« Le marteau de minuit ». Pour qui sonne le glas ?

A minuit (heure française), le président Trump a donc décidé de frapper « un coup de marteau ». Aucun doute que cette décision sera lourde de conséquences. Même si à Washington l’administration Trump se défend d’avoir voulu faire tomber le pouvoir iranien, le régime des Mollahs n’est plus ce qu’il était. On peut imaginer la joie des Israéliens angoissés qui attendaient cette aide qui viendra du ciel et de la mer. Une aide qui s’est fait attendre sans doute parce que Netanyahu a forcé la main de Donald Trump et qu’en attaquant l’Iran, il lui a quelque peu volé la vedette en écornant son ego assez démesuré… Il fallait oser. Bibi l’a fait. Il a joué et il a gagné. La dissuasion américaine est donc de retour, Au Moyen- et au Proche-Orient, le soulagement est total. En Russie et en Chine, le message est passé. L’Iran était devenu au fil des ans une menace pour beaucoup trop de monde ! L’Europe a essayé de faire entendre sa voix : l’épisode, un de plus, montrera qu’elle reste inaudible. Le chancelier allemand a su reconnaître, ce que tout le monde pense, qu’Israël « faisait le sale boulot pour les autres », un Premier ministre britannique qui a compris où soufflait la tempête, Emmanuel Macron à force de trop communiquer ne sort pas grandi de cette épreuve et la France avec lui.

Voyons dans un premier temps ce qui s’est passé au cours de cours de cette nuit en examinant les conséquences à défaut de pouvoir tirer des enseignements sur ce qui pourrait changer voire remodeler la région… Dans un second papier, Eric H. Biass va décrire les moyens militaires et la logistique utilisés.[1]

« N’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi. John Donne (Aucun homme n’est une île »

Paris, Genève, Berlin et Washington — Le 21 juin 2025 — © European-Security

Sommaire

1. Introduction

Il faudra un peu de temps pour distinguer les conséquences immédiates et à long terme des frappes américaines sur les installations nucléaires iraniennes, en attendant la confirmation de leur « succès réel. Ces frappes représentent un tournant majeur, éliminant l’une des menaces les plus graves en matière de politique étrangère liée aux ambitions nucléaires de l’Iran.

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Présentation de l’Opération Marteau de minuit — Source: US Joint Chief of Staff

Ce succès militaire indéniable entraîne déjà une série de répercussions complexes qui pourraient fondamentalement remodeler le Proche et le Moyen-Orient. On essaiera d’explorer les dynamiques internes iraniennes, les stratégies de rétorsion potentielles de Téhéran, comme la fermeture du détroit d’Ormuz, les réalignements géopolitiques régionaux et mondiaux, les retombées économiques considérables, et, enfin, les implications profondes pour le régime de non-prolifération nucléaire.

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Bombardier furtif Northrop Grumman B2-Spirit larguant une GBU-57 — Photo US Air Force

Cette frappe américaine met en lumière l’interdépendance des réponses iraniennes, des postures des acteurs régionaux et des vulnérabilités économiques mondiales, soulignant que le succès tactique initial ouvre la voie à un avenir régional incertain, marqué par des opportunités de stabilisation mais aussi des risques d’escalade prolongée.

1.1 Contexte des frappes américaines sur l’Iran

Le 21 juin 2025, les États-Unis ont mené des frappes aériennes sur trois installations nucléaires iraniennes-clés : Fordo, Natanz et Ispahan. Ces frappes, réalisées en étroite coordination opérationnelle avec Israël, sont présentées comme un « succès total » dans la désactivation du programme nucléaire iranien. Cette action est perçue comme un moment charnière, mettant fin à l’une des menaces les plus graves en matière de politique étrangère, une préoccupation constante pour chaque président américain depuis George W. Bush.   

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Sous-marin USS Georgia (SSGN_729) — Photo US Navy

La décision du président Trump de frapper l’Iran n’a pas été dictée par le désespoir ou une crise, mais plutôt par un calcul stratégique. Elle est rendue possible par la force du leadership américain, soutenue par une stabilité du marché, capable de remodeler la carte stratégique sans déclencher de panique mondiale. Cette intervention directe marque la première frappe militaire américaine sur le territoire iranien depuis la Révolution islamique de 1979.   

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A B-2 Spirit bomber deployed from Whiteman AFB, Missouri, flies near Joint Base Pearl Harbor-Hickam, Hawaii — U.S. Air Force photo by Master Sgt. Russ Scalf

1.2 Des conséquences multiformes qui vont remodeler le Proche-Orient

Il nous faut d’abord tenter une analyse des conséquences multiformes et à long terme de ces frappes décisives, en se concentrant sur la manière dont elles pourraient fondamentalement remodeler le Proche et le Moyen-Orient. Celle-ci s’articulera autour des dimensions géopolitiques, économiques, sécuritaires et diplomatiques, en s’appuyant sur les analyses des meilleurs experts. Notre priorité est d’explorer les conséquences immédiates, les réponses iraniennes potentielles, les changements dans les alliances régionales et mondiales, les retombées économiques, les implications pour la non-prolifération nucléaire et le remodelage stratégique plus large du Moyen-Orient. Tout un programme !

