Shérif de l’Apocalypse ou fou du tsar ?

A force de nous interroger pour savoir si Trump est un peu, beaucoup ou complètement fou, on en oublie qu’il a été élu démocratiquement pour mettre en œuvre un programme qu’il applique méthodiquement. Que le personnage ait un grain, personne n’a de doute là-dessus, même pas sa mère qui prédisait : « pourvu que Donald ne fasse jamais de la politique car ce serait un désastre…» Ce qui n’empêche pas de belles âmes de le soutenir. Comme dans une secte où l’on se doit d’adorer le gourou. Cependant les derniers sondages outre-Atlantique disent que « pour 70% des Américains c’est la Russie qui est l’agresseur et l’Ukraine la victime », ensuite que « 52% des Américains veulent poursuivre l’aide militaire à l’Ukraine. » Mieux vaut tard que jamais ! Comme le dit Charles Adams, ancien ambassadeur des États-Unis en Finlande, « la lune de miel est terminée ». Il était temps. En France, alors que le débat s’engage devant les représentants du peuple, quelques voix se font entendre.

par Joël-François Dumont — Le 11 mars 2025 —

Il est maintenant temps de se poser quelques vraies questions 

Pourquoi aucune voix ne se fait-elle entendre chez les Démocrates, à de rares exceptions près, celles de sénateurs au Congrès, de l’ancien conseiller national à la sécurité de Trump 1.0 et celle de l’ancien directeur de la CIA qui ont « pratiqué » le personnage et réussi à défaut de le museler, à le freiner dans ses impulsions erratiques.

Comment exclure que les Démocrates partagent très vraisemblablement la même vision sur le fond, ce qui les différencie des Républicains, étant la forme ?

Obama, Clinton et d’autres sont aux abonnés absents. Et Biden, traité chaque jour de « con » et de « voyou », par Trump ? Comment un ancien président, de son vivant, peut-il accepter d’être traité de la sorte, même atteint par une forme de sénilité précoce, par son ennemi préféré Donald ?

Les bonnes cartes en main

Le vocabulaire de Donald que beaucoup ont surnommé « Mad King » aux US est certes limité. Le King se prend pour un joueur de cartes professionnel alors qu’il n’est qu’un piètre joueur de poker menteur. Quand il bluffe, on dirait qu’il s’écoute parler se prenant pour Dealer Maximo, mais le dealer fatigue vite et cela se voit. Ses discours sont toujours les mêmes, en fait il n’en a qu’un. Tout repose sur son génie — car il est sûr d’en avoir un — le reste, sa force, est basé sur son patronyme : Trump, devenu une marque. Tout sauf modeste, il est convaincu que lorsque « les gens » entendent ses menaces tous azimuts propulsées par des tweets qui ressemblent plus à des saillies, ils vont tous se coucher et du coup il rafle la mise… Ce petit jeu ne sera pas éternel, la question est de savoir pendant encore combien de temps cela peut encore durer outre-Atlantique ?

On parlait de lui au début comme d’un mâle Alpha qui aurait trouvé en Poutine son mâle Alpha. Pour un habitué des passes tarifées devenu dévot adorant Dieu entouré de ses plus fidèles MAGA, cette conversion tardive devrait interroger…

Trump fatigue vite

La réalité est que Trump fatigue vite une fois qu’il a sorti sa paire d’arguments. Comme Georges Marchais il a un vocabulaire de 600 mots. Quand la bouche se ferme, il joue avec ses yeux sans faire pour autant vibrer sa généreuse crinière.

Trump se voit en shérif, sans doute le seul qui ne soit jamais monté sur un cheval. C’est là qu’intervient un de ses bourrins, J.D. Vance, qui, de reniement en reniement, s’est hissé à la vice-présidence.

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Marianna Perebenesiuk décortique le piège tendu dans le bureau ovale à Volodymir Zelenski – E-S/BFM TV

On l’a vu prendre le relai devant Zelensky à la Maison-Blanche. Le regard de Trump, à court d’arguments après avoir sorti plusieurs fois son répertoire était flou. Vance a « assumé ». Trump groggy clignait des yeux pour dire qu’il partageait !

Trump et Poutine, un rapprochement de mâles Alpha

En fait de mâle Alpha, Trump vu son âge et sa corpulence, n’a plus qu’un seul atout pour susciter le moindre désir : ses dollars ou ceux de l’Amérique. Même si le shérif en question s’appuie sur des bouffons MAGA,[1] il donne l’impression d’être l’âne qui suit le bourrin, fier comme Artaban, une fois qu’il a lâché ses tweets vengeurs comme des flatulences prophétiques.

