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Éditoriaux

Georgia… Georgia… on Moscow’s Mind

La guerre d’Ukraine n’est pas sans rappeler aux Géorgiens les limites qui leur sont imposées au quotidien par le Kremlin. Leur choix reste limité entre accepter la vassalisation où subir une « opération militaire spéciale ». Cela ne les a pas empêchés de faire preuve de courage en descendant dans la rue pour réclamer l’abandon du projet de loi inspiré de Moscou sur les « agents de l’étranger ». Le 9 mars, devant l’ampleur des manifestations et sous la pression de la rue, le gouvernement fantoche installé par le Kremlin à Tbilissi a du reculer. Fait notable, un nombre important d’émigrés russes ont rejoint les rangs de la protestation… […]

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Éditoriaux

Le Désir d’Europe est à l’Est

« Les Ukrainiens combattent et souffrent pour la survie de leur pays, mais ils sont aussi aux avant-postes de la défense de toutes les valeurs des Européens … Ce que nous vivons depuis le 24 février 2022, ce n’est pas une affaire post-impériale entre deux États dont nous pourrions nous désintéres-ser pour mieux nous concentrer sur notre zone de bien-être en Europe, dont nous ne mesurons pas la rareté ni la vulnérabilité. C’est précisément du maintien de notre mode de vie, du respect de l’individu, de la protection sociale qu’il s’agit. Au-delà de l’État-provi-dence, c’est l’état de droit qui est en cause.» […]

Président Kaïs Saïed
Éditoriaux

Tunisie de tous les dangers

Il faut remonter au siècle dernier pour trouver en Tunisie des exemples d’appels à la ségrégation raciale. Pendant l’occupation allemande (novembre 1942 à mai 1943), les nervis de la « Phalange africaine » surpassèrent en zèle les nazis pour persécuter des Tunisiens de la Hara qualifiés de « racailles youpines ». Le sinistre Parti populaire français de l’époque est aujourd’hui ressuscité dans le Parti nationaliste tunisien ouvertement raciste et dont la rhétorique du « grand remplacement » a été reprise par le Président Saïed. Le défoulement tardif des colonisés surpasse celui des colonisateurs. Ce n’est pas un hasard si Éric Zemmour, pied-noir aigri d’extrême droite a apporté son soutien. En refoulant brutalement les sub-sahariens, le Président tunisien abandonne à leurs sorts ses frères d’identité alors que par le sol et le sang, il est lui-même africain. […]

Général Henri Guisan
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La neutralité à la suisse

L’édito de Quentin Dickinson nous fait franchir cette semaine les Alpes pour découvrir la neutralité suisse, au moment où le débat sur les exportations d’armes à l’Ukraine fait la Une des journaux européens. « C’est un équilibre délicat de chaque instant entre la volonté de non-implication dans les conflits qui font rage ailleurs, d’une part, et, d’autre part, le respect scrupuleux des principes démocratiques de solidarité et de compassion vis-à-vis de populations dans la détresse. La compréhension de la neutralité est aussi rendue plus difficile à cerner par le fait qu’elle se double du principe de non-alignement.» Au moment où les pays de l’UE décident de relocaliser leur production d’armement et surtout de munitions pour ne plus être dépendants, le débat est âpre. Le portefeuille se trouvant entre le cœur et la raison, le […]

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Éditoriaux

Les prémices d’une offensive russe

Et si le prochain pays envahi par la Russie était la Moldavie ? Ce pays qui a été coincé entre l’Ukraine et la Roumanie, a déjà été amputé d’une partie de son territoire par un régime fantoche à la botte de la Russie, qui y a déployé environ 1.500 militaires. On ajoutera que la Transnistrie, nom dont s’est affublé ce territoire sécessionniste, abrite les hangars de Cobasna. Le plus grand dépôt de munitions d’Europe orientale, créé à l’aube de la Guerre froide où se trouvent entreposées, dans de mauvaises conditions de sécurité, 20.000 tonnes d’explosifs conventionnels. Un accident est toujours possible, et la déflagration de l’ensemble produirait, dit-on, un effet de souffle supérieur à celui de la bombe nucléaire lâchée sur Hiroshima. […]

Conseil des Ministres -Bruxelles - Photo European Union
Éditoriaux

Les sanctions contre Moscou reconduites pour six mois

S’il arrive parfois aux 27 États-membres de « décider de ne pas décider », décision parfois difficile à prendre — même si on aurait tendance à croire le contraire — il leur arrive aussi de décider, ce qui suppose de longues tractations dans les coulisses de ces conseils européens que Quentin Dickinson a suivi depuis 40 ans. Cette semaine, la reconduction des sanctions contre la Russie était au menu des 27, pour éviter qu’elles ne deviennent caduques en renforçant également les mesures d’exécution et les mesures anti-contournement. En bref, « on ne lâche pas l’Ukraine, on écoute l’opposition russe, et pas touche à la Moldavie.» […]

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Viktor Orban, saboteur ou maître chanteur ?

« Alors, Viktor Orban, saboteur ou maître chanteur ? Les deux mon général » ! Combien de temps faudra t-il aux Européens pour suspendre le droit de vote de la Hongrie comme le demandent les Eurodéputés ! L’éditorial de Quentin Dickinson sur Euradio pose « la question qu’il faudra avoir le courage de trancher, c’est d’accepter ou non d’avoir un très autoritaire saboteur et maître-chanteur à la tête de l’instance décisionnaire de l’Union européenne.» Ce sont moins les arguments qui manquent que la volonté des États membres… […]

Ukraine_Colombe de la paix
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Si vis pacem, para bellum !

La France est-elle en guerre ? Bonne question. Elle l’a pratiquement toujours été mais au lieu de préparer « la prochaine », les Français préfèrent regarder ailleurs. Les désastres de 1870, 1914 et 1940 n’y changeront rien. Les gouvernements étaient pourtant parfaitement informés, des années à l’avance ! Les responsables politiques, à de rares exceptions, n’ont rien voulu savoir tandis que la priorité de l’opinion, dans la rue, était l’amélioration des conditions de vie… Aujourd’hui, ce ne sont pas les congés payés comme en 1936, mais les retraites qui « font l’actualité », quand ce n’est pas le chemsex et l’affaire Palmade ! Si les formes de guerre évoluent, les Français eux ne changent pas… […]

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La République des Deux-Nations

Sous nos yeux est en train de se constituer, dans une continuité géographique, un ensemble de cinq États, dont quatre sont membres à la fois de l’OTAN et de l’Union européenne et dont le cinquième y aspire. Le niveau de vie de leurs citoyens se rapproche chaque année davantage de celui vécu en Europe occidentale. Fait nouveau : leurs capacités militaires et leur détermination commune de contenir durablement l’aventurisme du Kremlin aux conséquences toujours tragiques en font un bloc redoutablement soudé, s’appuyant sur de solides alliés. […]

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Quand la tentation impériale refait surface

On savait que les civilisations étaient mortelles, on pensait que les empires l’étaient aussi. Mais voilà qu’on découvre que la tentation impériale refait surface autour de nous ! Il n’y a pas qu’en Russie où les éléments de prestige ne sauraient être pris pour quantité négligeable car ils nourrissent le mythe nationaliste, selon lequel la Russie, forcément éternelle, est un pays à part sur la planète. […]