Honneur et respect à nos morts en service

L’Escadron EH 1/67 est en deuil. Le 29 avril, deux jeunes aviateurs sont morts en service aérien commandé lors d’un accident d’hélitreuillage dans les environs de Biscarosse dans les Landes au cours d’une mission Search & Rescue.

Le 16 avril dernier, invités de Jean-Michel Poulot sur la Voix du Béarn, le général d’armée aérienne Jean-Paul Paloméros (2s), ancien chef d’état-major de l’armée de l’Air et le général d’armée Marc Watin-Augouard (2s), ancien Inspecteur général des Armées – Gendarmerie, ont rendu un hommage appuyé au major Olivier Michel (38 ans) et au brigadier-chef Vincent Monguillon (25 ans) du 5e Régiment d’hélicoptères de combat de Pau, morts la veille dans un accident d’hélicoptères au cours d’un exercice d’hélitreuillage. Ils ont exprimé leurs plus sincères condoléances aux familles, aux proches et aux camarades de ces deux soldats du 5e RHC morts en service aérien commandé.

Florence Parly devant des équipages du Pyrénées -- Photo © Armée de l'air. -

Une semaine après la visite de Florence Parly à Cazaux – la ministre des Armées était venue se rendre compte du rôle joué par l’escadron d’hélicoptère et les unités expertes NRBC et voir comment les unités géraient et s’adaptaient à la gestion de la crise sanitaire du Covid 19 – un second drame a frappé une nouvelle fois la communauté des hélicoptéristes rattachés aux forces spéciales, Air, cette fois. 

Mercredi 29 avril, deux militaires sont décédés des suites d’un accident d’hélitreuillage survenu au cours d’un entraînement à la mission permanente de Search and Rescue, dans les environs de Biscarosse (40), dans les Landes. Les circonstances de cet accident restent à établir. L’armée de l’Air et le Service de santé des armées (SSA) déplorent la perte d’un aviateur, le sergent Pierre Pougin, sauveteur-plongeur héliporté, décédé le 29 avril, ainsi que de l’Infirmier en soins généraux de 1er grade (ISG 1G) Quentin Le Dillau, décédé le 30 avril, des suites de ses blessures. Au nom de l’Association des Amis du Pyrénées, le général de division aérienne (2s) Philippe Carpentier a rendu au micro de Jean-Michel Poulot sur la Voix du Béarn hommage à la mémoire de ces deux hommes, affectés sur la Base aérienne de Cazaux 120. 

Honneur et respect à nos morts en service

Je vous remercie de me donner l’opportunité de rendre hommage à nos deux camarades de Cazaux, décédés suite à un accident, lors d’une mission d’entrainement. Cela survient, deux semaines après l’accident qui couté la vie à deux de nos frères d’armes du 5ème RHC, le Major Olivier Michel et le Brigadier-chef Vincent Monguillon.

Je renouvelle toute la compassion des hélicoptéristes de l’Armée de l’Air, à leurs familles et à leurs camarades de l’ALAT.

Pour notre région, du Piémont pyrénéen et de la Côte atlantique, cela met en exergue l’engagement des armées, au service de notre pays. Il est terrible de perdre des hommes en opérations. C’est encore plus difficile à accepter lorsque cela arrive à l’entraînement. Néanmoins, cet entrainement rigoureux est absolument nécessaire, aussi bien pour les missions de recherche et de sauvetage, sur terre et en mer, que pour les missions en opérations, au Sahel, par exemple.

Ce mercredi 29 avril, lors d’un entrainement à la mission permanente de recherche et de sauvetage, dans la région de Biscarrosse, les deux militaires, accrochés au câble du treuil ont chuté au sol. Les circonstances de cet accident sont en cours d’investigations. Les enquêtes sont en cours.

L’Escadron s’entraine avec le Service de Santé des Armées pour pouvoir déposer, sur les lieux d’un accident, un sauveteur plongeur et un personnel médical, pour évaluer l’état du blessé, le conditionner dans une civière, puis le remonter dans l’hélicoptère, par hélitreuillage.

Le sergent Pierre Pougin a débuté sa carrière comme mécanicien dans l’Armée de l’air, en 2013. Après avoir réussi le concours exigeant de sauveteur plongeur héliporté de l’Armée de l’air, il obtient son brevet le 1er mai 2019. Affecté à l’EH 1/67 « Pyrénées » de Cazaux, il effectue sa formation dans le but d’obtenir sa qualification de sauveteur plongeur héliporté opérationnel. C’est un parcours difficile et très exigeant mais il est très motivé. Son décès survient alors qu’il se préparait à cette échéance importante.

L’infirmier en soins généraux Quentin Le Dillau est entré à l’école de formation des sous-officiers de l’armée de l’air, à Rochefort, en 2015, en qualité d’élève sous-officier. Puis, il choisit la spécialité d’infirmier militaire et est Diplômé d’État en juillet 2018. Il rejoint alors antenne médicale de la Base aérienne de Cazaux. Il se révèle un infirmier efficace et très motivé.

L’an dernier, il obtient le diplôme de mise en condition de survie du blessé de guerre, et son brevet militaire de parachutiste.

En mars de cette année, il participe activement au travail des équipes d’évacuations médicales de patients infectés par le COVID 19, depuis la base aérienne de Villacoublay, dans le cadre de l’opération Résilience.

Le sergent Pierre Pougin et l’ISG 1G Quentin Le Dillau -- Photo © Armée de l'air. -
Le sergent Pierre Pougin et l’ISG 1G Quentin Le Dillau

Ils étaient tous les deux célibataires et sans enfant. Ils avaient tous les deux 25 ans.

Nos pensées vont d’abord à leurs familles. Nous sommes totalement impuissants devant la douleur incommensurable de parents qui viennent de perdre un enfant, et les mots semblent bien inadaptés, pour essayer de les soulager d’une part de leur douleur. Ils sont actuellement entourés par le personnel de l’Escadron et du service médical de la Base aérienne de Cazaux.

Ces derniers sont également sous le choc, et ils vont traverser une période difficile. Nous nous associons à leur désarroi. Nous partageons leur douleur et nous nous efforçons, avec discrétion, de leur apporter notre soutien pour affronter ce drame.

Cet accident nous rappelle que le statut de militaire se fait au prix d’un engagement qui, en toutes circonstances, peut mettre en péril la vie d’un équipage. Tous, ont déjà perdu régulièrement des amis, en mission ou en entrainement, mais continuent à servir car ils connaissent et acceptent le prix de leur engagement. C’est la grandeur et l’honneur, non pas de notre métier, mais de notre vocation. Continuons, avec vous, à rendre à nos morts en service, l’Honneur et le Respect qu’ils méritent. N’oublions pas nos blessés, qui pour beaucoup, porteront dans leur chair, toute leur vie durant, leurs blessures.

Général de division aérienne (2s) Philippe Carpentier, Président de l’association des Amis du Pyrénées.