D arrivés sur zone. Ces derniers ont alors pu très rapidement utiliser leurs armements de précision en appui des troupes au sol, neutralisant la majeure partie du groupe ennemi.
Dans un second temps, l’équipage du Reaper a identifié un personnel ennemi dans le bois qu’il a pu suivre sans discontinuité et indiquer sa position aux forces au sol permettant sa capture. Enfin, le Reaper a également assuré une surveillance constante de la zone, participant à la sécurité des forces engagées en les renseignant en temps réel sur toutes les activités à proximité.
Cette opération illustre parfaitement l’avantage majeur que procure aux forces déployées au sol la présence d’un drone. Outre leur grande expérience du théâtre, après cinq années d’engagement permanent, toute la plus-value des équipages du 1/33 Belfort réside dans leur capacité à transmettre en temps réel leur renseignement à tous les effecteurs (troupes au sol, chasseurs, hélicoptères) par une grande variété de moyens (radio, liaison de données tactiques, radio satellitaire, tchat avec le poste de commandement interarmées de théâtre) et pendant plusieurs jours en se relayant. Un renseignement qui permet une caractérisation précise et sans pression temporelle grâce à une endurance du Reaper supérieure à 24 heures.
[1] Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina-Faso. Elle regroupe environ 4 000 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace notamment dans le cadre de la force conjointe du G5 Sahel en cours d’opérationnalisation.
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