Le 80e anniversaire de la libération des camps de concentration en Allemagne a été célébré en mars et avril dernier dans les Länder d’Allemagne en présence des derniers survivants.[01] Le devoir de mémoire entrepris par l’Allemagne a été aussi exemplaire dans la durée qu’incomplet en ce qui concerne ces « libérations ».
A Yalta, Russes, Américains et Britanniques ont décidé, après la capitulation de l’Allemagne, de « dénazifier » le pays, en jugeant les criminels de guerre et en retirant des circuits administratif, judicaire et policier tous ceux qui avaient appliqué méthodiquement les décisions criminelles du IIIe Reich. Dans un pays vaincu et dévasté par la guerre qui comptait encore plus de 6 millions de membres encartés au NSADP, la tâche s’avérait longue et difficile. Dans les secteurs soviétique et allié, les choses se sont passé de manière très différente, ce qui était prévisible, compte tenu de la nature du régime soviétique et de son chef, Staline. « Ni les crimes nazis ni les crimes staliniens ne doivent être relativisés ou banalisés en les opposant les uns aux autres » pour autant, comme l’a très justement dit Bernd Faulenbach lors de sa déposition au Bundestag.[02]
par Joël-François Dumont — Berlin, le 6 mai 2025 —
Sommaire
Le système concentrationnaire nazi :
Avant d’aborder la création des ces camps spéciaux, un rappel du système concentrationnaire nazi s’impose, non sans avoir précisé qu’en la matière, la Russie avait été un précurseur avec son goulag qui n’avait rien à envier à l’organisation des camps de concentration allemand. Le Goulag (Гулаг) étant l’organisme central qui gérait les camps de travail forcé en Union soviétique, qui se voulait l’instrument de terreur et d’expansion industrielle par excellence. Des millions de prisonniers soviétiques et étrangers ont été déportés en Sibérie, principalement, sous le knout de la police politique placée à la tête du système carcéral soviétique.
Entre 1933 et 1945, l’Allemagne nazie a compté plus de 44.000 camps de toutes sortes selon des sources officielles et documentées, dont une quinzaine de grands camps de concentration où des millions d’hommes et de femmes ont été déportés, détenus, maltraités, affamés, voire massacrés quasi systématiquement dans le cas des juifs d’Europe en application de la solution finale dans cinq grands centres de mise à mort, tous installés en Pologne.[03]
5 Camps d’extermination en Pologne occupée pour organiser le plus grand génocide jamais perpétré

- Chelmno : Première installation de gaz toxique (monoxyde de carbone dans un camion)
- Belzec : 435.000 (Opération Reinhard) – C’est là que les gaz ont été testés !
- Sobibor :! 167.000 (Opération Reinhard)
- Treblinka II : 925.000 (Opération Reinhard)
- Auschwitz-Birkenau : Auschwitz I, Aushwitz II (Birkenau) et Auschwitz III (Monowitz) : trois camps dans une zone de 40km² : 1.000.000 de morts sous la supervision du Dr Mengele !
« Les meurtres de masse commis par l’Allemagne nazie ont été d’une ampleur sans précédent. Les Nazis, leurs alliés et collaborateurs ont exterminé six millions de Juifs, un génocide systématique et cautionné par l’État que l’on nomme Shoah ou Holocauste. Ils ont également commis d’autres atrocités de masse, persécutant et assassinant des millions de personnes non juives tout au long de la Seconde Guerre mondiale.»[04]

C’est dans cette villa Marlier au bord du lac de Wannsee, dans la banlieue cossue de Berlin, aujourd’hui plus connue sous le nom de Haus der Wannseekonferenz (« maison de la conférence de Wannsee ») que s’est tenue le 20 janvier 1942, la conférence de Wannsee, au cours de laquelle l’organisation administrative, technique et économique de l’extermination des Juifs d’Europe a été entérinée.


La conférence de Wannsee
Convoquée et présidée par général SS Reinhard Heydrich, directeur de l’Office central de sécurité du Reich, « la conférence de Wansee » voit son secrétariat assuré par Eichmann.
Ce sera une étape décisive dans la réalisation de la Shoah. En moins de deux heures, elle entérina d’une part le contrôle total de la SS sur la mise en œuvre de l’extermination du peuple juif, d’autre part le rôle du général Heydrich en tant que maître d’œuvre dans le processus destructeur, pouvant s’appuyer la collaboration sans entraves et un soutien sans faille de l’ensemble de l’appareil du parti nazi et du Reich.

