
Le Sommet de l’OTAN à La Haye
Le sommet de l’OTAN à La Haye s’est conclu sans rupture transatlantique immédiate, mais n’a pas résolu les divergences stratégiques de fond. L’engagement majeur fut la promesse historique des membres de consacrer 5% de leur PIB à la défense d’ici 2035. Cet accord a été conçu pour satisfaire à la fois les États-Unis et les Européens, avec une répartition ambiguë des dépenses. Cependant, des sujets cruciaux comme une stratégie commune envers la Russie et la Chine ont été évités. Pour les États-Unis, le sommet a été une victoire, validant la pression de l’administration Trump sur le partage des charges. Pour l’Europe, il a mis en lumière les divisions profondes sur la manière d’atteindre une plus grande autonomie stratégique. La France a prôné une « autonomie stratégique » tandis que l’Allemagne a préféré un « pilier européen plus fort au sein de l’OTAN ». En se concentrant sur les dépenses, le sommet a paradoxalement fourni aux États-Unis un prétexte pour un éventuel retrait des troupes US en Europe. Cela crée un risque stratégique à long terme pour la sécurité européenne, laissant l’avenir de l’Alliance incertain. […]