Hedy Belhassine — Photo © Joël-François Dumont
Hedy Belhassine

Vers la dernière guerre d’Iran ?

L’ invasion  de l’Ukraine par la Russie a paralysé l’Europe. L’agression d’Israel sur l’Iran a tétanisé le Moyen-Orient. Ces étapes en trompe l’oeil nous rapprochent de l’inéluctable confrontation entre la Chine et les États-Unis.  par […]

srael-Iran_Patrick Chappatt
Amiral Christian Girard

Israël-Iran, juin 2025

Il faut également sur un sujet aussi brulant garder la tête froide, en évitant de prendre immédiatement parti dans l’analyse, particulièrement en séparant légalité et légitimité, notions connexes mais dont les logiques sont souvent contradictoires […]

Princesse Elisabeth duchesse du Brabant
Quentin Dickinson

Trump pousse ses pions en Europe

Pendant de longues années, l’Europe avait pris l’habitude d’écrire sa propre histoire. Manifestement, cette Europe dérange, elle gêne les projets de Poutine et de Trump. Différents sur le fond et la forme, ils s’accordent pour mieux se rejoindre. Après la Russie de Poutine, les USA de Donald Trump avancent leurs pions. Si l’opération Trump a échoué à mettre l’AfD au pouvoir en Allemagne, elle a quand même réussi à influer sur l’importance du vote pour la CDU, faisant baisser son score, empêchant une majorité claire et la condamnant à subir les exigences du SPD. En Roumanie et au Portugal, l’opération a échoué de justesse, mais, en Pologne, dimanche dernier, elle a réussi alors que les choses étaient loin d’être gagnées. Quand on voit en embuscade les partis de Marine Le Pen et de Nigel Farage, pour ne citer qu’eux, on comprend qu’il est temps de trouver une réponse adaptée à ces interférences. Après le SVR, voilà le Département d’État qui y va de sa note : « Loin de renforcer ses principes démocratiques. l’Europe se serait transformée en un foyer de censure numérique, d’immigration de masse, de restrictions de la liberté religieuse et de nombreuses autres atteintes à l’autonomie démocratique.» De qui se moque t’on ? […]

Poutine-Trump_Euradio 27 mai 2025
Quentin Dickinson

Tout va très bien, tout va très bien

Si Madame la marquise n’a pas à s’inquiéter, Vladimir Poutine à Moscou et Donald Trump à Washington, eux, ont du souci à se faire. En Russie, l’économie est au bord du gouffre. Seul le complexe militaro-industriel fonctionne à plein régime, et même parfois sous les 3×8, depuis le passage à l’économie de guerre. Mais dans tous les autres secteurs, la crise est là et il n’y a pas de quoi pavoiser. Après le pétrole et le gaz qui sont les deux premières ressources de la fédération de Russie, la pénurie alimentaire s’installe. le prix des pommes de terre a été multiplié par trois… Manquait plus que cela au moment où l’économie vacille…
A Washington, Donald est contrarié et ne décolère plus. Les affronts se succèdant, il est très mécontent que l’on ose s’opposer à lui ! … Ses plans sur la comète sont controversés par la justice, et même par une frange républicaine du Sénat, certains sénateurs craignant pour leur réélection lors des mid-terms ! Les économistes américains ne sont pas franchement convaincus des bienfaits de ses réformes. Du coup, les rats quittent le navire. Elon Musk, à qui il doit tant, a plié bagage. On imagine que Donald attend le vendredi pour reprendre Air Force One et retrouver son terrain de golf de Floride […]