Reinhard Heydrich, Reichssicherheitshaupt-amt (RSHA), premier adjoint du SS-Reich-führer Heinrich Himmler, était surnommé « HHhH » (Himmlers Hirn heißt Heydrich),[05] propriétaire de la villa, réunira une quinzaine de hauts dignitaires du IIIe Reich autour du général SS Heinrich Müller, chef de la division IV de la RSHA (la Gestapo), du lieutenant-colonel SS Adolf Eichmann, chef de la division IV B4 de la RSHA, chargé des questions juives, du colonel SS Eberhard Schöngarth, comman-dant à Cracovie de la RSHA pour le gouvernement général de Pologne, du major SS Rudolf Lange, commandant de l’Einsatz-kommando 2 du RSHA déployé en Lettonie à l’automne 1941, du major général SS Otto Hofmann, chef du bureau central pour la race et le peuple-ment (RuSHA).
Richard Heydrich — Photo National Archives and Records Administration, College Park, MD
Reproduit en trente exemplaires, le compte-rendu de 15 pages de la conférence de Wannsee, rédigé par Adolf Eichmann, chef du bureau des affaires juives du RSHA et nommé responsable du transport des juifs européens vers des camps d’extermination, il n’est resté qu’un protocole, approuvé par Reinhard Heydrich avant d’être envoyé aux participants.


C’est dans cette grande villa avec un parc de trois hectares bordant le lac de Wannsee, station balnéaire huppée des Berlinois, qu’Heydrich annonça que la Solution finale concernait 11 millions de Juifs en Europe. Dans la salle où s’est tenue la réunion est affichée au mur une grande carte détaillée d’Europe, avec une feuille dactylographiée détaillant, pays par pays, le nombre de juifs à exterminer.[06] Une liste précisant le nombre de Juifs résidant dans tous les pays européens contrôlés par l’Axe, mais aussi les populations juives du Royaume-Uni et des nations neutres (Suisse, Irlande, Suède, Espagne, Portugal et la partie européenne de la Turquie). Pour les Juifs résidant dans le Reich et qui gardaient le statut de sujets du Reich, les lois de Nuremberg annoncées par Hermann Goering au 7e Congrès du NSDAP serviraient de base pour déterminer qui était juif.[07]
Photo © European-Security
La prise de Berlin
En appui des Soviétiques, les forces aériennes américaines lancent des raids de masse sur Berlin et pendant 36 nuits consécutives, des dizaines de Mosquitos de la Royal Air Force (RAF) bombarde la capitale allemande jusqu’au 21 avril. Les Soviétiques qui s’étaient lancé le 15 avril dans la prise de Berlin prendront possession de la capitale après des des combats acharnés deux semaines plus tard.
Un jour après avoir appris la mort de Benito Mussolini et de sa maîtresse, Clara Petacci, exécutés par des partisans italiens, dont les dépouilles ont été exposées, pendues par les pieds, et profanées à Milan, Hitler comprend que c’est la fin. Lâché par une partie des siens, se disant « trahi par ses généraux » et par nombre de ses fidèles, dont Goering, le Führer se suicide le 30 avril avec Eva Braun qu’il vient d’épouser dans le bunker de la chancellerie,
Fin avril, les forces soviétiques occupent la capitale allemande qui bouclent la ville pendant deux mois, autorisant seulement le 4 juillet, l’entrée des troupes américaines et britanniques dans la capitale allemande, accompagnées par un contingent français. Pendant cette période, l’armée rouge fera régner la terreur et se livrera aux pires exactions, au démontage des usines transférées en URSS et déporteront toute main d’œuvre qualifiée, après avoir procédé à des viols à grande échelle des Berlinoises.
La capitulation sans condition du IIIe Reich
Le 7 mai 1945 à 2 h 41, dans une salle du « Collège technique et moderne » de Reims — l’actuel lycée Franklin-Roosevelt — dans une salle transformée en QG secret d’Eisenhower, est signée la reddition sans condition des forces armées allemandes par le général Alfred Jodl, bras droit du maréchal Keitel au nom du Haut Commandement des forces armées.

Staline estimant que c’était l’armée rouge qui avait gagné la guerre exigera que le lendemain une nouvelle signature ait lieu, au QG soviétique de Berlin-Karlshorst, par le général Generalfeldmarschall Wilhelm Keitel, chef de l’Oberkommando de la Wehrmacht qui, tout comme Jodl, sera jugé, condamné à mort et exécuté le 16 octobre 1946 à Nuremberg, après avoir été reconnus coupables de crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.[08] Keitel fut l’un des instigateurs du décret Nuit et brouillard (Nacht und Nebel), après avoir été celui qui, le 22 juin 1940 à Compiègne, en temps que représentant du IIIe Reich allemand, signera l’armistice avec la France, dans le wagon de la clairière de Rethondes, à l’emplacement exact où il se trouvait le 11 novembre 1918, sur ordre d’Hitler, avant que ce wagon ne soit transféré à Berlin où il sera détruit.