2. Conséquences immédiates et réponse iranienne

Distinguons les réactions immédiates en Iran et les stratégies de rétorsion potentielles que Téhéran pourrait employer suite aux frappes américaines.

2.1 Dynamiques internes iraniennes : Consolidation ou instabilité du régime ?

Les premières observations indiquent que le régime iranien a, à court terme, renforcé son emprise et consolidé son pouvoir plutôt que de montrer des signes d’instabilité ou de fissures immédiates. Une solidarité nationale est perceptible au sein de la population iranienne, la colère étant principalement dirigée vers Israël, perçu comme la menace externe immédiate, plutôt que vers le régime lui-même. Cet effet de « ralliement au drapeau » est un phénomène courant en période d’agression externe, où l’attention se déplace vers la survie nationale.   

Cependant, de nombreux experts suggèrent, comme le Dr. Raz Zimmt, que cette consolidation pourrait n’être que temporaire.

À moyen et long terme, une fois le conflit immédiat apaisé, la population iranienne pourrait commencer à s’interroger sur la manière dont le pays en est arrivé là, ce qui pourrait transformer leur frustration en opposition au régime et potentiellement déclencher des mouvements de protestation de masse. Les frappes, en endommageant les centres de commandement et de contrôle ainsi que les symboles du pouvoir, pourraient paradoxalement affaiblir la capacité du régime à réprimer la dissidence à l’avenir, créant ainsi une réelle opportunité de changement. 

Cela signifie que, bien que l’effet immédiat soit la consolidation, la conséquence à long terme des frappes – destruction d’infrastructures, humiliation potentielle, tension économique – pourrait affaiblir la capacité du régime à maintenir le contrôle une fois la crise passée. Un changement de régime pourrait alors devenir un résultat stratégique, sans que cela ait été l’objectif militaire direct.   

2.2 Stratégies de rétorsion iraniennes potentielles

Malgré le « succès total » des frappes sur les sites nucléaires, l’Iran conserve des capacités significatives de rétorsion, ayant passé des décennies à développer des capacités militaires et de réponse régionale à plusieurs niveaux, visant en partie à dissuader les États-Unis. Comme on l’a vu à Tel Aviv et à Haïfa suite à des missiles qui oint atteint des zones peuplées, les Iraniens comme les Russes semblant préférer frapper les zones civiles sans défense aux zones militaires.

La réussite des frappes américaines contre le programme nucléaire conventionnel de l’Iran pourrait accroître la dépendance de Téhéran à l’égard de ses outils asymétriques comme principal moyen de dissuasion et de projection de puissance. Cela crée un dilemme de dissuasion pour les États-Unis : la supériorité militaire conventionnelle, bien que démontrée, pourrait involontairement pousser l’Iran vers des actions non conventionnelles, imprévisibles et déstabilisatrices sur le plan régional, plus difficiles à contrer par des moyens conventionnels, menant potentiellement à une « guerre prolongée et désordonnée sans garantie de transformation politique ».   

Plusieurs options de rétorsion sont envisagées :

  • Option 1 : Cibler le personnel et les actifs américains dans la région. L’Iran pourrait lancer une vague d’attaques contre les forces américaines stationnées dans des bases permanentes au Koweït, à Bahreïn, au Qatar et aux Émirats Arabes Unis, qui sont beaucoup plus proches que l’Israël.   
  • Option 2 : Cibler les infrastructures énergétiques régionales. Téhéran pourrait attaquer des installations pétrolières et gazières clés dans les pays du Golfe, dans le but d’infliger un coût élevé à l’implication américaine et de perturber les approvisionnements énergétiques mondiaux. Un précédent existe avec l’attaque de drones de 2019 contre des sites pétroliers saoudiens.   
  • Option 3 : Fermeture du détroit d’Ormuz. Ce détroit est un point de passage critique par lequel transitent environ 20 % de l’approvisionnement quotidien mondial en pétrole et une part significative du gaz naturel liquéfié (GNL) mondial. L’Iran dispose de navires d’attaque rapides et de milliers de mines navales qui pourraient rendre le détroit impraticable, au moins temporairement. Une telle fermeture provoquerait un choc pétrolier mondial, poussant potentiellement les prix du brut au-delà de 130 à 150 dollars le baril et entraînant une récession mondiale. Le détroit d’Ormuz se transforme ainsi en un levier économique mondial asymétrique le plus puissant de l’Iran, lui permettant d’infliger une douleur économique mondiale (inflation, risque de récession) bien au-delà de sa capacité militaire directe.   
  • Option 4 : Activation des proxies régionaux. Bien que l’« Axe de la Résistance » de l’Iran puisse être affaibli, il conserve des capacités redoutables grâce à des groupes comme les Houthis au Yémen et les milices alliées en Irak. Ces groupes pourraient être réactivés pour étirer les capacités américaines sur plusieurs fronts, transformant le conflit en une confrontation prolongée et multi-domaines. Cela marque un glissement de la guerre de l’ombre vers une confrontation plus directe, où les frappes directes contre les capacités étatiques de l’Iran pourraient forcer ses alliés régionaux affaiblis à s’engager de manière plus désespérée.   
  • Option 5 : Accélération des capacités nucléaires restantes. Bien que les principaux sites nucléaires soient réputés anéantis, les experts avertissent que même des frappes réussies ne font que retarder, plutôt qu’éliminer, la capacité de l’Iran à développer une arme, car son programme est dispersé et comprend des installations souterraines renforcées. L’Iran aurait du mal à réparer ou à reconstituer son programme nucléaire sous la pression continue des États-Unis et d’Israël. Cependant, cette option serait un pari risqué, susceptible de déclencher un engagement militaire américain à grande échelle avec un large soutien international.   

