Depuis sa prise de pouvoir en janvier, l’équipe Trump dynamite jour après jour aux États-Unis, et dans le monde encore réputé libre, tout ce qui symbolise et fonde une Alliance bâtie des valeurs politiques et morales avant d’être une organisation militaire. Cette Alliance que certains imaginaient éternelle mais dont de rares visionnaires, comme De Gaulle, anticipaient la possibilité de la voir dénaturée et dépérir.
De F-D. Roosevelt en 1945 à Donald Trump en 2025, de Yalta en février 1945 à Bruxelles et Munich en février 2025, que de résonances ! On a su qui conseillait Roosevelt : Harry Hopkins, dévoué à Staline et à ses services. On lui doit d’avoir organisé à Yalta le partage de l’Europe au profit de l’URSS, malgré Churchill. Comment ne pas se poser la question de savoir qui aujourd’hui conseille Trump ?
Les citoyens Américains, Républicains notamment, vont-ils empêcher l’irrémédiable ? Peut-on espérer et attendre un désastre du nouveau pouvoir aux prochains Midterms en octobre 2027 pour arrêter le massacre ? Ce serait trop tard pour l’Ukraine. Les pays de l’Union européenne, le Royaume Uni vont-ils enfin sortir se réveiller et réagir ? Les Français vont-ils, sortir de leur myopie nationale et se préoccuper de leurs intérêts vitaux menacés, au lieu de se vautrer dans des querelles partisanes sur des sujets secondaires… [1] NDLR
par le Vice-amiral 2S Christian Girard [*] — Toulon, le 16 février 2025 — [©]
Dans le débat ouvert en 1993 par Samuel Huntington avec son article paru dans « Foreign affairs », dont la thèse fut confirmée en 1996 par le livre « The Clash of Civilizations », James Kurth avait contesté, dès 1994, la théorie de la guerre des civilisations dans un long article « The Real Clash », publié dans « The National Interest ». Il y affirmait que la véritable fracture qui menaçait la paix était interne au monde occidental : elle divisait les Modernes et les Postmodernes à l’intérieur même des sociétés : « The real clash of civilizations will not be between the West and one or more of the Rest. It will be between the West and the post West, within the West itself.”
Quelques vingt années plus tard, la guerre déclenchée par la Russie en Ukraine à partir de 2014 a semblé montrer que la géopolitique et l’histoire reprenaient le pas sur l’économie en tant que facteurs déterminants des relations internationales. La théorie d’Huntington s’illustrait sur la ligne de fracture qui sépare le monde orthodoxe oriental et le monde occidental, catholique et protestant, à travers l’Ukraine. Les enjeux géopolitiques et culturels s’opposaient et s’imposaient aux intérêts économiques, en particulier au détriment des Européens, fortement dépendants des ressources énergétiques russes.
Pourtant, l’économie était reine depuis la chute de l’URSS en 1991. Les pays s’étaient ouverts à la concurrence internationale. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication permettaient la circulation quasi instantanée des capitaux à travers le monde au moyen d’internet. Il n’y avait plus, apparemment, de modèle politique concurrençant la démocratie libérale. L’Occident paraissait uni sous la domination économique, et la protection militaire, américaines. La France était revenue dans la structure militaire de l’Alliance atlantique. La Russie abandonnait le collectivisme et ouvrait son économie. Même la Chine rentrait dans le jeu international en adhérant à l’OMC.
Une surprise à caractère véritablement stratégique est survenue à la prise de fonction du nouveau président américain en janvier 2025. Non pas directement à cause de l’élection de Donald Trump, mais en raison des conséquences géopolitiques de son retour au pouvoir. La proximité idéologique entre le président et la pensée libertarienne risque d’entraîner l’avènement d’un monde où l’économie asservit le politique et les relations internationales.

Par le relais du président américain, un capitalisme débridé et dominateur se dit prêt à bouleverser les frontières, à dynamiter les institutions et les dispositifs qui avaient pour fonction d’apaiser les tensions et de réguler les relations internationales, à tout placer sous l’égide des rapports de force, en prétendant en même temps ne pas vouloir faire la guerre. Les conflits territoriaux ne sont apparemment, aux yeux du président Trump, que des enjeux à arbitrer comme des « deals » en affaires, que ce soit au Moyen Orient ou en Ukraine, sans doute également en Asie, sans égard pour leur dimension historique, culturelle et humaine.
Amiral Christian Girard (2S) © DR
Les conflits territoriaux ne sont apparemment, aux yeux du président Trump, que des enjeux à arbitrer comme des « deals » en affaires, que ce soit au Moyen Orient ou en Ukraine, sans doute également en Asie, sans égard pour leur dimension historique, culturelle et humaine.
C’est apparemment le retour de la domination de l’économie capitaliste la plus brutale qui, s’affranchissant des contraintes nationales, juridiques, identitaires et culturelles, veut imposer au monde sa loi, celle du plus fort, en s’appuyant sur les dernières innovations techniques, l’intelligence artificielle en premier lieu, mais également en profitant de la puissance financière colossale et de la supériorité technologique des sociétés américaines de la Tech. Cette orientation politique, nouvelle pour les États-Unis par sa radicalité — malgré les résonances qu’elle trouve dans la politique internationale américaine de la fin du XIXe siècle et le caractère impérial de leur action internationale depuis lors —, s’appuie sur un mouvement intellectuel méconnu en France, la pensée libertarienne.