La conférence de Potsdam
La troisième conférence entre Alliés se tiendra à Potsdam du 17 juillet au 2 août 1945, parce qu’aucune piste ne permettait de poser un avion à Berlin et qu’il n’y a avait pas un seul bâtiment encore debout pour accueillir. Il faut dire qu’après les combats, près de 70% de la superficie de la capitale du Reich était transformée en cimetières.
C’est ainsi que la France désignera le général Jean Ganeval pour l’affecter à Berlin. En 1940, le colonel Ganeval commandait la mission militaire française en Finlande auprès du général Mannerheim, avant de s’engager, en 1941, dans les mouvements clandestins Combat et Mithridate. Arrêté à Lyon en octobre 1943, et incarcéré à la prison Montluc, il sera déporté à Buchenwald. C’est de là, sur ordre du général de Gaulle, qu’il rejoindra directement Berlin pour y commander le secteur français de Berlin où il imprimera sa marque avant de s’imposer auprès de la population allemande.
La vie s’organise dans les divers secteurs autour d’une Kommandantura, installée pour diriger la ville de Berlin et échanger entre Alliés d’hier…
Les Soviétiques n’ont bien sur pas attendu de prendre leurs quartiers à Berlin pour s’installer dans les camps de concentration libérés. C’est ainsi que Ravensbrück à 80 km au nord de Berlin deviendra une caserne soviétique et une de ses dépendances une prison et le camp de Sachsenhausen continuera de fonctionner, une fois « libéré » comme avant, avec des détenus sans jugement.
Début mai 1945, les Soviétiques mettent en place des « camps spéciaux »
Les forces d’occupation soviétiques mettent en place dix « camps spéciaux » dans leur zone d’occupation en Allemagne de l’Est. Ceux-ci étaient censés destinés à interner les nazis actifs, conformément aux dispositions alliées visant à dénazifier la société allemande prises à Potsdam. Parmi les prisonniers des camps figuraient des fonctionnaires de rang intermédiaire des organisations nazies, des membres du NSDAP, mais aussi des personnes arrêtées arbitrairement et des opposants au modèle social soviétique. Ces camps ont été installés dans d’anciens camps de prisonniers de guerre mais aussi dans quelques uns des camps de concentration.
Sur les quelque 158.000 prisonniers, environ un tiers n’ont pas survécu aux conditions de détention catastrophiques.[09]
- Mü – Camp spécial n° 1 Mühlberg (septembre 1945 à octobre 1948)
- Bu – Camp spécial n° 2 Buchenwald / Weimar (août 1945 à février 1950)
- Ho – Camp spécial n° 3 Hohenschönhausen / Berlin (mai 1945 à octobre 1946)
- Ba – Camp spécial n° 4 Bautzen (mai 1945 à février 1950)
- Ke – Camp spécial n° 5 Ketschendorf / Fürstenwalde (avril 1945 à février 1947)
- Ja – Camp spécial n° 6 Jamlitz (septembre 1945 à avril 1947 ; auparavant à Francfort-sur-l’Oder)
- We – Camp spécial n° 7 Weesow / Werneuchen (mai 1945 à août 1945, puis transféré à Sachsenhausen)
- Sa – Camp spécial n° 7 Sachsenhausen / Oranienburg (août 1945 à mars 1950)
- To – Camp spécial n° 8 Torgau (Fort Zinna et caserne Seydlitz) (août 1945 à mars 1947)
- Fü – Camp spécial n° 9 Fünfeichen / Neubrandenburg (avril 1945 à octobre 1948)
- To – Camp spécial n° 10 de Torgau (Fort Zinna) (n° 8 : août 1945 à janvier 1947 ; n° 10 : mai 1946 à octobre 1948) ; le camp spécial n° 10 de Torgau a été créé à partir de la prison n° 7 du NKVD à Francfort-sur-l’Oder.
« Lieux de mémoire au double passé »
« L’historien Bernd Faulenbach, de Bochum, a forgé pour la deuxième commission d’enquête du Bundestag allemand une formule concise qui est souvent utilisée comme base de travail pour les lieux de mémoire en tant que lieux au « double passé ». Ni les crimes nazis ni les crimes staliniens ne doivent être relativisés ou banalisés en les opposant les uns aux autres.