Tableau 1 : Scénarios Potentiels de Rétorsion Iranienne et Leur Impact Mondial

Scénario de Rétorsion IranienneMéthode / Cibles SpécifiquesImpact AnticipéSnippets Pertinents
Attaques contre le personnel et les actifs américainsMissiles et drones sur les bases US au Koweït, Bahreïn, Qatar, EAU.Augmentation de l’implication militaire américaine ; pertes potentielles.  
Ciblage des infrastructures énergétiques régionalesAttaques sur les installations pétrolières et gazières des pays du Golfe.Perturbations de l’approvisionnement énergétique mondial ; augmentation des prix du pétrole.  
Fermeture du Détroit d’OrmuzMines navales, missiles depuis la côte iranienne, harcèlement des navires.Choc pétrolier mondial (prix > 130-150 $/baril) ; risque de récession mondiale ; perturbation du GNL.  
Activation des proxies régionauxActions des Houthis (Yémen), milices irakiennes contre les forces US/alliés.Conflit prolongé, multi-domaines ; étirement des capacités US ; déstabilisation régionale accrue.  
Accélération du programme nucléaire restantTentative de reconstitution ou de développement clandestin d’armes nucléaires.Tension accrue sur le TNP ; risque de prolifération nucléaire ; forte réaction militaire US/internationale.  

3. Répercussions géopolitiques et alliances changeantes

Voyons maintenant les réactions internationales et régionales plus larges aux frappes américaines, en nous concentrant sur l’évolution du paysage diplomatique et le réalignement des pouvoirs.

3.1 Réactions internationales et paysage diplomatique

Le paysage diplomatique international est profondément fragmenté. Les réactions des acteurs clés illustrent des lignes de faille géopolitiques et des rivalités d’influence qui structurent le nouvel ordre régional au Moyen-Orient.   

  • Pays Arabes : Les pays arabes, en particulier ceux du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), l’Égypte, la Jordanie et l’Irak, ont dénoncé les frappes israéliennes et appelé à une désescalade immédiate. Oman et le Qatar tentent activement de servir de médiateurs. L’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis ont adopté des stratégies pragmatiques et souples, se concentrant sur la désescalade régionale, rejoignant les BRICS et se rapprochant de la Chine, ce qui témoigne d’une posture de « couverture » (hedging) dans un environnement incertain. Le Maroc maintient une « posture habile et pragmatique de couverture » avec un multi-alignement et un soutien à la cause palestinienne.   
  • Turquie : La Turquie condamne fermement les actions d’Israël, les qualifiant d’escalade dangereuse sous la complaisance occidentale. La Turquie tire parti du vide de pouvoir créé par la chute du régime syrien et le retrait partiel des forces américaines pour étendre son influence et contrer l’opposition kurde, s’alignant sur les politiques de Trump qui favorisent les intérêts turcs.   
  • Russie et Chine : Elles se sont publiquement inquiétées de la spirale de la guerre, se positionnant comme de potentiels médiateurs. Bien qu’elles aient condamné les frappes israéliennes, aucune des deux ne semble disposée, du moins pour l’instant, à fournir le moindre soutien militaire direct à l’Iran ou à s’engager dans une confrontation directe avec les États-Unis et Israël. Cependant, elles ont des intérêts géopolitiques et sécuritaires importants dans la stabilité de l’Iran et pourraient fournir des renseignements, des fournitures et des armes si Téhéran en faisait la demande. La Russie a également proposé de servir de médiateur avec l’Iran, et sa relation avec Téhéran s’est approfondie depuis la guerre en Ukraine. Cette fragmentation diplomatique met en évidence une tendance plus large : l’érosion du multilatéralisme traditionnel et la montée des stratégies de « couverture » (hedging) par les puissances régionales. Les États privilégient désormais leurs intérêts immédiats de sécurité et économiques par le biais d’alignements multiples et d’une diplomatie flexible, plutôt que des structures d’alliance rigides, ce qui rend les réponses internationales coordonnées aux crises futures plus difficiles.   
  • G7 : Malgré les tensions internes, notamment entre les membres européens et l’administration Trump, le G7 a soutenu le droit d’Israël à se défendre tout en appelant à éviter une conflagration régionale.   
  • Union Européenne (UE) : L’Union Européenne insiste sur la voie diplomatique et la reprise du dialogue nucléaire avec Téhéran. Cependant, la crédibilité européenne est mise à l’épreuve par leur acceptation de l’argument d’autodéfense d’Israël malgré les conclusions de l’AIEA, et leurs déclarations sur la facilitation des pourparlers semblent « au mieux naïves ».   