Cette méconnaissance explique sans doute que la perspective de la réélection de Trump n’ait pas conduit à en envisager plus tôt les conséquences. Ces dernières n’étaient-elles pas prévisibles ? N’était-ce pas une illustration de la thèse de James Kurth ? Ce dernier n’avait-il pas vu juste en analysant une rupture déjà à l’œuvre à l’intérieur des États-Unis il y a près de trente ans entre modernes et post-modernes et en constatant le déclin du concept d’Occident aux États-Unis même ?
Tentons de discerner les conséquences du nouveau paradigme géopolitique qui se dessine.
Le déclenchement de la guerre tarifaire entraînera une réduction de la croissance mondiale, une relance de l’inflation, en particulier à l’intérieur même des États-Unis, et la fragmentation de l’économie mondiale en zones concurrentes, même si toutes les mesures annoncées ne sont souvent que le début d’une négociation et que le pire n’est pas toujours certain tant le nouveau président paraît versatile. Il est difficile de prévoir jusqu’à quel point ce phénomène se développera et donnera un coup d’arrêt supplémentaire à une mondialisation déjà ralentie. Permettra-t-il d’amorcer la réindustrialisation des pays qui, comme les États-Unis, en ont été victimes ? La nouvelle politique tarifaire tel que présentée, doit fonctionner au seul bénéfice de ces derniers et pourrait continuer à accentuer la désindustrialisation des États européens, si ces derniers ne trouvent pas rapidement une parade compatible avec leurs propres impératifs.
La rivalité entre les grandes puissances pour garantir l’accès aux ressources minérales mondiales au nom de leur autonomie stratégique ne peut qu’être renforcée au détriment des pays qui en sont les fournisseurs. Ils sont déjà le théâtre de nombreux conflits en Afrique et en Ukraine particulièrement.
Au-delà de l’économie, mais fortement lié à elle, le grand enjeu du réchauffement climatique pâtira du retrait de l’accord de Paris d’un de ses contributeurs majeurs. Les conséquences négatives de la suspension de USAID se font déjà sentir dans le monde.

Plus généralement, l’attitude arrogante, impérialiste et prédatrice de la superpuissance mondiale ne peut que légitimer, encourager, voire soutenir, les prétentions et revendications impériales de pays comme la Russie, la Turquie ou la Chine, voire Israël. Ce dernier pays tentant d’annexer définitivement les restes de la Palestine qui lui échappent encore juridiquement, ruinerait définitivement toute perspective de création d’un État palestinien. Les États-Unis eux-mêmes semblent vouloir, en direction du Canada, du Groenland et du Panama, revenir à la logique impérialiste de la fin du XIXe siècle que l’on avait crue bannie des relations internationales.
Il est prématuré d’anticiper les décisions qui seront prises par la nouvelle administration américaine concernant le gigantesque outil sécuritaire de la superpuissance, bien que d’importantes mesures de licenciement aient déjà été annoncées à la CIA et que le basculement vers l’Asie doive s’accentuer en même temps que la réduction des forces basées en Europe se confirmera. Si la volonté de réduire les dépenses fédérales est suivie d’effet concernant le budget des armées, qu’en sera-t-il de leur capacité d’intervention ? Leur affaiblissement laisserait le champ libre aux perturbateurs actuels et potentiels du globe dans les espaces négociés puis abandonnés à leur sort par la superpuissance. Tel pourrait être le cas pour l’Ukraine.