Les camps spéciaux soviétiques en Allemagne
Analyse de Jörg Morré, publiée sur le site mémoriel de la Bundesstiftung zur Aufarbeitung der SED-Diktatur, la Fondation fédérale pour l’étude de la dictature du SED).[10]
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Alliés ont commencé à interner les nazis et les criminels de guerre dans des camps, conformément aux accords conclus lors de la conférence de Yalta en février 1945. L’Armée rouge, conformément à l’ordre n° 00315 du NKVD du 18 avril 1945, a également mis en place des camps spéciaux destinés à « nettoyer l’arrière-pays des troupes combattantes de l’Armée rouge des éléments ennemis ». Étaient considérés comme ennemis les partisans, les membres actifs du NSDAP et de ses organisations, les représentants des administrations publiques du Reich allemand et, de manière générale, tous ceux qui se montraient hostiles à la puissance d’occupation soviétique.
Sur la base de cet ordre, des soldats de la Wehrmacht, des membres de la SA, de la SS et du Volkssturm ont également été arrêtés, mais ils n’ont pas été détenus de manière permanente dans des camps spéciaux, mais transférés dans des camps de prisonniers de guerre. Enfin, des ressortissants soviétiques qui avaient éveillé la méfiance du NKVD en tant que membres de l’armée Vlassov ou « travailleurs de l’Est » furent également internés pendant une courte période dans les camps spéciaux. Ils furent déportés vers les camps pénitentiaires soviétiques du Goulag sous l’accusation de trahison. Entre 1945 et 1950, le NKVD a enregistré 157.837 détenus dans les camps spéciaux, dont 122.671 Allemands, 34 706 Soviétiques et 460 ressortissants d’autres pays. Selon des informations récentes, le nombre total de détenus dans les camps spéciaux était estimé à 176.000. Le taux de mortalité était très élevé en raison des conditions de détention catastrophiques : environ 35 % des détenus n’ont pas survécu au camp spécial. En outre, selon le NKVD, 756 personnes ont été fusillées dans les camps.
Les camps spéciaux faisaient partie du système concentrationnaire soviétique. Outre les camps de prisonniers de guerre et les camps de travail pénal en Union soviétique, ils constituaient dans la zone d’occupation soviétique le troisième pilier, bien que de loin le plus petit, de l’« archipel du Goulag ».
Comme tous les camps soviétiques, ils étaient placés sous l’autorité du Commissariat du peuple, puis, à partir de 1946, du ministère des Affaires intérieures (NKVD ou MVD). L’administration concrète des camps était assurée par le département des camps spéciaux, qui avait son siège à l’administration militaire soviétique en Allemagne (SMAD) à Berlin-Karlshorst.
Les premiers camps, encore improvisés, ont été créés fin avril/début mai 1945 dans la zone du front de l’Armée rouge les camps de Weesow, Ketschendorf, Fünfeichen, Berlin-Hohenschönhausen.
Au cours des mois qui ont suivi la guerre, dix camps spéciaux ont été construits au total sur le territoire de la zone d’occupation soviétique. La puissance occupante a utilisé les installations laissées par les nazis : les anciens camps de concentration de Buchenwald et de Sachsenhausen, la prison de Bautzen, le camp de Jamlitz (un camp annexe du camp de concentration de Sachsenhausen), l’ancienne prison de la Wehrmacht et une caserne de la Wehrmacht à Torgau, ainsi que l’ancien camp de prisonniers de guerre Stalag IV B à Mühlberg.
La plupart des camps ont été dissous avant l’été 1948. Seuls les camps spéciaux de Bautzen, Buchenwald et Sachsenhausen ont subsisté jusqu’au début de l’année 1950. À la fin, environ 28.000 personnes y étaient encore détenues. Ce n’est qu’après la création de la RDA que les derniers camps spéciaux ont été fermés, mais seulement la moitié de leurs prisonniers ont été libérés. Environ 14 000 détenus des camps spéciaux ont été transférés dans le système pénitentiaire de la RDA.
Jörg Morré
IL faudrait encore préciser que lorsque le NKVD a officiellement cessé de gérer ces camps, ceux-ci avec leurs prisonniers ont été alors été transférés confiés aux ministère de la Sécurité d’État (Ministerium für Staatssicherheit, MfS), dit la Stasi (Staatssicherheit), créée le 8 février 1950 pour être calqué sur le modèle soviétique. à la fois comme service de police politique, de renseignement, d’espionnage et de contre-espionnage de la nouvelle République démocratique allemande (RDA).