3.2 Impact sur les Alliances régionales et l’équilibre des pouvoirs

Les frappes américaines marquent un « tournant décisif » pour l’ensemble du Moyen-Orient et l’ordre international, remodelant fondamentalement la région. Elles offrent une « porte de sortie » pour Israël et l’Iran afin de mettre fin à leur guerre en cours, une diplomatie énergique soutenue par des partenaires régionaux comme Oman et le Qatar étant cruciale. Il existe une opportunité de tirer parti de ce moment, où l’Iran est « au plus faible », pour obtenir un cessez-le-feu et un accord sur les otages à Gaza, démanteler le Hamas et faire pression pour la normalisation entre l’Arabie Saoudite et Israël. Cela s’inscrit dans une vision d’une région plus pacifique et intégrée, moins menacée par l’Iran.   

Cependant, l’implication américaine pourrait « enhardir les acteurs extrémistes » dans la région et « fracturer la détente naissante » que les États du Golfe tentaient de construire avec l’Iran, forçant potentiellement des acteurs clés comme l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis, le Qatar et Oman à choisir leur camp. Cela pourrait également faire dérailler les efforts diplomatiques en cours menés par le Golfe, en particulier l’initiative Qatar-Oman. Ce paradoxe de l’action militaire décisive signifie que le « succès » des frappes, bien qu’il crée des opportunités de remodelage positif, comporte également des risques substantiels de fragmentation plus profonde et de conséquences imprévues s’il n’est pas géré par une diplomatie agile et nuancée.   

Les frappes ont démontré une supériorité militaire écrasante des États-Unis et d’Israël et ont révélé que la dissuasion stratégique de l’Iran était « plus une façade que certains ne le soupçonnaient », marquant un « changement sismique dans l’équilibre des pouvoirs de la région ».   

3.3 Évolution de l’« axe de la résistance » iranien et des conflits par procuration

L’Iran s’est longtemps appuyé sur un réseau de groupes paramilitaires alliés (Hezbollah au Liban, Houthis au Yémen, paramilitaires irakiens, Hamas, Jihad islamique palestinien) comme stratégie de « défense avancée » et élément essentiel pour rivaliser avec les États-Unis. La guerre à Gaza a accentué les lignes de faille du Moyen-Orient, entraînant un cycle dangereux d’escalade dans la région, l’Iran et ses proxies échangeant des attaques avec Israël et les forces américaines.   

Bien que l’« axe de la résistance » de l’Iran soit décrit comme une « ombre de ce qu’il était avant » la guerre du 7 octobre , il possède toujours des capacités redoutables, en particulier par l’intermédiaire des Houthis et des milices irakiennes. La chute du régime d’Assad en Syrie a largement expulsé les milices soutenues par l’Iran de ce point d’ancrage clé, affaiblissant l’influence régionale de l’Iran. Cependant, l’Iran maintient une forte influence en Irak et au Yémen.   

Si la situation dégénérait en une « menace existentielle » pour l’Iran, la solidarité religieuse pourrait pousser ces groupes à s’impliquer activement, étendant rapidement la guerre à travers la région. Cela pourrait réactiver les alliés régionaux affaiblis de l’Iran dans une tentative désespérée d’étirer les capacités américaines sur plusieurs fronts, évoluant vers une confrontation prolongée et multi-domaines. Cela signifie que le conflit ne se limite plus à la seule question de la limitation des proxies iraniens, mais a atteint un point où la confrontation directe entre États (États-Unis-Iran) ou l’intensification de la confrontation entre proxies et forces américaines/israéliennes devient un risque plus élevé, transformant la nature du conflit régional, passant des batailles d’influence indirectes à des engagements militaires plus ouverts.   

Le conflit compromet la stabilité relative dont l’Irak a bénéficié et son rôle naissant de médiateur régional. Le soutien iranien aux groupes armés irakiens voyous sape la politique étrangère de l’Irak et invite à des représailles américaines.   

