Trois semaines de campagne de tir à Cazaux pour les Mirage 2000-D

Du 4 au 22 juin, les Mirage 2000-D étaient déployés sur la base aérienne 120 de Cazaux. Objectif pour les pilotes : décrocher ou maintenir leur qualification « tireur bombe lisse », la plus technique sur Mirage 2000-D. Immersion au cœur du dispositif, avec l’E/C 1/3 « Navarre » de la B.A.133 Nancy-Ochey.

Mercredi 20 juin, dernière semaine d’exercice, l’escadron de chasse 1/3 « Navarre » débute son troisième jour d’entraînement. Le capitaine Olivier a déjà effectué plusieurs détachements et mène sa troisième campagne de tir. Son rôle est de « permettre aux plus jeunes pilotes de passer leur qualification. Pour les plus expérimentés, cette qualification est à renouveler tous les deux ans ». Un passage obligé pour pouvoir être déployé lors d’opérations extérieures. Une vingtaine de pilotes du 1/3 passent leur qualification cette semaine. Pour le capitaine, cette préparation s’inscrit dans le cadre d’un futur déploiement à N’Djamena, au Tchad.

Décollage de Mirage 2000-D de la base de Cazaux pour un tir d'entraînement -- Photo SGC Cédric Guerdin © Armée de l’air. -
Décollage de Mirage 2000-D sur la base de Cazaux

Durant cette campagne, l’objectif pour les pilotes est « de se mécaniser un maximum pour être le plus efficace possible en opération », explique le capitaine. Quatre Mirage 2000-D ont été déployés pour l’occasion : « mon rôle est d’être en position de leader et d’instruire les jeunes, précise le capitaine Olivier affecté au 1/3 depuis trois ans. Le leader mène la formation, les deux jeunes, eux, sont en position d'équipiers, puis le numéro 3 se place derrière le chef de patrouille. Leur objectif est de tenir la position sur le leader, puis chaque avion délivre son armement. »

Armement des missiles sur le Mirage 2000-D -- Photo SGC Cédric Guerdin © Armée de l’air. -
Armement des missiles sur le Mirage 2000-D 

Au cours de cette campagne, chaque escadron a une allocation spécifique de munitions à tirer. « On commence par un vol de mise en jambe puis on dispose d’un créneau de quarante minutes pour effectuer la manœuvre, détaille le capitaine. Nous pouvons ainsi appliquer les procédures spécifiques sur le champ de tir de Captieux, travailler en formation, puis, en fonction du pétrole qui reste, nous optimisons l’entraînement. »

Une fois la manœuvre terminée, l’équipe débriefe afin de s’améliorer par la suite : « Le but est d’être le plus exigeant possible, regarder la technicité de chacun, les paramètres de tir, la vitesse ou encore l’altitude, détaille-t-il. C’est la partie la plus importante car on doit en sortir meilleur. Pour le moment, les résultats sont bons, c’est une bonne campagne, avec une belle météo. » Le capitaine Olivier rappelle l’importance de se coordonner et d’échanger avec les autres spécialités comme les mécaniciens ou le service des essences des armées : « C’est une formidable occasion de dialoguer avec les spécialistes de l’armement, de voir le travail des mécanos et de mieux connaître l’armement car selon la bombe que l’on transporte, les réglages seront différents ainsi que notre manière de piloter. »

Mirage 2000-D prêt à décoller pour un tir -- Photo SGC Cédric Guerdin © Armée de l’air. -
Mirage 2000-D prêt au décollage pour effectuer un tir d'entraînement

Pour permettre à cette campagne d’avoir lieu, une équipe de 63 mécaniciens est présente, dirigée par le capitaine Kevin, chef des services techniques. « Notre mission est de maintenir les quatre Mirage 2000D opérationnels et disponibles, explique-t-il. Il faut aussi armer les appareils avec les munitions que nous avons à disposition. » Des bombes Mk 82, GBU 12 et LGTR ont été utilisées pour cet exercice. Selon le capitaine, « la chance que nous avons d’être ici pour les mécaniciens, c’est de pouvoir être en contact avec le personnel navigant. Pour les jeunes, c’est l’occasion de mettre en application les méthodes de travail apprises à Nancy. »

Dernière vérification avant le décollage -- Photo SGC Cédric Guerdin © Armée de l’air. -
Dernière vérification avant le décollage 

Au total, quatorze mécaniciens de l’équipe sont en instruction, encadrés par des anciens qui vérifient la pratique sur le terrain. Les difficultés principales auxquelles peuvent se heurter les mécaniciens sont « le manque de pièces, tous les problèmes techniques qu’il faut résoudre au plus vite mais aussi des problèmes physiques liés à la chaleur et aux positions de travail ». Des difficultés rapidement oubliées car « ce type d’opération permet de créer de la cohésion et nous sommes dans de bonnes conditions pour réaliser les activités, affirme le capitaine Kevin. C’est une occasion unique d’être en contact avec l’opérationnel et de poser de l’armement réel, véritable source de motivation pour nos jeunes. 

La campagne en chiffres :

  • 50 pilotes
  • 3 escadrons de chasse
  • 30 GBU 12 tirées
  • 30 MK82 tirées
  • 300 munitions d’exercice
  • 120 sorties au total sur 3 semaines
  • 150 heures de vol