Le SCAF va révolutionner nos modes de combats

L’Allemagne et la France sont tombées d’accord autour du programme SCAF (Système de Combat Aérien du Futur) visant à remplacer les Rafale et EF-2000 Typhoon actuellement en service au sein de l’Armée de l’Air et de la Luftwaffe à l’horizon 2040. Un accord qualifié d’historique…

Madame la ministre, chère Ursula,
Mesdames, Messieurs,

Quand, il y a 10 mois, nous avions lancé l’idée de travailler et créer, ensemble, France et Allemagne, le système de combat aérien du futur, le SCAF, combien y ont cru ?
Aujourd’hui, chère Ursula, on a eu beau nous dire que c’était très compliqué, voire impossible, nous l’avons fait.

Les ministres allemande et françaises de la défense à l'ILA - Photo ILA. - 
SCAF – Après la signature du High Level Common Operational Requirement Document

L’accord que nous allons signer aujourd’hui ne marque pas seulement un accord sur un avion, un drone, un missile, un système de commandement : non, il s’agit d’un système entier. Un système entier pour lequel nos deux Etats, guidés par la seule volonté de garantir la meilleure défense, la meilleure protection, à nos peuples, ont décidé de s’allier.
Avec le soutien du Président de la République et de la chancelière, nous avons travaillé sans relâche et abouti à un accord sur les caractéristiques opérationnelles du SCAF.
C’est un accord historique, je vous le dis.

Le général Nicolas Richoux et le général -- Photo ILA -
Poignée de mains entre le GB Nicolas Richoux et le GC Erhard Bühler

D’abord, parce que c’est la première fois qu’une telle décision est prise, en commun, par la France et l’Allemagne. C’est une étape décisive pour l’Europe de la défense, qui montre que nous sommes capables de nous unir pour des projets plus grands. Qui montre que l’Europe n’est pas une addition de puissances moyennes mais peut prendre son destin en main et bâtir une défense forte et autonome.

Future air power -- Graphique Airbus -
Le SCAF devra « répondre aux exigences de l’ensemble des missions air-air et air-surface».

Cet accord est exceptionnel, aussi, pour nos opérations aériennes. Le SCAF va révolutionner nos modes de combats, nos équipements. Il va décupler les capacités de nos aviateurs et conforter notre supériorité stratégique. Il va, grâce à l’alliance de nos pays, permettre des investissements plus forts et des innovations plus ambitieuses. Le SCAF, c’est d’ici 2040, des armées plus puissantes, plus modernes, plus opérationnelles encore.

Les ministres allemande et française de la Défense, le général Lanata (CEMAA) et le général ? -- Photo ILA. -

Cet accord, enfin, c’est une opportunité rare pour notre industrie. Tous les secteurs de notre industrie de défense vont bénéficier des opportunités de production, de recherche et d’innovation provoquées par le SCAF. Des grands groupes aux start-up, tous auront leur rôle à jouer et devront travailler ensemble. Ce frémissement, cet enthousiasme, je crois que nous le sentons déjà, et je voulais saluer la volonté de Dassault et d’Airbus tout comme celle de Safran et MTU de travailler ensemble autour de ce projet. Dans leur sillage, beaucoup d’autres partenariats européens naîtront, beaucoup d’autres entreprises seront impliquées.

En présence des ministres allemand et français de la défense, les représentants d'Airbus et de Dassault -- Photo ILA. -

Nous avons beaucoup parlé d’autonomie stratégique européenne ces derniers temps ; cet accord ; c’est le visage de l’autonomie stratégique européenne.

C’est son visage, sa force et son impulsion. Son impulsion car de nombreux projets vont suivre et que les initiatives se font plus nombreuses, plus riches, plus concrètes. Je pense aux projets issus du Conseil franco-allemand de défense et de sécurité : l’hélicoptère Tigre ou le Maritime Airborne Warfare System, qui nous permettra de disposer d’une capacité de patrouille maritime autonome, performante et souveraine en Europe.

Maquette grandeur nature du drone européen MALE RPAS -- Photo © Joël-François Dumont. -
Maquette grandeur nature du drone européen MALE RPAS

Je pense au programme de drones EUROMALE, sur lequel, nos pays travaillent depuis longtemps avec nos partenaires espagnol et italien, qui suscite le plus vif intérêt partout en Europe et dont la première maquette a été dévoilée cet après-midi.

Chère Ursula, vous avez bien voulu mettre la France à l’honneur lors de ce magnifique salon international aéronautique. Je vous en remercie et j’y vois un signe. Le signe d’un partenariat stratégique intense, puissant, confiant.

 La France partenaire de l'Allemagne à l'ILA 2018 -- Photo © Joël-François Dumont. -
Pavillon français à l'ILA 2018

Ce sont ces partenariats, ces relations de confiance, qui permettront de bâtir l’Europe de la défense. Ce sont ces projets industriels, cette volonté commune, qui donneront une force et une âme à notre ambition.

Depuis l’été 2017, avec le fonds européen de défense, la coopération structurée permanente et l’initiative européenne d’intervention, nous avons fait avancer l’Europe de la défense plus qu’en 40 ans. Cet accord sur le système de combat aérien du futur, c’est une nouvelle étape, une nouvelle accélération pour l’Europe de la défense.

La France partenaire de l'Allemagne à l'ILA 2018 -- Photo © Joël-François Dumont. -
La France partenaire de l'Allemagne à l'ILA 2018

Je vous le dis, nous n’allons pas nous arrêter là. La France et l’Allemagne seront toujours à l’avant-garde et je suis donc particulièrement heureuse que nos pays concluent cet accord, comme un pas historique pour l’Europe de la défense et la défense de l’Europe.