Tableau 2 : Réactions et postures stratégiques des acteurs régionaux et mondiaux clés

ActeurPosition / Réaction CléPosture Stratégique / ChangementSnippets Pertinents
Pays Arabes (CCG, Oman, Qatar)Dénoncent les frappes israéliennes, appellent à la désescalade ; Oman et Qatar tentent de médier.Hedging, désescalade pragmatique, multi-alignement (BRICS, Chine).  
TurquieCondamne fermement Israël, qualifie d’escalade dangereuse.Buckpassing et hedging, expansion d’influence en Syrie, alignement sur les intérêts de Trump.  
Russie et ChineInquiets publiquement, se positionnent comme médiateurs potentiels.Non-intervention militaire directe, mais soutien potentiel en renseignement/matériel ; intérêts géopolitiques dans la stabilité iranienne.  
G7Soutient le droit d’Israël à se défendre, appelle à éviter une conflagration régionale.Tensions internes (entre membres européens et administration Trump).  
Union Européenne (UE)Insiste sur la voie diplomatique et la reprise du dialogue nucléaire.Crédibilité remise en question par l’acceptation de l’argument d’autodéfense israélien.  
IsraëlActions militaires directes contre les installations nucléaires ; vise la désescalade de la guerre avec l’Iran.Démonstration de supériorité militaire ; recherche d’une « porte de sortie » diplomatique.  

4. Retombées économiques et marchés mondiaux de l’énergie

Les conséquences économiques immédiates et projetées à long terme auxquelles on peut s’attendre après ces frappes américaines, auront un impact sur les marchés mondiaux de l’énergie.

4.1 Réactions immédiates du marché et volatilité des prix du pétrole

Les frappes américaines sur les installations nucléaires iraniennes ont immédiatement secoué l’économie mondiale. Les marchés boursiers ont chuté et les prix du pétrole ont fortement augmenté. Le brut américain de référence (WTI) a bondi de 4,3 % pour atteindre 74,84 dollars, et le Brent, la norme internationale, a augmenté de 4,4 % pour atteindre 76,45 dollars le baril. Après la frappe, un produit dérivé permettant aux investisseurs de spéculer sur les fluctuations des prix du brut a bondi de 8,8 %, avec des projections pour le WTI à environ 80 dollars le baril à l’ouverture des marchés. Le Brent a déjà dépassé les 90 dollars le baril, et le WTI les 87 dollars.   

Cette volatilité marque un retour à la normale pour les marchés, qui s’étaient précédemment calmés concernant le conflit israélo-iranien. La réaction du marché, au-delà de la simple menace sur l’approvisionnement, reflète une « instabilité géopolitique » accrue et un « moment fragile pour l’économie mondiale ». Même sans perturbation physique, la seule peur de l’escalade et l’incertitude de la réponse iranienne suffisent à entraîner une volatilité significative du marché et des primes de risque. Cela indique que la stabilité du marché est désormais intrinsèquement liée à la prévoyance géopolitique et à une posture de contrôle, plutôt qu’aux seuls fondamentaux de l’offre et de la demande.   

4.2 Le rôle critique et la vulnérabilité du détroit d’Ormuz

Le détroit d’Ormuz est le corridor pétrolier le plus critique du monde, par lequel transitent environ un cinquième (20 %) de l’approvisionnement quotidien mondial en pétrole et 30 % du pétrole transporté par voie maritime. Il est également vital pour les exportations de GNL du Qatar (20 % du commerce mondial), qui n’a pas d’autre passage. L’Iran a menacé à plusieurs reprises de bloquer le détroit en cas d’attaque. Dans un scénario extrême de fermeture du détroit, les prix du pétrole brut pourraient dépasser les 130 à 150 dollars le baril.   

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Vue du détroit d’Ormuz par satellite — Photo NASA

Le détroit d’Ormuz se transforme ainsi d’une simple voie de navigation en le levier économique mondial le plus puissant de l’Iran. Sa vulnérabilité signifie que même la menace de fermeture peut créer un levier économique significatif pour l’Iran, lui permettant d’infliger une douleur économique mondiale (inflation, risque de récession) bien au-delà de sa capacité militaire directe, agissant ainsi comme un moyen de dissuasion puissant, bien que risqué, contre de nouvelles actions américaines ou israéliennes. Cela met en évidence une vulnérabilité asymétrique critique pour l’économie mondiale.

4.3 Effets plus larges sur l’économie mondiale et les politiques des banques centrales

La hausse des prix du pétrole agirait comme un « nouveau frein pour l’économie mondiale ». Un conflit qui s’étendrait augmenterait le risque de prix du pétrole plus élevés et une « impulsion à la hausse de l’inflation ». Cela pourrait pousser l’indice des prix à la consommation (IPC) américain près de 4 % au cours de l’été. De telles pressions inflationnistes inciteraient la Réserve Fédérale américaine et d’autres banques centrales à « repousser le calendrier des futures baisses de taux » , leur présentant un « casse-tête majeur ».   