Nicusor Dan
Quentin Dickinson

Élections en Roumanie, en Pologne et au Portugal

Au second tour de l’élection présidentielle en Roumanie, où le candidat modéré, pro-européen et ami de l’Ukraine, l’emporte de façon décisive sur le candidat populiste d’extrême-droite, trumpophile, anti-UE et anti-Ukraine. Comme nous le dit Quentin Dickinson, c’est un brillant mathématicien, de surcroît parfaitement francophone, puisqu’il a poursuivi ses études à l’École normale supérieure de Paris et qu’il a ensuite obtenu son doctorat en Sorbonne – un parcours impressionnant pour cet enfant, élevé loin de la capitale par un père ouvrier et une mère aide-comptable. Pour mémoire, la Constitution de la Roumanie confie au président de la République la responsabilité des relations extérieures et de la défense du pays. En Pologne, au 1er tour, avec A 31,36 % des voix, le centriste Rafał Trzaskowski, Maire de Varsovie, est à moins de deux points devant son rival, alors que les deux candidats d’extrême-droite totalisent plus de 21 %, et ne sont certes pas qualifiés pour le second tour, le 1er juin, mais les voix de leurs électeurs ne se reporteront certainement pas sur M. Trzaskowski. Au Portugal, la coalition de centre-droit actuellement aux affaires se maintient aux légis-latives anticipées. […]

Rencontre de Kiev avec Zelensky le 10 mai 2025
Amiral Christian Girard

Krieg in der Ukraine: Zeit für Diplomatie?

Auf Geheiß des neu gewählten amerikanischen Präsidenten scheint die Zeit für Diplomatie gekommen zu sein, während der Krieg in der Ukraine unter der Gleichgültigkeit der meisten europäischen Meinungen sowohl an der Front als auch im Landesinneren mit der Bombardierung der Zivilbevölkerung und der industriellen Infra-struktur weitergeht. Ist die Zeit für Verhandlungen wirklich gekommen? Hat sich die strategische Lage so weit entwickelt, dass sie zu einer dauerhaften Beendigung der Kämpfe führen können, sofern sie überhaupt stattfinden und konkrete Ergebnisse bringen, wie es das Treffen am 15. Mai in Istanbul vermuten lässt? Angesichts der völligen Unsicherheit auf amerikanischer Seite, die im Gegensatz zu einem klaren geopolitischen Projekt der Russen steht, das in der Geografie und der Kontinuität der Geschichte verankert ist, aber noch lange nicht seine Ziele erreicht hat, und angesichts der nach wie vor fehlenden Ziele und positiven Strategien der Europäer sowie ihres schwachen Willens, Russland am Sieg zu hindern, ohne klar die Notwendigkeit seiner Niederlage zu bekräftigen, fragt man sich, wohin das alles führen soll! In dieser Lage Mitte Mai ist Admiral Girard der Ansicht, dass dieses doppelte Eingeständnis der Schwäche des Westens den Russen nur einen Wunsch lässt: diesen Krieg fortzusetzen, koste es, was es wolle! […]

Volodymyr Zelensky
Amiral Christian Girard

War in Ukraine: Time for diplomacy?

At the behest of the newly re-elected American president, the time seems ripe for diplomacy as the war continues in Ukraine amid widespread indifference in Europe, both on the front lines and at home, where civilian populations and industrial infrastructure are being bombed. Has the time really come for negotiations? Has the strategic situation evolved enough for them to lead to a lasting end to the fighting, assuming they take place and produce concrete results, as the May 15 meeting in Istanbul suggests? Between complete uncertainty on the American side, which contrasts with a clear geopolitical project on the Russian side, rooted in geography and historical continuity, which is far from achieving its objectives, and on the European side, where there is still the same lack of objectives and positive strategy, the same weak will to prevent Russia from winning without clearly affirming the need for its defeat, one wonders where we are headed! In this situation, in mid-May, Admiral Girard believes that for the Russians, this double admission of weakness on the part of the West gives them only one desire: to continue this war, whatever the cost! […]

Rencontre de Kiev avec Zelensky le 10 mai 2025
Amiral Christian Girard

Guerre d’Ukraine : Le temps de la diplomatie ?