La seule qualité de Trump serait son élégance ?

De là à critiquer la façon de s’habiller de Zelensky, il faut s’interroger. Dès le début de la guerre, Zelensky au lieu de s’enfuir avec sa famille à l’étranger, décide de rester et de fédérer la Résistance ukrainienne. Pour fixer son image à l’appui de son discours, s’inspirant de Winston Churchill, il revêt une tenue militaire comme le « vieux lion » l’avait fait quand il avait été reçu à la Maison-Blanche pour demander le soutien de Roosevelt.

A son arrivée à la Maison-Blanche, avec la délicatesse qui le caractérise, Trump, moqueur, dit à son hôte ukrainien : « Il s’est fait très élégant aujourd’hui ». Un peu plus tard dans le bureau ovale, Brian Glenn, blogueur MAGA, compagnon de Marjorie Taylor Greene, élue républicaine connue pour ses outrances, a demandé « avec dédain pourquoi il ne portait pas de costume, et s’il en possédait même un… « J’en porterai une fois que cette guerre sera finie »[2] lui a répondu Zelensky avant que J.D. Vance ne lance l’estocade.

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Zelensky malmené à la Maison Blanche — Dessin de Patrick Chappatte (La Tribune Dimanche du 2.3.2025) — Courtoisie © Patrick Chappatte

Zelensky aurait profané le temple sacré de la démocratie dans ce bureau iconique de la Maison-Blanche par sa tenue et en osant répondre au président. Les mêmes Vance et Glenn — puisque ce dernier s’est fait un nom après que Trump ait hoché la tête pour approuver son propos — n’auraient pas été choqués par la prestation d’Elon Musk avec son fils dans ce même bureau à la Maison-Blanche il y a deux semaines ? Sans chemise et cravate, avec sa casquette pour masquer son visage dissimulant ainsi certaines rougeurs provoquées par un traitement ! Jouant avec son fils pendant que Musk signait des ordres exécutifs entre deux regards lancés vers le fiston…

Qui est vraiment Donald Trump ?

Donald est toujours tiré à quatre épingles, non pas pour l’étiquette, mais pour mieux asseoir son personnage qu’il imagine légendaire. Il faut aller sur la boutique de ses fans, pour voir ce qu’il vend :  son nom. Tout cela on aurait pu le savoir avant même qu’il ne devienne le 45e président. Il suffisait de lire quelques livres : ceux qu’il est censé avoir écrit, comme l’art du deal par exemple, mais aussi un livre publié en 2016 par Laure Mandeville.[3] Tout y est. Ce qui était vrai en 2016 l’est toujours aujourd’hui. Qu’on en juge par cet extrait :

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« En le regardant avancer dans l’ombre, assise dans les gradins au milieu de dizaines de milliers de spectateurs, après avoir suivi pas à pas son irrésistible ascension politique, je me dis que cette apparition est comme une métaphore de l’énorme inconnue que représente toujours le milliardaire new-yorkais. Comme une image saisissante des lourdes questions que pose la campagne présidentielle exceptionnelle à laquelle nous avons assisté. Ce personnage complexe et explosif, qui a pris d’assaut le parti républicain et fait main basse sur ses électeurs, prenant à rebrousse-poil tous les postulats idéologiques traditionnels, tous les codes de bienséance rhétorique, bref tous les mécanismes bien huilés du monde politique habituel ; cet homme, dont la silhouette se découpe en noir sur fond de lumière, ce soir-là, est devenu la page non encore écrite où chacun en Amérique projette espoirs, peurs, doutes, fantasmes, imprécations et inter-rogation.[3]

Qui est vraiment Donald Trump ? par Laure Mandeville (2016) Équateurs

Car, au fond, qui est vraiment Donald Trump ? Un diable, comme le clame le camp Clinton, le peignant tel un Dark Vador en guerre contre Hillary (qui aurait dans ce scénario le rôle de la princesse Leia sauvant le royaume d’Amérique malgré ses propres défauts) ? Ou un sauveur, seul capable d’abattre un système politique corrompu et paralysé comme l’affirme ses fans…[3]

Laure Mandeville
Laure Mandeville — Photo © DR

Que représente Trump dans la longue histoire politique de l’Amérique ?

