Assemblée Francois Bayrou
Ukraine

L’Ukraine veut la paix, la Russie veut l’Ukraine 

Gabriel Attal entend mobiliser sur le soutien à l’Ukraine. Après son intervention remarquée hier à l’Assemblée, il a interrogé le Premier ministre: « Avant de faire payer les Français et les Européens, faisons payer les Russes pour la sécurité de l’Ukraine ! Je veux revenir sur la complète inversion des valeurs à laquelle nous assistons : du Kremlin au bureau ovale, en passant par Mme Le Pen, on cherche à présenter les Ukrai-niens comme va-t-en-guerre. Je veux leur rappeler des choses simples : l’Ukraine veut la paix, la Russie veut l’Ukraine ; l’Ukraine veut la liberté, la Rus-sie veut un empire ; l’Ukraine veut l’Europe, la Russie veut la disloquer. Tourner le dos à l’Ukraine reviendrait à tourner le dos à notre passé comme à notre avenir. Quels équipe-ments supplémentaires la France est-elle en mesure de mobiliser immédiatement pour répondre à ces besoins ?». Munitions, certains systèmes de renseignement, accès à des réseaux, connectivité, soutiens logistiques et formation sans oublier le soutien diplomatique et, plus important encore, le soutien de peuple à peuple: les Ukrainiens se sentent abandon-nés et terriblement seuls. […]

Gabriel Attal à l'Assemblée Nationale
Défense

Notre objectif doit tenir en deux mots : Zéro dépendance

73% des Français pensent que les Américains ne sont plus les Alliés de la France. Il n’y a pas que le Canada désormais pour boycotter les produits US, le Danemark, la Norvège et d’autres s’y sont mis à leur tour. Personne n’a vu en Donald Trump un intellectuel vertueux. Le voir prier comme un dévot, lui qui a si longtemps privilégié les relations tarifées a surpris. Mais le voir enfin dans toute sa brutalité dilapidant en un mois l’héritage du parti Républicain, partager une connivence avec Poutine dont il a choisi le narratif mais aussi les intérêts a sidéré le Monde libre qui se cherche un leader. Dommage que l’on n’ait pas lu le livre de Laure Mandeville qui, en 2016, a brossé un portrait édifiant du personnage.[1] Après ses frasques avec Vladimir Poutine à Helsinki, sa première Administration avait réussi à « canaliser » ses actions. Mais Trump 2.0 a fait le vide et ne s’entoure que de sa bande de Frapa Dingos MAGA. Honneur à cette poignée de politiques (Claude Malhuret au Sénat, François Bayrou, Gabriel Attal à l’Assemblée, à nos ministres de la défense et des Affaires étrangères). Le silence des autres est assourdissant. […]

François Bayrou à l'Assemblée
Défense

François Bayrou : Nous avons basculé dans un autre monde

Le sommet de Lancaster House visait à réunir les pays qui entendaient résister désormais à un univers de brutes, sans foi ni lois, qui semble consacré par un nouvel axe du mal Moscou Washington. Des États-Unis sans l’Amérique ! Qui eut cru qu’un président issu du parti Républicain puisse à ce point renier publiquement les valeurs communes d’un monde qualifié de libre en brisant à la tronçon-neuse un lien transatlantique vieux de 80 ans. « Le fait que les dirigeants américains aient choisi de mener cet échange avec Zelensky publiquement, plutôt que dans un cadre diplo-matique à huis clos, révèle plus que tout à quel point leur poutinisation est avancée » nous dit François Thom qui souligne que « comme les hommes du Kremlin, le prési-dent Trump et ses acolytes ne craignent pas d’étaler leur igno-minie au grand jour. L’affichage décomplexé de leur turpitude est à leurs yeux l’indice de leur toute-puissance.» Déclaration au Palais Bourbon du Premier ministre, François Bayrou sur la situation en Ukraine et la sécurité en Europe. Après les belles paroles, le temps qui vient est celui de de l’action et de la mobilisation […]

Carricature d'Epo © — Desk Russie —
Ukraine

La guerre se rapproche et nos alliés s’éloignent, quel est le plan ?

« L’Europe est en guerre, elle est seule et elle est divisée. Ce que quelques-uns d’entre nous répé-tons depuis trois ans en prêchant dans le désert apparaît brusque-ment comme une évidence…
Mercredi dernier, un simple coup de fil entre Trump et Poutine a transformé l’Europe en paillasson et l’Ukraine en otage d’un pacte honteux. Le soi-disant maître de l’art du deal et ses copains du golfe de Mar-a-Lago, maquillés en diplomates, négocient seuls en cédant d’emblée aux buts de guerre de leur adversaire. Les rodomontades de la paix par la force ont fait place à la pantalon-nade de la paix par la reddition. Celui qui, paraît-il, postule au prix Nobel de la paix est déjà assuré d’obtenir celui de la trahison.» Enfin, au parlement français, une voix s’élève pour dénoncer les propos et les actes d’un président américain pour le moins irres-ponsable et indigne de sa fonction… Cette voix, c’est cle de Claude Malhuret, sénateur de l’Allier et vice-président de la Com-mission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. […]

DR_2024-08-12_Georgia Foreign agents
Zones de conflits

Georgia: The Next Colour Revolution?