Une fermeture prolongée du détroit d’Ormuz pourrait réduire le PIB mondial de 1 à 2 %, augmentant le risque d’une récession mondiale. Les chaînes d’approvisionnement ralentiraient, et les assureurs maritimes intègrent déjà de nouvelles primes de risque de guerre. Le conflit géopolitique se transforme ainsi d’un problème de sécurité régionale en un moteur principal de l’instabilité économique mondiale. Il exacerbe les faiblesses économiques préexistantes, poussant le monde plus près de la récession et compliquant les choix politiques des banques centrales, démontrant comment les conflits régionaux peuvent avoir des répercussions économiques mondiales profondes et de grande portée.   

4.4 Vulnérabilités et réponses des principaux importateurs d’énergie

  • Chine : En tant que plus grand acheteur des exportations de pétrole iranien, la Chine subirait les conséquences les plus évidentes de toute perturbation, bien que ses stocks actuels puissent offrir un certain répit. L’escalade entre Israël et l’Iran compromet également les approvisionnements énergétiques de Pékin.   
  • Inde : Très vulnérable, important 90 % de son pétrole brut, dont plus de 40 % transite par Ormuz. Une coupure affecterait gravement les opérations de raffinage, les balances commerciales et entraînerait une inflation due à la flambée des prix du carburant.   
  • Europe : Les perturbations de l’expédition de GNL via le détroit d’Ormuz rendraient le marché mondial du GNL « extrêmement tendu », poussant les prix du gaz européen significativement à la hausse, d’autant plus que le Qatar utilise cette route pour 20 % du commerce mondial de GNL.   
  • OPEP+ : Les membres, y compris l’Arabie Saoudite, ont toujours une capacité de production excédentaire abondante qui pourrait être activée pour compenser les pénuries, atténuant potentiellement certains des chocs d’approvisionnement. Les États du Golfe comme l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis ont signalé leur volonté d’augmenter leur production.   

Tableau 3 : Impact sur les Marchés Mondiaux de l’Énergie (Pré- vs. Post-Frappe et Scénarios)

Indicateur ÉconomiqueValeur Avant FrappeValeur Après Frappe / ScénarioSnippets Pertinents
S&P 500Stable (avant la reprise des tensions)Chute de 0,8 %  
Dow Jones Industrial AverageStable (avant la reprise des tensions)Chute de 0,7 % (299 points)  
Nasdaq CompositeStable (avant la reprise des tensions)Chute de 0,9 %  
Prix du WTI (brut américain)~$72.00-$73.00/baril$74.84/baril (bond de 4,3 %) ; Proj. ~$80/baril ; Actuel > $87/baril  
Prix du Brent (standard international)~$73.00-$74.00/baril$76.45/baril (bond de 4,4 %) ; Actuel > $90/baril  
Prix du brut projeté (Fermeture d’Ormuz)N/A> $130-$150/baril  
Impact sur le PIB mondial (Fermeture d’Ormuz)N/ARéduction de 1 % à 2 %  

5. L’avenir de la non-prolifération nucléaire

Examinons maintenant les implications profondes des frappes américaines sur les installations nucléaires iraniennes pour le régime international de non-prolifération.

5.1 Tension sur le Traité de Non-Prolifération des Armes Nucléaires (TNP)

Le conflit en cours et les menaces de l’Iran de développer une arme nucléaire indiquent clairement que le régime de non-prolifération entre dans une « phase plus volatile ». Les menaces de l’Iran de se retirer du TNP causeront une « tension énorme » sur les futurs efforts diplomatiques visant à empêcher la propagation des armes nucléaires. Le TNP, « pilier de l’ordre nucléaire » depuis 1970, est déjà considéré comme en déclin, et ce conflit ne fera qu’« accélérer cette érosion ».   

Les frappes américaines, bien que présentées comme une mesure de contre-prolifération, augmentent paradoxalement la probabilité que l’Iran quitte le TNP et devienne le 10e État doté d’armes nucléaires. Cela s’explique par le fait que les frappes démontrent que les « périodes prolongées de dissimulation nucléaire… créent une pression internationale significative pour empêcher la prolifération » , incitant ainsi les futurs proliférateurs à développer une bombe plus rapidement ou à maintenir leurs intentions plus opaques. L’action militaire, bien qu’atteignant son objectif tactique immédiat, risque de saper le cadre juridique international même qu’elle vise à défendre, en accélérant potentiellement l’érosion à long terme du régime de non-prolifération.   

5.2 Risques accrus de prolifération et stratégies de dissimulation nucléaire

Les risques de prolifération augmentent à l’échelle mondiale, la dissuasion nucléaire devenant de plus en plus attrayante dans un monde caractérisé par la compétition entre grandes puissances et l’instabilité géopolitique. Des exemples incluent la discussion au Japon d’une « version asiatique de l’OTAN » avec l’introduction potentielle d’armes nucléaires, et le débat en Corée du Sud sur l’introduction ou la construction d’armes nucléaires tactiques.   

