Depuis le 24 février 2022, début de l’attaque de l’Ukraine par la Russie, les Armées se sont mobilisées pour participer au renforcement de la posture dissuasive et défensive de l’Alliance Atlantique sur le flanc oriental de l’Europe.
Source : État-major des armées — Paris, le 16 mars 2022 —
Cet effort majeur passe par la réassurance de nos alliés de l’Alliance aux frontières de l’OTAN, le renforcement de nos dispositifs déjà engagés et la projection de nouvelles capacités. En outre, la France assure en 2022 le commandement de la force de réaction rapide de l’OTAN (NATO Response Force).
Environ 4 500 militaires français sont actuellement engagés au profit de cet effort au sein de l’OTAN dans quatre régions européennes :
1/ En Estonie, la participation à la mission LYNX, contribution française à la mission eFP (enhanced Forward Presence) de l’OTAN, après une année de déploiement, est prolongée. Un sous groupement d’infanterie légère de montagne succède au mandat en cours, toujours sous mandat eFP OTAN et au sein du Battle Group britannique à Tapa.
Cette compagnie est placée sous autorité de la Grande-Bretagne, nation-cadre, et aux côtés des soldats danois. Ce nouveau battlegroup à 3 nations reste sous le commandement de la 1ère brigade estonienne.
Dans le domaine aérien, depuis le 13 mars, la France a déployé 4 chasseurs M2000-5, qui sont venus s’ajouter aux moyens aériens de la Belgique déjà présents à Amari. Les avions de chasse français assurent des missions de surveillance et de défense aérienne aux frontières orientales des pays baltes dans le cadre de la mission eAP (enhanced Air Policing) de l’OTAN. L’objectif est d’assurer la sûreté et l’intégrité de l’espace aérien de l’Estonie.
Au total, environ 350 militaires français sont engagés au titre d’eAP ou d’eFP.
2/ En Pologne, les Armées contribuent aux missions de défense aérienne du flanc oriental de l’Alliance Atlantique. Engagés à partir des bases de Mont-de-Marsan et d’Istres, les Rafale et ravitailleurs de l’Armée de l’Air et de l’Espace ont conduisent des missions quotidiennes depuis le 24 février. Ces opérations aériennes de longue durée sont placées sous le contrôle opérationnel de l’OTAN, et s’effectuent en coopération avec nos alliés présents dans le ciel européen.
Par ailleurs, dans le cadre de l’OTAN, la France a conduit un vol E3F depuis Avord le 1er mars et a renouvelé cet effort au profit de ses alliés les jours qui ont suivi. Ce sont plus de 600 aviateurs qui contribuent depuis la France à la réalisation de ces opérations vers la Pologne.
3/ En Roumanie, les armées ont déployé, le 28 février, le bataillon « fer de lance » de la Force de réaction rapide de l’OTAN dans le cadre de la mission AIGLE. La mise en place sur très court préavis du bataillon à Constanta, commandé par le chef de corps du 27e Bataillon de chasseurs alpins (BCA), a permis de déployer en quelques jours une force de plus de 500 militaires principalement composée de militaires du 27e bataillon de chasseurs alpins d’Annecy, du 126e Régiment d’infanterie de Brives, du 4e Régiment de chasseurs de Gap et du 93e Régiment d’artillerie de montagne de Varces. Depuis le 9 mars, le bataillon est renforcé par 300 militaires belges.
Les militaires engagés au titre de l’OTAN contribuent au renforcement du dispositif dissuasif et défensif en Roumanie. Ils sont placés sous les ordres de l’OTAN (JFC Naples).
4/ En mer, le Groupe aéronaval poursuit ses opérations et a vu ses moyens renforcés. Fort de 3000 marins, et composé du porte-avion Charles de Gaulle, des FDA Forbin, FREMM-DA Alsace, FREMM Normandie, du destroyer américain USS Ross, du bâtiment de commandement et de ravitaillement Marne, d’avions de patrouille maritime ATL2 et P8 américain et d’un sous-marin, il a été renforcé par la Frégate multi-missions (FREMM) Auvergne et par un avion de patrouille maritime.
Le GAN reste sous commandement national. Les bâtiments du GAN poursuivent leur mission d’appréciation de situation autonome et de surveillance aéro-maritime. Depuis le 4 mars, il projette quotidiennement des Rafale Marine et un avion E2-C Hawkeye pour des missions de défense aérienne et de surveillance au-dessus de la Roumanie et de la Bulgarie. Il a également assuré des missions de surveillance au-dessus de la Croatie.
Contribution aux exercices BRILLANT JUMP 22 et COLD RESPONSE 22
Les exercices BRILLIANT JUMP 22 et COLD RESPONSE 22 contribuent également au renforcement de la présence de l’OTAN en Europe du Nord. Ils permettent de développer l’interopérabilité entre alliés et pays partenaires de l’OTAN grâce à des entraînements intensifs en environnement exigeant tel que le grand froid. BRILLIANT JUMP a débuté le 28 février par la mise en alerte des unités participantes par l’état-major de l’OTAN de Brunssum. 2 000 soldats et plus de 400 véhicules ont quitté la France pour la Norvège.
L’exercice COLD RESPONSE, conduit par l’état-major norvégien, est un entraînement de défense du territoire par les Alliés et pays partenaires de l’OTAN dans un engagement de type article 5.
Il regroupe 35 000 militaires et 28 nations. La France y contribue avec :
- 3 200 militaires ;
- plus de 500 véhicules ;
- 2 bâtiments (PHA Dixmude et FREMM Languedoc) ;
- un avion de patrouille maritime ATL2 de la Marine nationale ;
- un E3F de l’Armée de l’Air et de l’Espace ;
- L’armée de Terre déploie les éléments de commandement de la composante terrestre, un état-major de brigade et 3 groupements tactiques dont un embarqué ;
Ces exercices démontrent la capacité de la France à assurer le rôle de nation-cadre au sein de l’OTAN et plus particulièrement au sein de la NRF avec la mise en alerte de 8000 militaires en 2022, comprenant des capacités de commandement, une contribution majeure à la force de réaction rapide de l’OTAN et la mise en œuvre de moyens logistiques importants. La brigade terrestre, commandée par l’état-major de la brigade franco-allemande, inclut des éléments espagnols et polonais placés sous commandement français.