C’est en fréquentant cette Amérique-là que l’on finit par comprendre une évidence. Le phénomène Trump est beaucoup plus que l’histoire de l’ambition d’une personnalité turbulente et hors du commun. La stupéfiante victoire de cet outsider contre seize candidats chevronnés lors de la primaire républicaine, et sa possible entrée à la Maison-Blanche, est le résultat de la rencontre d’un homme et d’une grande révolte contre les élites, l’ordre en place à Washington. Trump, au fond, n’a fait que donner voix à une vague de colère qui monte depuis des années dans les profondeurs du pays. Barack Obama avait déjà chevauché cette révolte anti- establishment en 2008, avec son slogan « Yes we can », et promis de partir en guerre contre les intérêts corporatistes qui contrôlent le pays.

Avant d’abandonner. « Nous assistons à une nouvelle révolution américaine, le peuple est en train d’essayer de reprendre le contrôle du pays et de son destin », déclare John Frederick, un animateur radio conservateur du sud de la Virginie rencontré à Cleveland pendant la Convention. Cette révolution, explique-t-il, vise à remettre en cause l’ordre défendu par les élites occidentales depuis la fin de la guerre froide. Un nouvel ordre mondial qui aurait érigé la globalisation économique, l’immigration massive et le multiculturalisme en panacée et en unique option pour l’avenir. « Nous ne voulons plus de ce modèle parce que les gens simples ne s’y retrouvent pas ».[3]

Laure Mandeville évoque également un souvenir :

« Pendant la campagne des primaires républicaines, une mappemonde humoristique destinée à moquer Donald Trump et sa vision du monde a circulé sur Internet. Sur la carte des États-Unis, coloriée en vert, on pouvait découvrir le nom de Trump écrit en grosses lettres. Le Canada, en rose, était devenu « la maison de Ted Cruz que je détruirai » (une allusion au fait que son rival est né là-bas). La Russie en rouge avait pour nom « la maison de Poutine, le Trump de la toundra ». La carte de l’Afrique en rose pâle s’intitulait « Obama est d’ici » et, sur l’Europe, en orangé, il était écrit : « Pas mon problème ».[3]

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J.D. Vance et Donald Trump faisant allégeance à Poutine, « le Trump de la toundra » — Photo E-S/IA

Ce livre est à relire aujourd’hui car il éclaire beaucoup de choses inexplicables. L’une d’entre elles est l’admiration réelle de Trump pour le personnage Poutine.

Contrairement à l’ours Alpha, Trump n’aime pas la guerre. Son père l’a mis dans une école militaire pour lui éviter de se retrouver en cabane. Des années durant, il a adopté un profil bas… Mais il méprise les militaires, presque autant que les présidents démocrates. Il en voulait à Carter et il l’a écrit parce que ce « con portait lui-même ses bagages quand il sortait d’Air Force One, alors que c’est le boulot des Marines ». Il est convaincu que le seul qui sache traiter les jihadistes comme il convient, c’est Poutine, capable, lui, de les « exterminer jusque dans les chiottes », alors que tous les autres sont incapables de les rayer de la carte une fois pour toutes. Autant de loosers à ses yeux !

Pete Hegseth, Secrétaire d'État US à la défense à Bruxelles le 13 février 2025 — Photo © OTAN —
Pete Hegseth, Secrétaire d’État US à la défense à Bruxelles le 13 février 2025 — Photo © OTAN —

Ses promesses sur le Hamas ou l’avenir de Gaza s’inspirent de sa pensée, si profonde qu’elle puisse être… C’est pour cela qu’il a choisi et réussi à faire nommer (de justesse) Pete Hegseth à la défense, un ancien de Fox News qui ne rechigne pas à montrer ses tatouages !

Tout ceci explique sans doute beaucoup de ce à quoi on assiste sans pour autant le justifier.

La grande différence est que Trump 1.0, après son incartade à Helsinki avec l’ours Alpha a été bridé par son équipe et que Trump 2.0 a écarté d’emblée tous ceux qui pouvaient avoir une colonne vertébrale et un peu de jugeotte pour mettre en selle des bénis oui-oui ou des gens parfaitement incompétents. La soumission au guide doit être totale.

Quand on aime l’Amérique, on ne compte pas !

Aussitôt dit, aussitôt fait : les purges trumpiennes ont privilégié l’élimination des structures de sécurité avec dans le viseur tout ce qui pouvait rappeler de près ou de loin le « deep state ». Les responsables de la défense nucléaire, les scientifiques, les juges, les agences de renseignement.