La place même des États-Unis dans l’Alliance atlantique se trouve de fait remise en cause. L’article V du traité de Washington, régulièrement invoqué, perd sa crédibilité. Sa lettre n’invoque en réalité aucune automaticité d’engagement en faveur d’un des membres en cas d’agression et le nouveau président semble devoir mettre ses propres conditions à sa mise en œuvre. Par-delà sa nature militaire, on ne doit pas oublier que l’Alliance est d’abord fondée sur le partage de valeurs politiques. Que resterait-il de l’Alliance si ses principes sont bafoués par son contributeur principal, en même temps qu’il abandonne ses alliés ? Ce sont à la fois le soft et le hard power américain qui sont en jeu.
Devant ce paradigme géopolitique nouveau, se pose la question de l’attitude et du positionnement des pays européens et de leur Union.
La prise de conscience par les dirigeants européens de la situation nouvelle paraît bien timide, si l’on s’en tient aux déclarations officielles. Ils paraissent tétanisés par la remise en cause des bases de leur sécurité, imprudemment et indéfiniment confiée au grand frère américain depuis 1949 malgré les diverses tentatives françaises de faire émerger une défense européenne autonome. Il n’y a pas de réponse politique collective de la part de l’Union. Seule la Commission, qui n’est qu’un organe exécutif, s’exprime en son nom et tient un langage très prudent à propos des tarifs douaniers. Quelques rares dirigeants nationaux prennent position, le plus souvent par le relais de leurs ministres plutôt qu’en leur nom propre. S’il en était besoin, la preuve de l’inexistence politique de l’UE serait là apportée, faute de véritable instance de pilotage et de consensus entre ses membres. Cette situation donne raison à la Russie et aux États-Unis, qui se considèrent comme les seuls « adultes » en position de négocier l’avenir du continent.

Par-delà les critiques ouvertes déjà adressées par Donal Trump à l’Union européenne, le récent colloque de Paris sur l’Intelligence artificielle et le discours du vice-président à la conférence de Munich ont donné une idée de la façon dont la relation entre les États-Unis et l’UE va se développer. Après les multiples et déjà anciennes ingérences associées à l’extraterritorialité de la loi américaine, bien antérieures à l’actuelle administration, c’est une critique forte de la politique et des règlements européens qui s’est exprimée par la voix du vice-président américain. Par ailleurs, Elon Musk, et le vice-président, sont intervenus ouvertement au moment des échéances électorales en soutien de formations politiques, dont ils estiment partager les points de vue en Allemagne et en Grande Bretagne. L’enjeu est ici fondamental puisqu’il est lié aux valeurs mêmes sur lesquelles l’Union est fondée et sur la technologie qui, dans le projet libertarien et dans la continuité d’Internet et des réseaux, va continuer à transformer le monde et participera de la mise sous tutelle de la politique, particulièrement de la démocratie.
La situation catastrophique des pays européens s’illustre dans la guerre d’Ukraine dont l’issue semble devoir être scellée en leur absence.

Il est vain d’espérer une réaction autre que celle très éventuelle venant d’États européens réunis dans une coalition des volontaires pour refuser les diktats d’un nouveau Yalta. Autrefois puissances mondiales, les nations européennes en auront-elles seulement la volonté ? Le Royaume-Uni va-t-il renoncer à la chimère de sa relation particulière avec le grand frère américain et maintenir sa stratégie de soutien à l’Ukraine ? Un véritable leader européen, capable d’envisager les enjeux à leur véritable dimension, apparaîtra-t-il, s’imposera-t-il ? Il est malheureusement permis d’en douter fortement aujourd’hui, la question des moyens n’étant qu’un faible alibi à l’absence de cette dernière.
Nous assistons à la transposition et aux conséquences, au niveau international, de la bascule interne à la société américaine qui a conduit à l’élection de Trump en réaction à la politique antérieure conduite principale-ment par les Démocrates et les élites intel-lectuelles. Cette profonde coupure politique interne aux États-Unis, déjà analysée par Kurth, se retrouve à l’intérieur des sociétés européennes. S’appuyant sur elle, le pouvoir américain va continuer à exercer à leur égard une véritable guerre de l’information par le relais des réseaux sociaux. Ainsi que l’analysait James Kurth dès 1994, c’est la notion même d’Occident qui est remise en cause.
James Kurth (Photo Swarthmore College)

Le « Rimland » de Spykman constitue toujours l’enjeu géopolitique fondamental de la rivalité entre l’empire de la mer et celui de la terre. Se laissera-t-il asservir, va-t-il réagir ? Les principes de la grande géopolitique américaine qui inspirent sa politique étrangère depuis le « containment» né en 1947 vont-ils réellement être abandonnés ?
La brutale rupture stratégique provoquée par Donald Trump vient d’abord d’une analyse interne de la situation des États-Unis.