Au Moyen-Orient, l’Arabie Saoudite poursuit un accord sur l’énergie nucléaire avec les États-Unis, avec des capacités comme l’enrichissement d’uranium et le retraitement du plutonium qui soulèvent des inquiétudes quant à une « stratégie de latence nucléaire ». Si l’Arabie Saoudite développe ces technologies, elle disposerait des composants clés nécessaires pour développer des armes nucléaires si la dynamique de sécurité régionale l’exigeait.   

La « stratégie de dissimulation nucléaire ouverte » passée de l’Iran (développement de capacités latentes tout en jouant sur le brinkmanship) s’est avérée entraîner une pression internationale significative et une intervention militaire. Cela suggère que les futurs proliférateurs pourraient tenter de développer une bombe plus rapidement ou de maintenir leurs intentions politiques plus opaques. Les frappes américaines, bien que réussies contre le programme iranien, créent involontairement un « effet de démonstration » qui pourrait accélérer la prolifération mondiale en encourageant d’autres États à poursuivre des capacités nucléaires de manière plus agressive ou clandestine. Cela rendrait le monde   

moins sûr face à la propagation nucléaire à long terme, malgré le succès immédiat contre l’Iran.

6. Remodelage à long terme du Proche et Moyen-Orient

Ces frappes pourraient aussi avoir comme conséquence de remodeler fondamentalement l’architecture de sécurité régionale et les dynamiques de pouvoir.

6.1 Nouvelles architectures de sécurité régionales potentielles

Les frappes pourraient conduire à une région plus pacifique et intégrée, « beaucoup moins menacée par l’Iran et ses proxies terroristes », si les opportunités de diplomatie et de normalisation (par exemple, Arabie Saoudite-Israël) sont saisies. Cependant, une éventuelle entrée des États-Unis dans la guerre Israël-Iran pourrait marquer un « tournant décisif », remodelant fondamentalement la région à majorité musulmane-arabe. Cela pourrait forcer les acteurs clés à choisir leur camp, fracturant les détentes naissantes.   

Le remodelage de la région présente deux voies radicalement divergentes. Si la diplomatie est agile et les opportunités saisies, l’affaiblissement de l’Iran pourrait mener à une région plus intégrée et pacifique avec de nouvelles alliances. Cependant, si la situation n’est pas gérée avec soin, ce même affaiblissement pourrait enhardir les extrémistes, fracturer les détentes existantes et forcer la polarisation, conduisant à une « confrontation prolongée et multi-domaines ». Le « succès » de la frappe ne garantit donc pas un résultat positif pour la stabilité régionale, mais crée un équilibre très instable où l’avenir du Moyen-Orient dépendra des choix diplomatiques et stratégiques faits par les acteurs régionaux et mondiaux dans l’immédiat après-coup.   

L’affaiblissement de l’influence régionale de l’Iran, notamment avec la chute du régime d’Assad, pourrait créer un élan pour la paix.   

6.2 Changements fondamentaux dans la dynamique du pouvoir et de l’influence

Le « changement sismique dans l’équilibre des pouvoirs de la région » dû à la supériorité militaire démontrée des États-Unis et d’Israël pourrait fondamentalement modifier la perception et l’interaction des acteurs régionaux avec l’Iran. La chute du régime syrien et le retrait partiel des États-Unis de Syrie ont créé un vide de pouvoir que la Turquie exploite habilement pour étendre son influence. Cela signifie un déplacement du pouvoir régional des dynamiques traditionnelles des États arabes vers une Turquie plus affirmée.   

Les frappes américaines soulignent que le leadership américain « a toujours du poids » pour remodeler la carte stratégique. Cependant, un conflit prolongé pourrait saper la vision « America First » de Trump, entraînant les États-Unis dans un autre « bourbier du Moyen-Orient » et affaiblissant leur position dans l’Indo-Pacifique. 

Le conflit pourrait également renforcer les « acteurs révisionnistes » comme la Russie et la Chine dans leurs sphères d’influence respectives , même s’ils n’interviennent pas directement militairement. La réaffirmation de la puissance militaire dure, bien qu’elle permette une victoire tactique, s’accompagne de coûts stratégiques importants pour les États-Unis, risquant de les piéger dans une région dont ils cherchaient à se désengager, et créant des opportunités pour leurs rivaux mondiaux d’étendre leur influence. La région devient un laboratoire pour l’efficacité et les limites de la puissance dure dans l’atteinte des objectifs stratégiques à long terme.   