Le seul moyen de le freiner, comme on, dit aux US, c’est « Punch him in the balls », traduisons par « touchons-le au portefeuille », le sien ou celui de l’Amérique qu’il a tendance à confondre.

Quand on aime l’Amérique, on ne compte pas ! L’erreur est humaine, n‘est-elle pas ?

Trump & Special Trade Operation
Il ne s’agit pas d’une guerre commerciale. Il s’agit d’une opération commerciale spéciale — Photo IA

A Wall Street, le soufflé retombe chaque jour davantage. Il suffit de lire les grands journaux de la finance, au quotidien, comme le Wall Street Journal, mais pas que, le Financial Times ou la Neue Zürcher Zeitung ou Les Échos pour le mesurer.

Selon les Échos,[4] « l’incertitude monte », 25 ans après la bulle Internet, les géants de la tech plombent à nouveau Wall Street… En recul de plus de 7%, Tresla a perdu la moitié de sa valeur depuios son piuc du 17 décembre…

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Les milliardaires qui ont soutenu Trump ont perdu 209 milliards depuis l’accession de Trump à la Maison Blanche : 148 pour Musk, 29 pour Bezos et 5 pour Zuckerberg et Bernard Arnault — (Bourse & Libération)

Le NASDAQ, indice à forte coloration technologique, a chuté hier de 4%, soit sa pire performance depuis 2022. parallèlement, la Bourse de New York s’est nettement repliée ce jour. le Dow Jone a perdu 2,08% pour sa part et l’indice élargi S&P 500 s’est contracté de 2,70%. L’ombre de la récession aux États-Unis fait l’objet de nombreux commentaires.

Face à cela que voit-on ?

En France, tradition oblige, quand un grand conflit menace, il est urgent de tout privilégier sur un effort dans le domaine de la défense et de l’armement. On l’a vu en 1870, en 1914 et en 1940 alors dans chacun de ces cas nous savions quatre ou cinq ans à l’avance tout ce qu’il fallait savoir sur ce qui nous guettait. En 1936, quand il a été question de préparer notre armée pour stopper Hitler, la priorité a été donnée aux congés payés.[5] Et l’on a su qui avait financé ces campagnes. Non pas le Reich allemand mais la Russie des Soviets. Aujourd’hui on ne peut que saluer les efforts d’un président qui, sur la défense de la France, a fait plus que tous ses prédécesseurs réunis, Sarkozy et Hollande même si le second a toujours été plus lucide que le premier. « Le Mozart des dividendes de la paix » et de la baisse des budgets militaires, Laurent Fabius, peut-être fier de sa vision des choses. Sa réussite a été totale.

En France, l’opinion se réveille. Enfin. Les Français, toujours prêts à des réformes pourvu qu’elles ne les touchent pas personnellement, sont conscients que la menace russe n‘est pas une vue de l’esprit. Le romantisme russe, le caviar et la balalaïka, Dostoïevski, ne font pas partie de l’imaginaire du Français moyen. C’est réservé aux extrêmes et à ceux, à droite en France, à gauche en Allemagne, qui n’ont pas craché sur l’argent russe après avoir occupé les plus hautes fonctions. A ceux, assez nombreux, qui « parlent dans le poste » sur des sujets qu’ils ignorent

Et puis il y a les seconds couteaux. Ces thuriféraires anti-américains qui vantaient « le génie de Poutine » élevé au rang de grand stratège qui voient désormais en Trump le génie qu’on n’attendait plus ! Zemmour se reconnaîtra.

Enfin, il y a les troisièmes couteaux qui ne représentent qu’eux-mêmes… Et là, la prolifération  est grande.

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Emmanuel de Villiers sur LCI — Capture d’écran E-S

Il y a quelques jours, on a vu l’amiral Jean-Louis Vichot, sur LCI, n’en pouvant plus, éclater de rire, pour ne pas dire désarmé, par un tel discours. Il paraît que « pour faire de l’audience, il faut inviter un con », comme si on organisait un dîner à Paris. La vérité est de dire qu’il y en a qui cochent toutes les cases…

Des Hommes debout

Rendons à César ce qui est à César. Tous ne sont pas couchés. Il y a une poignée d’hommes qui s’est levée face à la trahison et aux méthodes de gangster de Donald et de sa bande. Des parlementaires français qui comme les Baltes, les Polonais, les Tchèques, les Allemands sans oublier les Britanniques sont montés au créneau.

