Depuis le 1er juillet 2005, et pour six mois, l’armée de l’air française est l’un des principaux contributeurs capacitaires de la composante aérienne dédiée à la 5e « Nato Response Force » ou « NRF 5 ». Elle fournit, avec l’armée de l’air britannique, l’essentiel des moyens et assure par ailleurs les responsabilités de commandement et de conduite à travers ses structures C2.
NRF 5 : L’Armée de l’Air aux commandes
Source : Sirpa Air. Paris le 5 juillet 2005.
Depuis le 1er juillet 2005, et pour six mois, l’armée de l’air française est l’un des principaux contributeurs capacitaires de la composante aérienne dédiée à la cinquième » Nato Response Force » ou » NRF 5 « . Elle fournit, avec l’armée de l’air britannique, l’essentiel des moyens et assure par ailleurs les responsabilités de commandement et de conduite à travers ses structures C2. Affirmant une parfaite interopérabilité de ses moyens avec l’ensemble des éléments air engagés au sein de la NRF, l’armée de l’air permet ainsi à la France d’être nation cadre dans la direction d’opérations nouvelles dans une dynamique compatible avec les engagements pris vis-à-vis de l’Union Européenne.
Décidée au Sommet de Prague de novembre 2002 et s’inscrivant dans le processus de la transformation de l’Otan, la NRF, avec près de 20 000 hommes, doit fournir une réponse opérationnelle rapide de nature interalliées et interarmées face aux nouvelles crises du XXIe siècle (terrorisme, crise humanitaire, menace sur des ressortissants civils). Cette force peut également être une composante initiale d’un dispositif du niveau d’un corps d’armée (soit 100 000 hommes) appelé HRF (High Readiness Force).
Aujourd’hui, un engagement de la NRF serait donc placé sous l’autorité d’un officier général français qui disposerait alors d’environ 180 avions et de 6 000 hommes venant des divers pays de l’Otan. Cet engagement doit s’appuyer sur une montée en puissance de la composante aérienne dans un délai de cinq à quinze jours.
Reposant sur un cycle d’alerte triennal, la NRF dispose de trois structures de commandement interarmées assurant à tour de rôle la mise sur pied, la préparation opérationnelle et l’engagement éventuel de cette force. Ces structures, constituées en états-majors, sont respectivement à Brunssum (Hollande), Naples (Italie) et Lisbonne (Portugal).
Pour la NRF 5, c’est l’état-major de Lisbonne, intitulé » Joint Command Lisbon » qui aurait la responsabilité de mise en oeuvre d’un engagement interarmées sur un théâtre d’opérations. Coordonnant la mise en oeuvre des forces terrestres, maritimes, aériennes et spéciales, cet état-major travaille en relation étroite avec les aviateurs français depuis la phase de préparation à l’alerte NRF 5 qui a débuté le 1er janvier 2005. En outre, l’insertion de quelques officiers français au sein du » JC Lisbon « , offre la garantie d’une excellente interface entre notre pays et les autres pays de l’Alliance.
- Le partenariat franco-britannique
La France et la Grande Bretagne se sont affirmées comme étant les principaux contributeurs de la NRF dans un partage équilibré des responsabilités. C’est dans un principe d’alternance de commandement air français et britannique que cette composante de force fonctionnera. Pour la NRF 5, ce commandement revient à la France.
Ce partenariat franco-britannique se caractérise par une contribution de près de 80 % des personnels de la structure de commandement et de conduite air (JFACC) et d’environ 40 % des moyens aériens ; les autres nations de l’Otan fournissant les moyens complémentaires. On soulignera pour l’occasion l’excellent esprit d’équipe qui règne entre les deux armées de l’air, esprit qui offre une synergie d’action remarquable, garante de l’efficacité opérationnelle sur un théâtre d’opération.