A nervous government in Georgia co-opts the Kremlin narrative and repeats its lie that the EU is pushing a ‘regime change’ agenda in Georgia. False accusations of starting ‘colour revolutions’ is one of the oldest tricks in the Kremlin’s disinformation playbook. Earlier this month, on 1 August, a contentious law on ”transparency of foreign influence” took effect in Georgia. The law imposes unduly strict controls on civic groups that receive more than 20% of their funding from abroad, designating them as ‘organisations carrying out the interests of a foreign power’. This includes local civil society organisations as well as the media. The organisations are subject to burdensome and disproportionate reporting require-ments and sanctions for non-compliance. The extensive inspections powers given to state autho-rities create a chilling effect, potentially stifling and eliminating organisations critical of the government. […]

DR_Belarus-9 Aug-Four years later cover
Zones de conflits

Lukashenka’s Cemented Dictatorship in Belarus: Four Years Since August 2020

Four years have passed since the rigged 9 August 2020 presidential election in Belarus. Ordinary people are labelled traitors and extremists while Moscow is taking over more of Belarus’s sovereignty. In the past few weeks, minor positive signals have come out of Minsk but they are largely cosmetic. A dozen Belarus political prisoners were released on pardon, while five Ukrainian citizens and one German citizen in Belarusian prisons were exchanged. Belarus intro-duced a visa-free regime for EU citizens which was lauded by state propaganda as an unprecedented, gracious sign of the country’s ‘openness’. Meanwhile, some EU Member States advise against travelling to Belarus due to the high risk of fabricated criminal prosecution by the Belarus authorities. Tension on the Belarus-Ukraine border somewhat decreased […]

DR_2024-08-07_CSCIS
Ukraine

How Russian Special Information Operations Try to Undermine Mobilisation in Ukraine

EUvsDiSiNFO opens its columns to the Ukrainian Centre for Strategic Communication and In-formation Security. The purpose of the CSCIS is to strengthen national resilience and combat information and disinformation threats in collaboration with public institutions, civil society organisations and international partners. The Kremlin’s informa-tion manipulation operations with disinformation targeting mobilisation with disinformation to undermine public trust in Ukrainian authorities. Manipu-lative antimobilisation messages spread on TikTok and Telegram often include a kernel of truth to give more credence to the Kremlin’s lies. Since the begin-ning of Russian hybrid aggres-sion against Ukraine in 2014, Russian state security services have targeted Ukrainian mobili-sation. Moscow has launched disinformation operations plan-ting messages in the Ukrainian information space to undermine trust in the country’s military political leadership. […]

Britta Sandberg, Cheffe du bureau de Paris du Spiegel -Photo ©
Ukraine

Et si Macron avait raison ?

La petite phrase d’Emmanuel Macron suggérant aux Européens de ne pas écarter l’idée de mettre des troupes au sol en Ukraine a fait couler beaucoup d’encre et n’a laissé aucun pays allié indifférent. Il n’a pas fallu longtemps pour constater que cette unanimité dans la condamnation se transforme en un soutien discret, de quoi irriter Vladimir Poutine… Il aura suffi d’une semaine pour constater qu’il n’y avait pas que les Baltes, les Tchèques ou les Polonais, pour penser que la gravité de la menace d’une défaite de l’Ukraine méritait bien que l’on se pose sérieusement certaines questions. Dans les pays du Nord égale-ment, l’idée a rapidement trouvé une résonnance comme cela a été le cas aux Pays-Bas. La publication ce jour d’une analyse de Britta Sandberg dans le Spiegel, le plus grand des magazines allemands, a été accueillie avec un soulagement et une surprise mal dissimulés. Nous reproduisons ici cet article avec l’autorisation de son auteure. […]

Mission Lynx en Estonie - Photo EMA
Ukraine

« Les États européens ont les moyens de résister à la pression russe »

il est inéluctable que la situation s’aggrave dange-reusement aux frontières de l’Union européenne et de l’OTAN… Si Poutine pouvait l’emporter sans guerre frontale, en visant les lignes de moindre résistance de l’Occident et en s’appuyant sur les forces internes de dislocation qu’il contrôle, il ne s’en priverait pas. Rappelons que ce n’est pas l’envahisseur d’un pays qui déclenche la guerre, mais la résistance armée du pays visé par l’agression. Dans De la guerre, Clausewitz mentionnait cette vérité, ce qui avait beaucoup amusé Marx et Engels (ils ont annoté l’exemplaire consulté). En d’autres termes, si vous voulez éviter la guerre, la chose est simple : « Soumettez-vous ». Cette petite musique s’entend déjà derrière les appels à la « désescalade ». Mais qui donc pratique l’escalade sinon Poutine et les hommes qui dirigent la Russie-Eurasie ? […]

Staline
Françoise Thom

De-Stalinization and de-Putinization

After so many hopes had been raised in Russian protest circles and in the West with candidate Boris Nadezhdin, despite his program which raised many questions, the hammer fell: the Russian Electoral Commission did not validate his candidacy on the pretext of a few thousand invalid signatures. But the emergence of a candidate, even if he has been rejected, who advocates an end to the war and a new rapprochement with Europe, is symptomatic. Historian Françoise Thom sees a sign of the end of Putin’s rule and a post-Putin era… Stalin starved Ukraine in 1933 while obliterating the Ukrainian intelligentsia; after the war, he waged a merciless war on Ukrainian resistance fighters, most of whom came from annexed areas. […]