Après un coup de chapeau au président Macron pour ses initiatives récentes, à nos deux ministres de la Défense et des Affaires étrangères… Sébastien Lecornu qui a l’avantage d’avoir été aux affaires plus longtemps et Jean-Noël Barrot, qui est, lui, une heureuse découverte. Quant à François Bayrou, il assume devant la représentation nationale. Avec panache même.

Sénateur Claude Malhuret
« Washington est devenue la cour de Néron, un empereur incendiaire » — Sénateur Claude Malhuret — Photo E-S

Mais les deux hommes qui ont incontestablement suscité l’admiration pour la qualité de leurs interventions sur la guerre en Ukraine sont au Sénat, le sénateur Claude Malhuret et à l’Assemblée, le député Gabriel Attal.

Le premier devant un hémicycle plein, le second au Palais Bourbon, devant un hémicycle à moitié vide. Certains députés devaient avoir piscine ?

Assemblée - Gabriel Attal
« Notre objectif doit tenir en deux mots : Zéro dépendance » — Gabriel Attal à l’Assemblée — Photo E-S

Gabriel Attal n’a pas été le seul ce jour-là, mais la teneur de son discours, sur le fond comme sur la forme, a rendu inaudible ceux qui comme lui avaient choisi eux aussi de ne pas soutenir l’insoutenable comme l’ont fait sans vergogne Marine le Pen, Éric Ciotti et, dernier en date, Nicolas Dupont-Aignan. Que dire enfin de ceux qui contrairement aux précédents sont censés se réclamer du Gaullisme, qui sont une fois de plus bien absents sur des sujets aussi graves à des moments charnières, qui ont les livres du général dans leur bibliothèque mais qui ne semblent pas en avoir lu un seul.

Lorsque le Premier ministre vient informer les députés de la menace qui pèse sur nous, engage ou suscite le débat public, où était la moitié de nos députés ? Le président du Parlement letton de passage à Paris, comme l’ambassadeur d’Ukraine à Paris ont été salués par tous les parlementaires présents, debout, à l’exception de ceux du RN qui sont restés assis. A croire que, la défense de notre pays ne serait plus un sujet pour son électorat ?

Incontestablement, nous avons une star qui a fait le buzz en Europe mais aussi aux États-Unis,[1] c’est le sénateur Claude Malhuret décrivant le « spectacle affligeant » de « bouffons qui se voient en leaders » du nouveau monde qui a succédé au monde libre que nous avons connu pendant 80 ans, grâce à la vitalité du lien transatlantique aujourd’hui disparu. Par timidité nos chaînes françaises se sont limitées quand elles l’ont fait à sa première phrase. D’où notre plaisir ici à vous le faire écouter dans son intégralité.

L’heure a sonné : les Français comme les Européens doivent sortir de leur léthargie, couper le cordon et devenir enfin adultes, en organisant la défense de nos pays, de nos peuples et des valeurs que nous souhaitons conserver ensemble. L’heure est à l’action derrière un noyau dur de pays décidés à siffler la fin de la récréation suivis de ceux qui veulent.

« Mort aux cons », dit un jour Maurice Schuman en sortant d’un entretien avec le général de Gaulle à qui il venait de rendre visite à Londres à l’hôpital où le général avait été admis quelques jours après s’être cassé le bras. Le général a ouvert la porte et lui a répondu « lourde tâche Schuman, lourde tâche », propos que l’intéressé m’avait rapporté un jour à Lille… Là, c’est pas gagné, vu le nombre !          

Joël-François Dumont

[1] Voir « Faire face. Et d’abord ne pas se tromper…» —  Intervention du sénateur Claude Malhuret, président du Groupe Les Indépendants – (République et Territoires) à la tribune du Sénat sur la guerre en Ukraine et ce qui est perçu, dans le Monde libre; comme une trahison de Donald Trump de ses alliés. Source : Sénat — Paris, le 4 mars 2025. —

[2] Voir « Zelensky s’excuse avec humour de ne pas être « en costume », en référence à l’altercation à la Maison Blanche » par Antoine Llorca et AFP — TF1 Info — 2025-0309 —

[3] « Qui est vraiment Donald Trump ? » par Laure Mandeville (2016) aux éditions Équateurs.

[4] Voir Les Échos du 11 mars 2025, p.1 & 23

[5] « Bon-Encontre : le chemin de l’honneur et de la Résistance » — Discours du GAA François Mermet (2s) à Bon-Encontre — 2021-1011) —

Voir également :