- Le savoir-faire de l’armée de l’Air
Pour la partie nationale, la responsabilité de la mise en oeuvre de la structure de commandement et de conduite air de la NRF 5 relève du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA). Les autres grands commandements de l’armée de l’air contribuent à armer cette structure (la Force aérienne de combat, la Force aérienne de projection, le Commandement air des systèmes d’information et de communication…). La structure française, très proche des structures britanniques et de celles de l’Otan, fait appel à une doctrine et à des procédures nationales totalement interopérables avec celles de nos alliés. Cette interopérabilité permet à tous les officiers étrangers de parfaitement s’intégrer en conservant leurs habitudes fonctionnelles acquises au sein de leurs structures d’origine.
Cette interopérabilité constitue bien le principal défi pour l’armée de l’air, en particulier au niveau de l’intégration des SIC (systèmes d’information et de communication) aux réseaux de l’Alliance. Dans ce domaine, l’exercice » Allied Action 05 » (17 mai – 2 juin 2005), véritable étape finale pour la certification de nos structures pour la NRF, a permis de prouver l’efficacité et l’interopérabilité des SIC » air » français conçus par l’état-major de l’armée de l’air. À ce titre, il faut rappeler le développement d’une » passerelle » novatrice et performante (IEG, Interface Exchange Gateway) nécessaire pour la connexion du réseau protégé français au réseau » secret Otan « . Les résultats ont été excellents et ouvrent d’ailleurs la voie à une meilleure intégration des réseaux nationaux à ceux de l’Alliance.
Enfin, et c’est une première, l’armée de l’air s’est engagée auprès de l’Otan à fournir deux des trois bases aériennes déployables (D.O.B, Deployable Operating Base) en cas d’opération réelle, la Royal Air Force fournissant la troisième. Jusque-là, aucune nation ne s’était portée volontaire pour apporter une telle capacité indispensable au soutien des unités opérationnelles qui seraient déployées sur un théâtre. Leur déploiement a été minutieusement préparé : le matériel a été identifié et localisé en métropole, prêt à être rassemblé, pré acheminé, puis déployé suivant un phasage adapté aux besoins de l’opération.
À ce titre, il faut souligner l’important travail réalisé par l’état-major de l’armée de l’air en matière de déployabilité des matériels (tentes, système de génération d’air conditionné, de distribution d’eau potable, groupes d’énergie…) offrant des capacités de projection tout à fait remarquables au niveau national ou européen.
- Une capacité certifiée
C’est à l’occasion des exercices « Opera 2003, Eolo 2004 », « Airex 05« , puis finalement « Allied Action 05« , que l’armée de l’air, grâce à des objectifs réalistes, a affiné ses capacités de déploiement et de direction d’une composante aérienne. Elle a acquis ainsi la reconnaissance de l’Alliance en obtenant la certification, des niveaux « NRF » et « HRF » concrétisant sa capacité à commander et à conduire une force aérienne ainsi que sa préparation au déploiement rapide et à son soutien.
Cette double certification atteste d’une capacité opérationnelle, que l’armée de l’air peut offrir tout à la fois à l’Otan et à l’Union Européenne ou à toute autre organisation interrégionale légitimement mandatée par la communauté internationale.
Voir également :
- NRF 5 : The French Air Force in control NRF 5 : L’Armée de l’Air aux commandes
- NRF et Armée de l’Air
- La direction de la composante aérienne de la NRF 5 : Extrait d’Une armée de l’Air réactive, en constante adaptation (p.36) de l’avis N°2572 présenté le 12 octobre 2005 au nom de la Commission de la défense nationale et des forces armées sur le projet de Loi de finances pour 2006 (N°2540) Tome VI : défense, préparation et emploi des forces (Air), par Jean-Louis Bernard, député du Loiret (UMP).
- Audition du Général d’armée aérienne Richard Wolsztynski, Chef d’État-major de l’Armée de l’Air, devant la Commission de la défense nationale et des forces armées de l’Assemblée Nationale, Paris, mercredi 20 octobre 2004.