6.3 Scénarios de conflit prolongé, de stabilité fragile ou de nouvelles voies diplomatiques

  • Conflit Prolongé : Si l’Iran riposte, une guerre américano-israélienne visant à renverser le régime iranien devient plus probable. Cela pourrait conduire à une « guerre prolongée et désordonnée sans garantie de transformation politique ». La réactivation des proxies iraniens pourrait entraîner une « confrontation prolongée et multi-domaines sans issue claire ».   
  • Stabilité Fragile : Un scénario où le régime clérical actuel reste à Téhéran, mais affaibli, pourrait entraîner une « tension énorme » et des attaques hybrides continues. La région pourrait connaître des périodes de désescalade entrecoupées de nouveaux cycles d’attaques de représailles.   
  • Nouvelles Voies Diplomatiques : Les frappes pourraient créer un levier pour une « diplomatie intelligente avec des conditions de fer ». Cela impliquerait d’exiger non seulement l’abrogation de toute ambition nucléaire, mais aussi la fin du soutien aux proxies, ce qui pourrait potentiellement conduire à un « coup de palais » ou à un changement interne en Iran sans une guerre à grande échelle. Cependant, la fenêtre diplomatique semble « presque fermée » à court terme, car Téhéran pourrait considérer le discours de Trump comme une menace plutôt qu’une ouverture.   

7. Implications stratégiques et recommandations

7.1 Principaux enseignements pour les décideurs politiques

Les frappes américaines, bien que réussies dans leur objectif immédiat, ont déclenché un ensemble complexe de conséquences de deuxième et troisième ordre qui remodèleront fondamentalement le Moyen-Orient. La région se trouve à un carrefour critique, avec le potentiel à la fois d’une intégration sans précédent et d’une fragmentation plus profonde. La stabilité économique est désormais très vulnérable aux tensions géopolitiques, en particulier en ce qui concerne les flux d’énergie via le Détroit d’Ormuz. Le régime de non-prolifération est soumis à une forte pression, avec un risque accru de propagation nucléaire alimenté par un « effet de démonstration ». Les dynamiques internes de l’Iran présentent une variable à long terme ; une consolidation immédiate pourrait masquer une instabilité future. Enfin, la nature du conflit régional évolue, avec un risque plus élevé de confrontation directe et d’intensification de la guerre asymétrique.

7.2 Recommandations pour gérer les risques futurs et favoriser la stabilité

Pour naviguer dans cet environnement post-frappe complexe et incertain, les décideurs politiques seraient bien inspirés d’envisager les recommandations stratégiques suivantes :

  • Diplomatie soutenue avec un message clair : Malgré le rétrécissement de la fenêtre diplomatique, Washington doit continuer à œuvrer par des canaux détournés pour offrir à l’Iran une « porte de sortie diplomatique qui lui permette de sauver la face ». Une communication claire est nécessaire pour dissuader les représailles tout en laissant la place à un engagement futur. L’UE et les autres médiateurs devraient intensifier leurs efforts.   
  • Engagement régional proactif : Il est impératif de tirer parti du moment actuel pour faire avancer la normalisation entre l’Arabie Saoudite et Israël et une résolution globale du conflit à Gaza. Il convient également de soutenir les factions modérées dans des pays comme l’Irak afin d’atténuer l’influence des groupes soutenus par l’Iran et d’empêcher le pays de sombrer dans un nouveau conflit.   
  • Résilience des marchés énergétiques : Des stratégies doivent être développées pour atténuer l’impact de potentielles perturbations du Détroit d’Ormuz, y compris la coordination avec l’OPEP+ pour activer la capacité excédentaire et l’exploration de solutions énergétiques alternatives.   
  • Renforcement de la Non-Prolifération : Il est crucial de revigorer les efforts internationaux pour renforcer le TNP, potentiellement par de nouvelles incitations ou des mécanismes d’application, afin de contrer les risques croissants de prolifération et l’« effet de démonstration » de la contre-prolifération militaire.   
  • Patience stratégique et vision à long terme : Il est essentiel d’éviter d’être entraîné dans une « guerre à grande échelle au Moyen-Orient » ou de poursuivre le changement de régime comme objectif militaire direct sans une stratégie claire post-conflit. L’accent doit être mis sur les objectifs à long terme d’un Iran stable et moins expansionniste, potentiellement par le biais de changements internes.   
  • Gestion de la Compétition entre Grandes Puissances : Il faut être conscient qu’une implication prolongée des États-Unis au Moyen-Orient pourrait saper leur concentration stratégique sur l’Indo-Pacifique et renforcer des rivaux comme la Russie et la Chine. Il convient de chercher à désamorcer la situation lorsque cela est possible afin d’éviter de créer de nouvelles opportunités pour les acteurs révisionnistes.   

Pour réaliser cette analyse, la rédaction s’est appuyée à la fois sur des sources ouvertes et sur des analyses de nos experts.

European-Security

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Les photos proviennent de l’US Air Force et les photos satellites viennent de Planet Labs PBC.

Conférence de presse du secrétaire à la défense Pete Hegseth et du général Dan Caine, chef d’état-major:

Voir également :