Constituée de 20 000 hommes, dont 6 000 aviateurs, cette force est capable de se déployer sous cinq jours, afin de résoudre différents types de crises, depuis l’évacuation de ressortissants jusqu’à la première frappe pour s’interposer dans un conflit.
Le nombre de participants s’adapte à la taille et à l’intensité du conflit, pouvant impliquer 200 avions sur le théâtre.
La NRF reposant sur un cycle d’alerte triennal, et l’OTAN ne disposant que de deux état- majors de composante air (CC AIR Ramstein et CC Air Izmir), honorant chacun une année d’astreinte, il fut fait appel aux structures nationales pour combler la troisième année.
La France et la Grande-Bretagne s’étant portées volontaires, le commandement suprême de l’OTAN décidait alors de placer les six premiers mois (NRF 5 du 1er juillet 2005 au 11 janvier 2006) sous commandement air français.
Logo de la NRF © OTAN
Les six suivants (NRF 6 du 12 janvier 2006 au 30 juin 2006), sous celui des britanniques.
Un partenariat franco-britannique fut retenu entre l’Armée de l’Air et la Royal Air Force pour ces périodes d’alerte. La France forme l’ossature de la composante air de la NRF 5, les anglais celle de la NRF 6. Ces deux nations fournissent ensemble 80% des personnels de la structure de commandement Air, 40% des moyens aériens pour la NRF 5 et 6, l’intégralité des moyens de soutien sur les trois bases susceptibles d’être déployées. Ces bases se divisent en deux bases de 1500 personnes près du théâtre opérationnelle (anglaise et française), et en une base plus éloignée de 400 personnes (française), permettant aux avions stratégiques de pouvoir amener logistique et matériel au plus proche de la zone de conflit sans risque d’être abattu. Les autres nations de l’OTAN se chargent des compléments en personnels et matériels.
Le commandement interarmées sera, quant à lui, assuré par l’état-major otanien de Lisbonne, le commandement de la composante maritime par l’Italie, la composante terre par l’Espagne et les forces spéciales par les États-Unis d’Amérique.
Préparation et certification
La mise en oeuvre de la composante air est du ressort de la Défense Aérienne et des Opérations Aériennes. Les personnels du CDAOA honoreront en effet la majorité des places attribuées aux français dans la structure de commandement et de conduite.
Mais la NRF 5 représente un défi majeur pour toute l’Armée de l’Air, principalement en matière d’interopérabilité des moyens d’informations et de communication ( SIC ) avec ceux de l’OTAN et de soutien des alliés sur les bases déployées.
- Le besoin en matière de transport stratégique et de soutien logistique s’avère crucial et nécessite des planifications phasées, en coordination avec les alliés.
- Afin d’être opérationnel le 1er juillet 2005, le CDAOA a profité de toutes les occasions pour entraîner les structures de commandement et de conduite des opérations :
Airex 05, qui s’est déroulé en janvier dernier, fut un exercice réaliste pour toutes nos capacités de déploiement, de soutien et de systèmes d’Information et de Communication. Il a permis la validation initiale de l’état-major de composante aérienne par l’OTAN selon des critères spécifiques prédéfinis.
L’exercice majeur Allied Action 05, qui se déroule au mois de mai, mettant en scène l’ensemble des composantes opérationnelles dans un scénario, prévoit le déploiement fictif de l’ensemble des forces otaniennes qui seraient engagées dans une opération réelle. Cet exercice validera l’ensemble des composantes avant la prise d’alerte au 1er juillet 2005.
L’état-major interarmées sera dirigé par l’Amiral Ulrich, sur le bateau Mount Whitney, où l’état-major de la composante air sera en partie représenté par le général Hendel et ses planificateurs. Ce noyau travaillera par liaison satellitaire avec l’état-major dédié à la planification de l’exercice et installé sur la base de Taverny. Le découpage de cet état-major permet de déployer moins de personnel sur le bateau et d’avoir en permanence une équipe qui puisse travailler sous les directives du général Hendel, à plusieurs centaines de kilomètres du théâtre des opérations. La présence des experts air, auprès du commandant de la force, assure une meilleure synergie et permet de proposer les moyens » air » les plus appropriés aux situations, notamment pour le traitement des cibles à haute valeur ajoutée (TST ou Time Sensitive Target). Pour la programmation et la conduite des opérations aériennes sur le théâtre, le centre de conduite sera déployé sur la base de Solenzara.
Au cours de cet exercice, l’OTAN validera l’ensemble des structures de commandement, alors que chaque pays garantit la certification et l’aptitude de ses propres forces.
En conclusion, la NRF 5 permettra donc de mettre en exergue le « savoir faire » de l’armée de l’air au sein d’une coalition multinationale. Nos aviateurs cultiveront ainsi leurs capacités à travailler en interarmées avec nos alliés, tout en démontrant leur souci permanent de réactivité lors d’un déploiement très exigeant en termes de délais.
Au 1er juillet, l’Armée de l’air sera donc prête comme le soulignait le président de la République le 5 janvier 2005 à assumer le commandement et la conduite d’une opération aérienne sous la responsabilité de l’OTAN.