Comment enfin, ne pas mentionner la tristement célèbre prison de Bautzen qui a d’abord été un camp de concentration nazi, puis un camp spécial soviétique avant de devenir l’annexe carcérale de la STASi jusqu’à la chute du mur ? Un « lieu de mémoire au triple passé » en quelque sorte…
Joël-François Dumont
- [01] Voir « Le système concentrationnaire nazi » — (2025-05-06)
- [02] Source : Encyclopédie de la Shoah
- [03] Voir « Le 80e anniversaire de la libération de Ravensbrück et de Sachsenhausen »
- [04] « Combien de personnes les nazis ont-ils exterminé »
- [05] En français, « le cerveau d’Himmler s’appelle Heydrich »
- [06] Parmi ces chiffres, notons notamment : 5 millions de juifs d’URSS ; 2.994.684 d’Ukraine 2.284.000 de Pologne (Gouvernement général) ; 742.000 de Hongrie ; 446.000 de Biélorussie ; les territoires de l’Est : 420.000 ; 342.000 de Roumanie et de Bessarabie; 88.000 de Slovaquie ; Protectorat de Bohème-Moravie : 74.200 ; 58.000 d’Italie, de Sardaigne et d’Albanie ; 166.000 de France occupée et 700.000 en zone libre ; 330.000 d’Angleterre : 55.000 de Turquie d’Europe ; 43.000 de Belgique ; 34.000 de Lituanie etc…
- [07] Les deux lois raciales de Nuremberg : « la Loi sur la citoyenneté du Reich » (Reichbürgergesetz) et la « Loi sur la protection du sang allemand et de l’honneur allemand », qui interdisait les mariages entre Juifs et Allemands non-juifs, condamnant les relations sexuelles entre eux, qualifiées de « Honte raciale » (Rassenschande). Les coupables étaient envoyés en camp de concentration. Ces deux lois ont été adoptées le 15 septembre 1935 à Nuremberg, après que les projets aient été défendus en personne par Adolf Hitler au Reichstag transféré pour l’occasion à Nuremberg, car Hitler n’aimait pas le Reichstag…
- [08] Au procès de Nuremberg Keitel plaide d’abord non coupable : quand il est accusé d’avoir préparé une guerre d’agression, il répond que pour lui il s’agit d’un concept politique et qu’en tant que militaire il ne connaît que trois concepts, l’offensive, la défensive, le repli. Mais il reconnaît son « erreur » avant le verdict, tout en fondant sa défense sur une obéissance sans limites. Il est condamné à mort pour plan concerté ou complot, crimes contre la paix, crimes de guerre et crimes contre l’humanité en raison de son rôle prépondérant dans la guerre d’extermination à l’Est. Il lui est reproché, notamment, le mauvais traitement infligé aux prisonniers de guerre soviétiques (60 % des 5,7 millions de prisonniers de guerre soviétiques moururent au cours de la guerre, victimes de privations, de sévices ou exécutés) et d’avoir ordonné l’exécution des pilotes alliés évadés qui avaient été repris (et qui firent l’objet du film La Grande Evasion). Source : Wikipedia.
- [09] Source : Bundesstiftung zur Aufarbeitung der SED-Diktatur.
- [10] Voir « Sowjetische Speziallager in Deutschland » par Jörg Morré. Traduction par European-Security.
Sur le 80e anniversaire de la libération des camps de concentration et la capitulation de l’Allemagne nazie, voir :
- « Le système concentrationnaire nazi » — (2025-0117) —
- « 80 Years after Auschwitz – The Kremlin’s manipulative use of the Holocaust » — (2025-0425) —
- « La libération de Ravensbrück et de Sachsenhausen » — (2025-0505) —
- « Die Befreiung von Ravensbrück und Sachsenhausen » — (2025-0505)
- « The liberation of Ravensbrück and Sachsenhausen » — (2025-0505) —
- « Les 10 camps spéciaux soviétiques en Allemagne de l’Est » — (2025-0506) —
- « Regard numérique sur le passé et vision d’avenir » — (2025-0507) —
- « Digitaler Blick in die Vergangenheit und Vision für die Zukunft » — (2025-0507) —
- « 1945-2025 : Berlin se souvient » — (2025-0510) —
- « 1945-2025: Berlin erinnert sich » — (2025-0510) —
- « Un matin à Ravensbrück » (2025-0512), par Hedy Belhassine —