Sur injonction du tsar américain nouvellement réélu, l’heure semble venue de la diplomatie pendant que la guerre se poursuit en Ukraine dans l’indifférence de la plupart des opinions européennes, tant sur le front qu’à l’intérieur du pays avec le bombardement des populations civiles et celui des infrastructures industrielles. Le temps des négociations est-il vraiment venu ? La situation stratégique a-t-elle suffisamment évolué pour qu’elles puissent déboucher sur un arrêt durable des combats, si tant est qu’elles se déroulent et produisent des effets concrets comme la rencontre du 15 mai à Istamboul le laisse envisager ? Entre une incertitude complète côté américain qui contraste avec, côté russe, un projet géopolitique clair, inscrit dans la géographie et la continuité de l’Histoire, très loin d’avoir atteint ses objectifs, et côté européen, toujours la même absence d’objectif et de stratégie positive, la même volonté faible d’empêcher la Russie de l’emporter sans affirmer clairement la nécessité de sa défaite, on se demande bien où on va ! Dans ce point de situation, mi-mai, l’amiral Girard considère que pour les Russes, ce double aveu de faiblesse occidental ne leur donne qu’une envie, poursuivre cette guerre, quoi qu’il leur en coûte ! […]

Dépôt de gerbe par François Delattre, ambassadeur de France en Allemagne — Photo © Joël-François Dumont
Hedy Belhassine

Un matin à Ravensbrück

La grandeur de l’Allemagne fédérale est d’honorer la mémoire de celles et ceux que le Ille Reich a jadis martyrisés, dans les 44.000 camps, « sous-camps » et autres prisons spécialisées dans des wagons à bestiaux, les uns pour finir dans des chambres à gaz, les autres pour servir d’esclaves. En leur honneur, en présence d’une dizaine de survivants, de grandes commémorations ont été organisées à Ravensbrück et à Sachsenhausen pour le 80ème anniversaire de leur délivrance. Une occasion pour certains orateurs d’évoquer la guerre d’agression que la Russie livre à Ukraine et d’évoquer la menace que font peser les extrêmes comme l’AfD qui soutiennent ouvertement le Kremlin, ou les anciens communistes de RDA. A Ravensbrück, camp de concentration pour les femmes, le témoignage d’Ingelore Prochnow, née dans le camp, la plupart du temps séparée de sa mère, déportée après avoir été dénoncée pour avoir eu des relations coupables avec un Polonais a été bouleversant. A sa naissance, elle a été nourrie et prise en main par des déportées, sa mère étant de corvée. En 1995, elle apprendra qui était son père après son enterrement en Pologne sans qu’il n’ait jamais pu la serrer dans ses bras. Un rendez-vous pour l’Histoire, sans doute le dernier pour les anciens déportés. […]

chappatte poutine 2b
Françoise Thom

Toward a Putin–Trump Pact?

The Kremlin’s “dogma” is flexible. Since the end of World War II, the USSR viewed the United States as its greatest ideological adversary. Under Putin’s leader-ship, it was believed that the war in Ukraine was in fact a war between the U.S. and Russia, with Euro-peans merely acting as American vassals. With Trump, the narrative shifted. Now, Europe is accused of being “fascist,” while Russia and the US are cast as allies for “peace.” Françoise Thom offers a meticulous analysis of this new Russian doctrine, based on a document recently published by Russia’s Foreign Intelligence Service (SVR). Desk Russia has decided to publish the full translation of this publication attributed by the SVR to Mr Tcheremnykh and V. Motchalov and asked Françoise Thom to analyse it. The new honeymoon with Washington is forcing the SVR of the Russian Federation to reorient the Russian national narrative. ‘European special services are ready to do anything to achieve their criminal goal, namely to perpetuate the conflict in Ukraine between NATO member states and Russia,’ the SVR warned on its website on 24 April. In the past, we read Krokodil; today, we look at the SVR website! Perhaps Putin’s entourage has decided that the Kremlin’s propa-gandists have become so inept that even Medvedev’s outbursts no longer have any impact. […]