Cette dernière prétend enrayer un déclin — qu’elle reconnaît donc par le choix de son slogan, « Make America Great Again »— au moyen d’un retour assez classique au repli politico-stratégique dont, comme l’écrivait Raymond Aron dans « La République Impériale » en 1973, « il convient de vérifier s’il n’entraîne pas le protectionnisme ou, plus probablement l’agressivité à l’égard des alliés dans les négociations commerciales et monétaires. » C’est bien ce que nous observons mais cela constitue d’abord un aveu de faiblesse.
Une vision de l’extérieur donne, au contraire, le sentiment que les États-Unis sont plus puissants que jamais. Mais le déclin relatif de l’Occident, face au reste du monde, d’abord démographique et industriel, annoncé au début du XXe siècle par Oswald Spengler est évident. Le concept même d’Occident semble bel et bien remis en cause aujourd’hui par la nation qui en assurait le leadership depuis quatre-vingts ans, donnant ainsi raison à James Kurth. La question de la nature de la démocratie américaine est à nouveau posée. Les contre-pouvoirs y sont-ils suffisamment puissants pour limiter les errements catastrophiques qui se dessinent à l’international ? Quelle sera la réaction du reste du monde ? L’unité du monde occidental, portée par le concept d’Occident survivra-t-elle ? Sous quelle forme ?./.
Christian Girard
[*] Le vice-amiral (2s) Christian Girard : Breveté de l’École supérieure de guerre navale, dont il a été professeur, a également été conseiller militaire à la direction des affaires stratégiques, de sécurité et du désarmement du ministère des Affaires étrangères. Spécialiste des opérations maritimes, il a été responsable de l’entraînement des navires de surface auprès de l’amiral commandant la force d’action navale, dont il a été également ultérieurement l’adjoint pour la direction générale, fonction qu’il a créée. Ses dernières fonctions dans la Marine ont été celles de sous-chef d’état-major opérations et logistique de l’État-major de la Marine. A ce titre, il a été le premier ALOPS, amiral chargé des opérations de la Marine.
L’amiral Christian Girard est l’auteur de quatre livres : « L’île France – Guerre, marine et sécurité » publié en 2007 aux Éditions L’Esprit du livre dans la Collection Stratégie & Défense. En 2020, « Enfance et Tunisie » (non-commercialisé). En 2022, « Ailleurs, récits et anecdotes maritimes de la fin du XXe siècle », enfin, « Cailloux stratégiques ». Pour se procurer « Ailleurs, récits et anecdotes maritimes de la fin du XXe siècle » et « Cailloux stratégiques » commander sur Amazon.
[1] Voir « Pas d’armistice pour nos services de Renseignement » — Le serment de Bon-Encontre : Allocution du général d’armée aérienne François Mermet (2s) au congrès de l’Amicale des Anciens des Services Spéciaux de la Défense Nationale. Bon-Encontre le 8 octobre 2021.
Analyses de l’amiral Christian Girard (2s) :
- « Une initiative des démocraties libérales face à la nouvelle situation géopolitique » — Amiral Christian Girard (2s) — (2025-0310) —
- « Début 2025, la véritable fin du concept d’Occident ? » — Amiral Christian Girard (2s) — (2025-0216) —
- « Point de situation de la La guerre d’Ukraine » — Amiral Christian Girard (2s) — (2024-1125) —
- « Percée vers Koursk : une nouvelle stratégie ? » — Amiral Christian Girard (2s) — (2024-0902) —
- « Le croisement des guerres » — Amiral Christian Girard (2s) — (2024-0422) —
- « Deux questions politico-stratégiques pour le XXIe siècle » — Amiral Christian Girard (2s) — (2024-0309) —
- « Ukraine : rupture ou continuité ? » — Amiral Christian Girard (2s) — (2024-0309) —
- « L’amiral Alfred Thayer Mahan, le Clausewitz américain » — Amiral Christian Girard (2s) — (2024-0110) —
- « Vilnius : jeu de rôles, contradictions, myopie ou hypocrisie ? » — Amiral Christian Girard (2s) — (2023-0713) —
- « Réflexions sur le cyber dans l’espace aéroterrestre en Ukraine » — Amiral Christian Girard (2s) — (2023-0224) —
- « Vers l’émancipation de la stratégie ukrainienne » — Amiral Christian Girard (2s) — (2023-0603) —
- « Relation et antisymétrie entre les situations de l’Ukraine et de Taïwan » — Amiral Christian Girard (2s) — (2023-0422) —
- « Quelle stratégie occidentale en Ukraine ? » — Amiral Christian Girard (2s) — (2023-0207) —
- « Torpille nucléaire Poséidon » — Amiral Christian Girard (2s) — (2023-0117) —
- « Point stratégique sur la guerre en Ukraine fin 2022 » — Amiral Christian Girard (2s) — (2022-1220) —
- « Ukraine : Leçons partielles pour avant, pendant et après la guerre » — Amiral Christian Girard (2s) — (2022-1230) —
- « Ukraine : une guerre de la fin de l’Histoire » — Amiral Christian Girard (2s) in Revue de Défense Nationale (RDN) — (2022-1001) —
- « Une analyse géopolitique de la guerre en Ukraine » — Amiral Christian Girard (2s) — (2022-0602) —
Voir également :
- « Hommage au VAE Guy Labouérie : incertitude et foudroyance » — Marine Nationale (2019-04-16) —
- « Témoignages sur l’amiral Labouérie par le vice-amiral Christian Girard et les généraux d’armée Claude Coulon (Terre) et François Mermet (Air) in European-Security (2016-04-19) —